Dans les projets actuellement en discussion relatifs à la création d'un conseil supérieur de la magistrature, le Groupement des Magistrats voit un risque de mainmise du pouvoir politique sur le pouvoir judicaire et dès lors un danger pour l'indépendance de notre justice. Dans le présent livre, le syndicat des magistrats propose ses réflexions sur l'organisation et le fonctionnement d'une telle instance.
Au sujet des attributions d'un tel conseil, le syndicat des magistrats considère p.ex. qu'il devrait élaborer un code de déontologie pour la profession, fixer les règles disciplinaires et en assurer la sanction. Autrement dit, les auteurs veulent que ce conseil élabore des normes de conduite, qu'il détermine ce qui est permis et ce qui est interdit, ainsi que les sanctions encourues pour les différents manquements disciplinaires.
Ce n'est que si le justiciable se plaint d'un comportement contraire aux règles disciplinaires qu'il devrait pouvoir en saisir le conseil Non pas directement, mais par l'intermédiaire d'une instance de filtrage. Il faut, en effet, tenir compte de ce que la justice est par nature génératrice de mécontentement et qu'il faut protéger les magistrats contre des justiciables et des avocats peu scrupuleux qui agiraient par vengeance, pour se débarrasser d'un juge qui ne leur convient pas ou pour faire traîner les choses en longueur. Le risque d'allongement des délais est évident, alors que dans le même temps on reproche à la justice d'être trop lente.