Un meurtre horrible a été commis dans le quartier de Gracia à Barcelone, et l'arme du crime est le Glock de l'inspectrice Petra Delicado. Non, Petra n'a pas rejoint le camp des truands. Elle s'est juste fait voler son pistolet, et de la manière la plus bête qui soit en allant aux toilettes dans un centre commercial. Une gamine à l'agilité étonnante a réussi à subtiliser le sac que sa propriétaire avait suspendu à une patère et a décampé. Unique témoin du vol, Marina est également une petite fille que l'inspectrice sollicite pour passer en revue des photos de mineures fichées, dans l'espoir d'identifier la voleuse. Elle reconnaît sans hésitation une fillette roumaine qui a transité par un centre d'accueil. Une question demeure : le vol du pistolet de Petra était-il fortuit ou délibéré ?
L'enquête sur le crime de Gracia, elle, piétine. La seule piste pour Petra et son adjoint Garzon est un atelier de confection dans lequel travaillent des ouvrières, roumaines elles aussi. Cet atelier s'est déjà trouvé dans le collimateur de la police pour une affaire de pornographie enfantine ; cette fois pourtant, impossible de trouver la moindre trace d'activité criminelle. Jusqu'au jour où Petra décide de montrer aux ouvrières une photo d'enfant explicitement pornographique, prélevée dans les archives informatisées de la brigade des moeurs. Elle espère que cette vision choquante déliera les langues. Elle ne se trompe pas et c'est un abîme qui s'ouvre alors devant elle : un monde sordide où se mêlent clandestins, proxénètes, femmes victimes et mères indignes, enfance profanée et enfants assassins. Un monde si effroyable que la vie personnelle de Petra, ses convictions les plus intimes, vont s'en trouver bouleversées.