Lourdement déficitaire, obèse, inutilement compliqué, traditionaliste, ingérable, l'Etat providence est à bout de souffle. La pénible agonie de ce géant qui redistribue le tiers du PIB entraîne la stagnation et le chômage ; elle empêche tout retour à l'équilibre des finances publiques. L'acharnement thérapeutique ne fait qu'amplifier le sinistre : la destruction créatrice doit faire son oeuvre. Il nous faut innover hardiment, remplacer l'Etat providence par de vraies assurances sociales, efficaces, compatibles avec l'économie d'échange : quand un secteur aussi important est fermé à la modernisation, les conséquences sont terribles ! Il nous faut en particulier rompre avec le mensonge qui fait des cotisations vieillesse la cause juridique de nos droits à pension, car payer la retraite de nos aînés ne prépare en rien la nôtre : celle-ci dépend des enfants que nous mettons au monde et que nous éduquons.
Le jour où l'enseignement et les prestations familiales ne seront plus financés par des impôts et cotisations qui ne rapportent rien à ceux qui les paient, mais par une prime d'assurance retraite, nous cesserons de crouler sous les prélèvements obligatoires sans contrepartie. Quand l'échange social - un échange non marchand, fortement solidaire - aura remplacé la redistribution sociale, une des conditions les plus importantes pour le retour de la croissance et du plein emploi sera enfin réalisée.
Arnaud Robinet, docteur ès-sciences, est enseignant chercheur et praticien hospitalier. Député et conseiller général de la Marne, il est secrétaire national en charge des retraites à l'UMP. Il siège à la Commission des affaires sociales de l'Assemblée depuis 2008. Jacques Bichot est économiste, professeur émérite à l'Université Lyon 3. Il travaille particulièrement sur la réforme de la protection sociale, pour laquelle il fait depuis trente ans des propositions novatrices, exposées dans de nombreuses publications.
Préface, par Xavier BertrandIntroductionAu coeur de la crise, l'État providenceDes « Trente Glorieuses » aux « Quarante Piteuses »Gare au tsunami!La langueur a gagné presque toute l'EuropeDes finances sociales en berne et sur une pente savonneuse Des vases communicants incompatibles
avec une bonne gestionDeux vases communicants, la branche vieillesse et la branche familleLa tuyauterie créée suite à la réforme des retraites des cheminotsUne protection sociale à la dérive est synonyme de langueur économiqueComment l'assurance maladie affecte la santé
de notre économieLes cotisations patronales, instrument de lutte des classesLe piège des faux revenus et des faux droits s'est refermé
sur l'assurance vieillesseL'État providence, source la plus importante de faux revenus
en EuropeExtension de la gangrèneLes faux revenus sont comme les stupéfiants:
le sevrage est très difficile L'État providence doit céder la place
aux assurances socialesRéduire l'État providence n'est pas la solutionLe cas de l'assurance dépendanceLes exonérations et allègements de charges socialesConséquences du financement fiscal et quasi fiscal
de la sécurité socialeLes deux types de prélèvements obligatoiresLa Déclaration des droits de l'homme limite le recours
aux prélèvements obligatoires sans contrepartieLa vertu de l'échangePasser de la bureaucratie à l'échangeComment passer de l'État providence bureaucratique
à l'échange social?Vers un échange mutualiste ayant valeur de pacte citoyenLes échanges entre générations successives La fiche de paie véritéLe paternalisme patronal, ancêtre de la sécurité socialeLes cotisations patronales, survivance d'un passé révoluLes cotisations patronales, miroir déformant de notre vision
des chosesLes cotisations patronales, portes d'entrée de regrettables
stratégiesComment se passer de cotisations patronales?Un pas vers un vrai marché du travailÉviter les conflits sociaux stériles Le théorème de SauvyQuand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelleUne histoire d'investissement et de dividendeLa dramatique méconnaissance du théorème de SauvyUne tromperie permise par la religion de l'État providenceUn exemple de théologie des retraites: la théorie
de la réciprocité indirecteOù l'échange est confondu avec l'une de ses formes, le marchéOù l'on impute au xxie siècle des difficultés du xixeOù l'on impute à l'échange intergénérationnel familial les défauts
de l'État providenceOù l'on confond l'économie avec la moraleOù l'on reconnaît que la législation des retraites par répartition copie
l'espoir religieux de rétribution des actes méritantsOù l'on reconnaît le manque d'efficacité de la réciprocité ascendante L'appel à la solidarité ne dispense pas du réalisme
économique Un très grand mensonge juridique et ses conséquences Le droit positif des retraites est mensongerUn système Ponzi?Le musée des horreursRetraites Ponzi et démagogieUn système français socialement injusteUn système globalement injusteL'injustice confirmée par des études de cas Comment en est-on arrivé à un système de faux droits?Des droits à pension attribués en dépit du bon sensLes droits à pension: de faux droits à deux égardsLa mise en place du mensonge des retraitesLe choix des retraites à prestations définiesPasser enfin aux cotisations définiesFaire payer les machines? Passer des faux droits aux vrais droits:une question de pérennité et de justiceLe pacte assurantiel: penser la redistribution autrementLibérer la réflexion du carcan institutionnel: penser globalLa Caisse nationale investissement jeunesse:
moteur du changementLa contribution jeunessePour un régime unique d'assurance vieillesseRégime unique ne veut pas dire caisse uniqueLes cotisations vieillesse et leur usage: vers une éthique
de responsabilitéUne petite dose de capitalisation classique
au sein de la répartition Retraites: passage à un système unique par points
pour une plus grande justice socialeInéquitables et liberticides annuités, ou l'injustice du systèmeLa retraite par points pour une plus grande flexibilité
de gestionLes points doivent être de « vrais droits »Retraite à la carte avec neutralité actuarielle:
le choix de la responsabilisationLa souplesse des points: réponse aux besoins du quotidien Comment passer des annuités aux points? Le timingSans technique, le timing n'est rien! Assurance maladie: rétablir enfin une contributivité
mutualisteLa CMU, mauvaise réponse à un vrai problèmeRemplacer la CMU par une médecine génériqueLa superposition de la sécurité sociale et d'assurances santé complémentaires: un gouffre financierVers une simplification des rapports de l'assurance maladie
avec les autres branchesSortir du fatras de recettes actuellement destinées
à l'assurance maladieComment limiter l'incitation au farniente?La question du monopole Conclusion