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Croquant
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Les groupes thématiques et structurants de Réseau Salariat sont en pleine effervescence. Les sécurités sociales sectorielles sont en train de devenir des coins politiques que l'on souhaite enfoncer dans le mode de production capitaliste afin de le subvertir entièrement. Cet ouvrage rend compte du séminaire du groupe culture de Réseau Salariat qui s'est tenu à la Bourse du Travail à Paris d'octobre 2022 à juillet 2023. Depuis trop longtemps les artistes ne sont vu·es qu'à travers par le prisme idéologique de la bourgeoisie, des êtres doués d'un talent divin qui ne peuvent s'abaisser au niveau des travailleur·euses. Les artistes créent, ils/elles ne travaillent pas ! Cette vision, à laquelle trop d'artistes adhèrent malheureusement à des fins de distinction sociale, les confine dans une insécurité matérielle qui les asservit toujours plus à leurs maîtres. Avant-hier valets de cour, hier faire-valoir d'une bourgeoisie triomphante, qu'en est-il aujourd'hui ? Un assujettissement à la rentabilité marchande la plus triviale. Derrière les nababs de la culture qui pérorent dans les hautes sphères du pouvoir, une cohorte de professionnel·les des arts et de la culture essaie de survivre dans un marché capitaliste toujours plus tendu. Leur salut adviendra-t-il en jouant le jeu de la concurrence généralisée ou par la construction d'une classe qui se revendique des travailleur·euses de la culture ? Tels sont les enjeux de notre Sécurité Sociale de la Culture. Mettre en sécurité matérielle le monde de la culture à l'image du régime général de la sécurité sociale de l'après-guerre. Une sécurité sociale gérée par les travailleur·euses de la culture, par les citoyen·nes, et en gardant à l'écart toute ingérence de l'État. Des travailleur·euses des arts et de la culture protégé·es du marché capitaliste par un salaire à la qualification personnelle. Des institutions de la culture conventionnées afin de les protéger des marchés financiers. Un public solvabilisé par une augmentation de salaire sous forme de monnaie marquée... Loin d'être exhaustif, cet ouvrage a le mérite de poser les premières pierres d'une Sécurité Sociale de la Culture qui se réclame de l'autogestion des travailleur·euses de la culture et du public.
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Retraites : généraliser le droit au salaire
Nicolas Castel, Bernard Friot
- Croquant
- 12 Juillet 2022
- 9782365123501
La pension des fonctionnaires et les retraites du régime général de la Sécurité sociale ou de certains régimes d'entreprise dits « spéciaux » (EDF, RATP...) sont, en tant que salaire continué, des prémices du salaire attaché à la personne, et non pas au poste de travail. Une telle révolution communiste dans l'institution du travail, la bourgeoisie n'en veut pas et lui oppose depuis 1947 la retraite à points des cadres, étendue à tous les salariés du privé dans l'Agirc-Arrco. Depuis la fin des années 1980, les réformateurs détricotent le salaire continué pour le transformer en revenu différé, calculé sur la base de points de retraite accumulés sur toute la carrière professionnelle. C'est faute de se battre pour l'extension à tous du meilleur salaire continué dans la pension de retraite que les syndicats sont battus depuis trente ans.
Cet ouvrage est une contribution à la préparation des futures mobilisations qui seront nécessaires pour contrer les retraites à points. -
La protection, la sécurité et la prévoyance sociales, l'encadrement du travail par la loi et les politiques patronales, les consensus et les rapports de forces entre les organisations professionnelles, sociétales ou territoriales et les politiques d'Etat, l'action des communes et des associations locales et nationales délimitent un espace essentiel des sociétés issues de la grande transition démographique, économique et urbaine. La globalisation fait entrer de nouveaux états dans cet univers, mais il est de longue date pensé à l'échelle de la planète.
Délimité par des normes et des besoins jugés majeurs à chaque époque, travaillé par des professions spécifiques, ce champ du social est celui d'une politique parmi d'autres, mais aussi la terre nourricière de la légitimité des pouvoirs en place : c'est là que se construit la vie et que la société est rendue possible. Au coeur d'une époque, cet édifice est aujourd'hui face à une nouvelle mutation de l'essentiel humain : effritement du patriarcat et crise environnementale, remise en jeu des consensus sociaux au nom d'une liberté économique qui creuse de nouvelles discriminations.
Souvent, le monde militant voit ces bouleversements comme le mouvement d'un curseur sur le chemin d'un progrès linéaire vers un avenir dont on se rapproche ou s'éloigne au gré des luttes, tandis qu'une littérature universitaire récente mais foisonnante décrit avec minutie l'histoire de chacune des composantes de ce terrain de recherche. Parmi les plus jeunes, le monde est souvent perçu comme fractionné entre hier et demain. Les professionnels du social, pour leur part, tentent de renouer le lien entre l'effort quotidien et un projet collectif parfois bien évanescent. L'opinion est engagée par les médias à des démarches comparatives entre nations, ignorant souvent les spécificités de chacune.
Par-delà l'image chatoyante et changeante de ce qu'on pourrait désigner selon le mot du précurseur Léon Bourgeois comme l'époque de la «solidarité», ce petit manuel voudrait aider le lecteur à trouver dans l'épaisseur des derniers siècles des cohérences, des repères, le fil synthétique d'une histoire et des raisons d'agir et d'espérer. -
La valeur des marchandises et celle de la justice, de la liberté, de la démocratie, d'une oeuvre d'art sont-elles comparables, non pas en termes comptables mais de signifiant d'une société ? Pourquoi le même mot sert-il pour les définir ? Avant que l'économie ne submerge la vie des sociétés, avant que le capitalisme ne réduise toute activité humaine à l'état de marchandise, avant que le vivant lui-même ne soit happé dans un engrenage financier, l'interrogation n'avait pas grand sens. Seuls importaient pour les philosophes de l'Antiquité le beau, le bien, le juste ou le mérite. Ils étaient en quête de ces valeurs-là. Le capitalisme, au contraire, est en quête de valeur sous forme d'argent, toujours croissante pour nourrir une accumulation sans fin.
Jean-Marie Harribey mène une enquête à la fois philosophique, anthropologique et économique pour élucider quelques mystères au coeur des crises du monde actuel. Si le travail est le seul producteur de valeur économique, comment la valeur pour l'actionnaire s'est-elle imposée ? Pourquoi cette valeur est-elle érigée en valeur suprême, faisant du calcul économique le critère normatif de la valeur de la nature ou de la valeur de la vie ? Une enquête pour dégager un itinéraire à même de nous faire sortir de cette impasse. -
Surpris par la manière dont les prix se déterminent dans la pêche artisanale en Bretagne et en Afrique, Paul Jorion voulut en avoir le coeur net : le prix se fixe-t-il bien, comme on le prétend, par la rencontre de l'offre et de la demande ? Ce qu'il découvrit, est surprenant : le prix se détermine selon le rapport de force existant entre le groupe des vendeurs et celui des acheteurs, qui se définit à son tour en fonction de la rareté relative de chacun de ceux-ci à l'intérieur du groupe auquel il appartient.
La froide logique de l'offre et de la demande s'efface derrière les rapports humains et une image émerge : celle d'un cadre sociopolitique qui trouve dans les prix le moyen de se reproduire à l'identique. Statut social, degré de concurrence de chacun au sein de son groupe, risque que chacun fait subir à sa contrepartie dans une transaction commerciale étalée dans le temps, tout cela s'équivaut en réalité au sein d'une équation complexe.
La théorie de la formation des prix qui se dégage est à la fois neuve et ancienne : c'est celle énoncée autrefois par Aristote. Son domaine de validité ne se restreint pas aux marchés traditionnels puisque sa logique se retrouve intacte sur les marchés financiers contemporains : de la notation des consommateurs pour leur risque de crédit aux métamorphoses du métayage sur le marché des options et vies swaps.
L'auteur 914968768 - en Europe, en Afrique et en Amérique - la boîte à outils qui lui a permis d'être l'un des tous premiers à annoncer la crise financière et économique et à l'analyser.
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Un compromis salarial en crise : Que reste-t-il à négocier dans les entreprises ?
Baptiste Giraud, Camille Signoretto
- Croquant
- Dynamiques Socio-Economiques
- 5 Octobre 2023
- 9782365124041
Au terme d'une trentaine d'années de réformes ininterrompues des règles du dialogue social, parachevées par les ordonnances Travail de 2017, la négociation collective d'entreprise s'est imposée comme le nouveau pilier du système des relations professionnelles. Elle est pensée comme le moyen de concilier de façon plus équilibrée et efficace les impératifs de compétitivité des entreprises avec la défense des intérêts des salariés. L'institutionnalisation accrue du dialogue social en entreprise comme son éloge politique apparaissent pourtant en fort décalage avec la fragilisation importante de la capacité effective des salariés et de leurs représentants à peser sur la répartition de la valeur et les règles du rapport salarial. Les syndicats ont en effet beaucoup perdu de leur ancrage militant dans un système productif profondément bouleversé, marqué par la précarisation de la condition salariale et le « despotisme du marché » qu'impose la financiarisation de l'économie. Le tissu productif français n'en reste pas moins composé de modèles socio-productifs distincts, tant du point de vue des types de marché des entreprises, du profil de leur main d'oeuvre, des modalités de leur encadrement que de la présence syndicale. Combinant analyse statistique et enquêtes de terrain, cet ouvrage collectif montre comment s'articulent dans ces différents contextes socio-productifs les formes de la domination patronale, de conflictualité au travail et de pratiques du dialogue social. Ce faisant, il donne à voir selon quelles modalités différentes se reconfigurent, sous l'effet des transformations du capitalisme et des réformes néo-libérales, les usages des dispositifs du dialogue social en entreprise, les logiques de construction du compromis salarial et la capacité des salariés et de leurs représentants à le négocier.
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Dans cet ouvrage, chacun des 6 auteurs propose une vision de la société décroissante et solidaire qui prend naissance discrètement et petitement actuellement dans certains secteurs de la société mondialisée de la « mégamachine » capitaliste et productiviste. Il ne s'agit donc pas d'une décroissance au détriment des plus pauvres, mais au contraire d'une décroissance commençant d'abord par les plus riches et non l'inverse, comme l'envisage généralement la décroissance libérale, la décroissance de droite.
De même qu'il existe de multiples politiques écologiques (l'écologie libérale, l'écologie sociale, l'écosocialisme, le développement durable, soutenable, l'économie verte,l'économie circulaire, etc.), il existe de nombreuses directions que peut prendre les politiques de décroissance. Ces dernières ne recoupent qu'en partie seulement le champ de l'écologie.
En effet, la décroissance s'inscrit aussi dans les secteurs de l'économie, du social, du culturel, de la démocratie politique et même de la psychologie. Car sans ces différentes dimensions une véritable alternative sociétale resterait superficielle.
Ainsi, nous présentons certaines de ces voies possibles, à travers 6 chemins, 6 visions différentes et complémentaires qui s'inscrivent dans le cadre d'une décroissante solidaire. Ce qui les distingue relève généralement plus de la mise en avant d'un aspect, d'une dimension particulière de la société décroissante (la relocalisation, la sobriété heureuse, la démocratie, la prise en compte des limites écologiques ou économiques...). Mais ces 6 chemins, ou 6 scénarios ne se distinguent pas véritablement par de réelles divergences de fond. Car, au-delà de leurs différences d'analyses et de propositions, l'essentiel de ce qui les réunit relève de l'écologie sociale, d'une décroissance solidaire.
Cette dernière suppose un changement de paradigme, c'est-à-dire la révolution culturelle de la sobriété heureuse, de l'objection de croissance et de la relocalisation qui s'oppose à la civilisation du productivisme et de la croissance infinie, sur une planète aux ressources non renouvelables limitées. Mais cette révolution suppose aussi une alternative au capitalisme, qu'il soit néolibéral ou social, la démocratisation de l'économique, du politique, du plan local au plan international. Enfin, cette régulation de l'économie et du marché suppose en particulier la limitation des revenus, la redistribution des richesses et la protection des biens communs.
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ESS : une dynamique d'innovations et d'émancipation
Jean-Philippe Milesy
- Croquant
- 21 Septembre 2023
- 9782365123846
ESSÂ : une tradition d'innovations et d'émancipation Les militantes et militants d'une ESS émancipatrice continuent à innover et à transformer la société française.
A partir de l'expérience de l'auteur, le livre cherche à montrer comment en France, au XIXème siècle, des femmes et des hommes, en voulant répondre aux situations nées de la première révolution libérale, en faisant face à la nécessité, en portant leurs projets collectifs, ont été contraints à innover, à mettre en place des formes nouvelles, à créer des mouvements qui vont marquer leur temps et transformer en profondeur la société.
Tandis que l'État et le capitalisme ont, en permanence, cherché à intégrer, à récupérer ces propositions nouvelles, mutualistes, coopératives et associationnistes, en s'efforçant ainsi de desserrer ainsi les pressions sociales ou en assurant la marchandisation de tout ou partie des champs où l'Économie sociale intervenait, de nouvelles générations militantes confrontées aux nouvelles prédations libérales ont continué à apporter des réponses innovantes aux besoins et situations ainsi créées.
Ces nouvelles générations, comme beaucoup parmi les précédentes, répondent par des initiatives solidaires et démocratiques aux évolutions du temps et outillent les nouveaux mouvements sociaux autour du travail, du logement, des combats environnementaux, de la libération des femmes, de l'accueil et de la défense des immigrés.
Face aux impasses du capitalisme financier, confrontés aux nouvelles stratégies d'un État devenu celui du Marché, aux questions nées des évolutions numériques, ces forces militantes de l'Economie sociale et solidaire posent celle-ci en norme alternative de l'économie de demain.
Elles s'inscrivent, notamment, dans le débat sur les communs qui postulent d'autres approches de la propriété et cherchent un dépassement du capitalisme. A l'instar des fondatrices et fondateurs de l'Économie sociale dans leurs rapports aux philosophes socialistes du XIXème siècle, inspirent bien des penseurs critiques de notre temps dans un effet dialectique s'emparent de leurs travaux dans leur bataille pour l'émancipation.
Jean-Philippe Milesy est militant de l'Économie sociale et solidaire depuis plus de 40 ans. Il a été notamment secrétaire général du Collège coopératif (Paris), conseiller à la Délégation interministérielle à l'Économie sociale, co-fondateur du mensuel « Le Monde Initiatives ».
Auteur de « ESS et mouvement syndical » (éd. Alternatives économiques ») et d'un « Petit précis d'histoire sociale de l'Économie sociale », collaborateurs de nombreuses publications sur les sujets de l'ESS, il est aujourd'hui secrétaire général de l'Institut Polanyi (France). -
Le basculement du monde ; analyse de la crise systémique du capitalisme ; enjeux et propositions
Benies Nicolas
- Croquant
- 3 Octobre 2016
- 9782365121002
De nos jours, la communication remplace l'information, les « petites phrases » l'analyse.
Les pouvoirs - pas seulement politique - rivalisent dans l'émotion pour se désengager de leurs responsabilités évidentes dans ce qu'est devenu l'état du monde. Ils ne craignent pas d'utiliser la peur, l'angoisse des attentats, du terrorisme pour affaiblir les réactions nécessaires, citoyennes, pour réfléchir à un autre monde.
Il faut retourner à la théorie. Elle sert à expliquer le monde.
Dans ce livre, qui prend la suite du Petit manuel de la crise financière et des autres dont la problématique n'a pas vieilli et de Marx, le capitalisme et les crises, Nicolas Béniès se propose de revenir sur les causes profondes de la crise ouverte en août 2007, crise financière qui se transmua en crise économique avec une profondeur semblable à celle de 1929, soit, pour employer le langage des économistes, une crise systémique. Une défense et illustration du raisonnement pour appréhender le monde tel qu'il est contre toutes les représentations étriquées et dénuées de tout lien avec la réalité et qui passent par les modèles mathématiques. Ces modèles ont pris le pas sur la réalité elle-même. Une sorte de coup d'État théorique, que l'auteur conteste radicalement, sans refuser pour autant l'apport possible de ces modèles mais en les liassnt à leur place.
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Choses apprises depuis 2020 : Pour agir contre la faim
Gérard Le Puill
- Croquant
- Actualite Politique Et Sociale
- 26 Octobre 2023
- 9782365124034
En 2020, au moment où paraissait la première édition de ce livre, la pandémie du Covid-19 imposait des contraintes nombreuses et variées dans presque tous les pays du monde. Elle provoquait aussi de multiples ruptures dans les chaînes de production et d' approvisionnement mondialisées. Combinée à la sécheresse, la politique gouvernementale a eu pour résultat de diminuer comme jamais auparavant le revenu des agriculteurs.
Depuis un an, les conséquences de la guerre en Ukraine ont rebattu partiellement les cartes pour les consommateurs comme pour les paysans français. Elles ont aggravé la situation. Cela a conduit l'auteur à revoir et à augmenter de façon substantielle le contenu de la première édition. Sans changer les analyses proposées dans les 14 chapitres rédigés alors, qu'il estime avoir gardé toute leur pertinence, il a ajouté pour cette réédition cinq chapitres nouveaux. -
Dépasser l'entreprise capitaliste : propriété, comptabilité, travail
Collectif
- Croquant
- 16 Septembre 2021
- 9782365123105
L'association d'éducation populaire Réseau Salariat promeut l'extension du salaire à la qualification personnelle comme voie de sortie du capitalisme. Elle s'appuie sur des outils et des institutions existant à l'échelle macropolitique (régime général de la Sécurité sociale, statut des fonctionnaires, etc.) pour élaborer et diffuser des propositions concrètes de développement des droits économiques. Son ambition affirmée de généraliser le salaire attaché à la personne (parfois appelé « salaire à vie ») s'appuie sur une redéfinition du travail et du statut de producteur. Son accomplissement supposerait l'instauration d'une copropriété d'usage des moyens de production ainsi qu'une forte socialisation de la valeur économique afin de garantir à toutes et tous une qualification inaliénable et une souveraineté au travail, notamment au sein l'entreprise. À ce jour cependant, l'articulation des perspectives macro-institutionnelles avec le fonctionnement réel de l'entreprise reste embryonnaire.
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Trajectoires indicibles ; oxalis, la pluriactivité solidaire
Béatrice Poncin
- Croquant
- 15 Mai 2002
- 9782914968003
Béatrice Poncin témoigne de l'aventure d'un collectif de personnes qui revoient de " vivre et travailler autrement ".
Tout a commencé au milieu des années 80 par une discussion autour d'une table où il était question de refaire le monde. l'envie de travailler autrement pour imaginer une société où ta personne n'est pas l'objet et l'argent le sujet. Des copains qui ont l'habitude de monter des projets et qui cette fois sont fermement décidés à donner du sens à leur vie. Ce livre raconte une aventure humaine et économique.
Elle est te reflet de la vision que l'auteur, cofondatrice de cette entreprise dénommée Oxalis, porte sur son évolution. Elle est une histoire liée à sa propre trajectoire. Une histoire à ta fois modeste et source d'inspiration. Pour que des idées en germe, des utopies naissantes, pour que des rêves passagers deviennent réalité. Au commencement, des idées, des valeurs à partager. des désirs d'où naissent des activités.
Puis se construit par expérimentations et ajustements successifs une vie d'entreprise peu ordinaire.
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Les circuits courts alimentaires : des marchés de proximité incertains
Jean-Baptiste Paranthoën
- Croquant
- 8 Décembre 2022
- 9782365123754
Présentation du livre :
Au moment où l'économie mondiale est traversée par une succession de crises d'ampleur et d'intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd'hui plébiscitée. Dans l'agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d'institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l'objet.
L'enquête sur laquelle se base cet ouvrage pointe dans un subtil jeu d'échelles un phénomène paradoxal : l'intervention d'un certain nombre d'intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s'explique par l'intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l'Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole.
Points forts de l'ouvrage :
Il est basé sur une enquête multi-située associant méthodes qualitatives et quantitatives il porte sur les marchés de proximité que la crise actuelle a replacé au coeur de l'actualité il offre un regard original sur les « circuits courts alimentaires » qui plébiscitent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs.
Enfin, l'ouvrage révèle les conditions de réussite de ces circuits, tout comme leurs limites et invite ainsi à questionner la portée de cette proximité retrouvée dans d'autres secteurs, y compris ceux qui relèvent de l'industrie manufacturière Biographie de l'auteur :
Jean-Baptiste Paranthoën est post-doctorant à l'Université de Reims Champagne Ardennes. Membre du Centre d'Etudes et de Recherches sur les Emplois et les Professionnalisations et associé au Centre d'Economie et de Sociologie Appliquées à l'Agriculture et aux Espaces Ruraux, ses travaux portent sur les modèles de développement économique alternatifs. -
De récents scandales clans l'industrie du médicament ou l'agro-alimentaire ont montré les risques d'un détournement de la recherche scientifique. L'objet de ce livre est de mieux comprendre les ressorts de la crise qui s'installe ainsi entre science et société et de proposer des solutions respectant aussi bien l'indépendance de la recherche que le besoin de démocratie, très largement à inventer au demeurant, dans les choix de politique scientifique.
Il s'adresse aux scientifiques comme aux citoyens. Il analyse la manière dont le capitalisme néolibéral tente de mettre la science et les techniques au service de la compétitivité et des profils. Il s'appuie sur les résistances à cette politique pour montrer que la démocratie scientifique ne se résume pas à la question des choix technologiques ou de la gestion des risques et ne concerne pas la seule communauté scientifique.
Il veut ouvrir des pistes pour mettre la connaissance scientifique et le développement technique au service des besoins humains (y compris le besoin de connaissances), ce qui appelle de nouvelles formes d'investissement citoyen et de pluralisme scientifique.
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L'économie : une idéologie qui ruine la société
Stephen Marglin
- Croquant
- 5 Décembre 2014
- 9782365120562
Qu'entendons-nous par communauté ? Des liens sociaux de solidarité, de réciprocité. Il semble à première vue que les individus que nous sommes devenus - rationnels, égoïstes, aux besoins illimités - en sont bien éloignés. Mais ne pouvons-nous analyser les comportements humains que comme une série d'actions d'individus poursuivant leur intérêt propre comme nous le font croire les théories économiques ? Dans L'économie : une idéologie qui ruine la société, Stephen Marglin dissèque la façon dont les postulats fondamentaux de l'analyse économique contribuent à légitimer un monde dans lequel les gens se trouvent isolés les uns des autres et où les relations sociales s'affaiblissent à mesure que les individus se définissent eux-mêmes suivant leurs capacités à consommer. Au cours des quatre derniers siècles, cette idéologie économique est devenue l'idéologie dominante sur la quasi-totalité de la planète. Dans une langue claire et accessible, appuyant son analyse sur de multiples exemples, l'auteur décrit comment elle s'est imposée et présente des pistes pour inverser la tendance. Sans doute nous faudra-t-il enfin subordonner le marché à la communauté pour rétablir les équilibres que cette idéologie a brisés dans nos vies et retrouver le sens du vivre ensemble.
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Critique de la finance capitaliste ; pour un financement solidaire
Daniel Bachet
- Croquant
- 1 Janvier 2016
- 9782365120746
Avec la mise en place du capitalisme déréglementé au cours des années 1980-90, les sphères économiques, sociales et environnementales ont été progressivement reléguées au rang d'auxiliaires du système financier.
Cette orientation est celle de la cupidité et non de la réponse appropriée à des besoins humains et sociaux, pourtant toujours aussi nombreux à satisfaire à l'échelle de la planète. Pour prévenir les dégâts économiques, sociaux et écologiques que provoque une globalisation pilotée par des intérêts de court terme, la finance solidaire se propose de construire de nouvelles relations non lucratives entre les agents, les entreprises et les organisations associatives et publiques.
À la différence d'une simple transaction d'échange marchande anonyme, cette finance s'appuie sur un système de relations sociales dont l'objectif est de réunifier les rapports monétaires et les liens sociaux et humains dans un ensemble cohérent susceptible de faire système. L'ouvrage montre que la généralisation d'une autre finance ne pourra pas se réaliser pleinement au sein de l'actuel capitalisme déréglementé. Les conditions de développement d'un financement solidaire exigent en effet la refondation complète des principales institutions du capitalisme : banques, entreprises, marchés, États et droits issus de la propriété. A défaut de toucher ces centres névralgiques, les rapports sociaux propres au capitalisme se reconstitueront en permanence dans tous les autres espaces de la vie économique et parasiteront toute tentative de « financer, de produire et de consommer autrement ».
La logique du profit et de la rentabilité domine de plus en plus les sociétés, surtout depuis les débuts de de la globalisation financière au cours des années 1980-90.
En réaction aux dégâts que provoque dans ces domaines la globalisation au service des intérêts de court terme d'oligarchies à la fois puissantes et restreintes numériquement, la finance solidaire se propose de construire de nouvelles relations à but non lucratif entre les citoyens, les entreprises et les organisations associatives et publiques. Ces relations sont fondées sur la confiance et l'accompagnement personnalisé et offrent des outils au service d'objectifs sociétaux guidés par la solidarité.
A la différence de simples échanges marchands anonymes, la finance solidaire s'appuie sur un système de relations sociales visant à financer des activités humaines avec l'objectif de réunifier les rapports monétaires et le « lien social » dans un ensemble cohérent susceptible de faire système.
Pourquoi, dans ces conditions, la finance solidaire ne représente-t-elle pas (ou pas encore) un contre-modèle suffisamment fort pour s'imposer comme une véritable alternative à la finance capitaliste ?
Il peut en effet paraître surprenant que le projet d'une économie sociale et humaine continue à être confiné aux marges du système économique dominant. Si les dimensions solidaires, coopératives et humaines sont des valeurs qui sont unanimement reconnues et appréciés, pourquoi l'économie, dans son ensemble n'est-elle pas solidaire et coopérative ?
L'ouvrage montre précisément que les modes de fonctionnement de la finance solidaire sont très dépendants du cadre micro et macroéconomique mais aussi politique et institutionnel qui leur permet d'exister. La solution découle directement du diagnostic : la généralisation d'une autre finance passe par la refondation complète des banques, des entreprises, des marchés et du droit issu de la propriété.
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Travailler moins et gagner plus ! itinéraires autour de l'oeuvre de Paul Lafargue
Thierry Suchère
- Croquant
- 3 Janvier 2017
- 9782365121071
Ce livre a été écrit en réaction face à tous ceux qui réclament la fin des 35 heures. Certains socialistes font aujourd'hui le choix de tourner le dos à ce qui fait l'identité de la gauche. Il s'agit de rappeler que cette dernière s'est construite dans les luttes sociales pour les augmentations de salaire, la réduction du temps de travail et l'amélioration des conditions de travail. Ce livre est construit autour du pamphlet Le droit à la paresse [1883] qu'on peut voir comme une utopie.
Dans ce texte, on va trouver comme une forme de foi naïve dans le progrès technique dont un des effets bénéfiques pourrait être de s'obliger à ne travailler que 3 heures par jour et profiter de la vie. Ce texte a un auteur Paul Lafargue [1842-1911] l'un des fondateurs du Parti Ouvrier qui est l'ancêtre du Parti Communiste Français. Le droit à la paresse fut rédigé par lui dans un contexte de lutte à l'échelle mondiale pour la limitation de la journée de travail à 8 heures par jour à une époque où il n'était pas rare de travailler de 10 à 12 heures hebdomadaires sans le moindre jour de repos. Il systématise les principales revendications du monde du travail des débuts du XXe siècle lesquelles nous interpellent encore aujourd'hui. Réduisant le temps de travail, on fait baisser le chômage. L'offre de travail devient plus rare de sorte que les conditions sont réunies pour des hausses de salaire. Être de gauche, c'est donc refuser le choix entre augmentation des salaires et baisse du temps de travail et réclamer les deux. Le droit à la paresse est aussi un livre à charge contre un salariat qui contribue par son comportement à sa propre exploitation : les heures supplémentaire tuent l'emploi et amènent à la détérioration de nos conditions de travail. Lafargue traque l'emprise du travail jusque dans nos têtes.
Il dénonce une morale bourgeoise faite pour des esclaves qui glorifie le goût de l'effort, la valeur travail et qui a des prolongements dans les partis de gauche lorsqu'ils revendiquent de solutionner nos problèmes en créant toujours plus d'emplois. Le lendemain de la révolution, il faudra réapprendre à vivre : faire autre chose que travailler.
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Transition économique ; en finir avec les alternatives dérisoires
Philippe de Leener, Marc Totté
- Croquant
- Dynamiques Socio-economiques
- 30 Novembre 2017
- 9782365121408
Une chose frappe chaque jour : la plupart des acteurs qui s'engagent sur la voie d'une économie alternative ne disposent pas de repères solides pour penser autrement leur agir économique. Il en résulte que leur créativité, leur enthousiasme et leurs efforts risquent à chaque moment, à leur insu, d'être récupérés par le système dominant auxquels ils veulent échapper. Pire :
Leurs alternatives sont peut-être en train de construire - à leurs frais - le renouveau de ce qu'ils combattent. C'est ce que nous appelons les alternatives dérisoires et c'est qui a poussé à écrire ce livre d'économie destiné à ceux et celles qui, à tra- vers leurs initiatives concrètes, veulent construire une transition non dérisoire qui rompt véritablement avec le capitalisme dominant et qui surtout ne lui offre pas une nouvelle jeunesse.
L'ouvrage n'offre pas un énième nouveau modèle économique, sorte de « prêt-à-entreprendre » alternatif. Il propose plutôt de reprendre autrement les questions fondamentales, en replaçant l'économie au coeur du champ politique dont elle n'aurait jamais dû se détacher.
Les auteurs proposent de penser l'économie d'un tout autre point de vue en développant trois parties. D'abord ils dressent un bref état des lieux de la situation contemporaine, suivi d'une déconstruction en règle de la pensée économique domi- nante. Ensuite, ils élaborent cinq chantiers fondamentaux sans lesquels toute transition paraît rapidement dérisoire. C'est ainsi qu'ils questionnent sur des bases renouvelées mais dans un langage accessible la création de la valeur et la place de l'argent, la raison spéculative au coeur du capitalisme contemporain, la propriété privée, la régulation et la subjectivité néolibérale. Enfin, ils investissent un certain nombre de champs d'initiatives avant de conclure sur des pistes concrètes propres à enrichir le dynamisme créatif des porteurs d'alternatives.
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Ce dossier se propose de revisiter la notion d'industries culturelles, afin de montrer en quoi elle peut éclairer les dynamiques passées et présentes qui structurent les champs de production symbolique. Les contributions réunies s'affranchissent pour cela de la façon dont les auteurs de « l'École de Francfort » l'ont théorisée. Alors que ces derniers assimilent les industries culturelles à des entreprises de spectacle de masse émergeant dans l'entre-deux-guerres et se caractérisant par une uniformité et un nivellement par le bas de ses contenus, les textes du dossier mettront en évidence que le développement de l'industrie du divertissement est largement antérieur aux années 1920 et 1930 et que, loin de conduire à une homogénéisation des productions culturelles, celle-ci conduit à leur diversification en multipliant les niches.
Ce faisant, le dossier entend également contribuer à enrichir la connaissance d'un versant du champ culturel moins étudié que celui qui regroupe les oeuvres les plus légitimes. Outre le fait de combler un (relatif) vide empirique, cela sera aussi l'occasion de mieux comprendre comment s'articulent les dimensions marchandes et symboliques de ces biens particuliers que sont les productions des industries culturelles.
Auteurs pressentis :
Christophe Charle (l'industrie du théâtre en Europe à la Belle époque).
John B. Thompson (l'industrie du livre de 1960 à nos jours).
Anne Bellon (l'arrivée de Netflix et la mise en cause de « l'exception culturelle »).
Julie Duval (le champ cinématographique français).
Alban Chaplet (le champ de la production humoristique français).
Muriel Mille (la fabrique d'une série « populaire »).
Gérôme Guibert (l'industrie du « live » dans les musiques actuelles).
Jérôme David (la logique de spécialisation des chaînes américaines).
Laurent Tremel (la segmentation du marché des jeux vidéo en France).
Violaine Roussel (le travail des agents d'acteurs à Hollywood).
Benoît Berthou (la diversification du champ de la BD).
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Développer les services publics ; un combat d'avant-garde
Nasser Mansouri Guilani
- Croquant
- 11 Mars 2020
- 9782365122375
Affaiblis par les politiques libérales, les services publics ne sont pas sans défautsÂ; pour autant, ils réduisent les inégalités et renforcent le potentiel productif. Pourquoi alors vouloir les restreindre voire les supprimerÂ? Pour interdire le vrai débatÂ!
Les libéraux affirment que «si vous voulez payer moins d'impôts, il faut nous dire quels services publics supprimer». Ce livre a pour but d'illustrer qu'il est possible de développer des services publics de qualité.
Leur promotion est nécessaire pour faire face à la hausse des inégalités, au réchauffement climatique et pour engager un nouveau mode de développement qui respecte l'environnement et les êtres humains.
Les nouvelles technologies facilitent la tâche, à condition de libérer l'activité économique de la contrainte du taux de profit et de l'asservissement à l'univers de la marchandisation.
Les services publics ont toute leur place dans cette construction. Les développer est un combat d'avant-garde. -
Brexit au Royaume-Uni, élection de Donald Trump aux États-Unis, montée de l´extrême droite en Europe continentale : ces événements récents sont fréquemment présentés comme les conséquences politiques du décrochage des territoires urbains d´ancienne industrie et de ceux, plus ruraux, restés à l´écart des flux de l´économie globale. Les inégalités créées par un développement à deux vitesses avec, d´un côté, des logiques métropolitaines connectées à la globalisation et, de l´autre, une accentuation et une accélération du déclin territorial, s´imposent ainsi actuellement dans le débat public. En prenant appui sur des analyses portant sur des villes françaises, mais également américaines et marocaines, cet ouvrage propose une analyse fine des dynamiques des territoires décroissants, c´est-à-dire ceux qui connaissent un déclin démographique accompagné d´une dévitalisation économique et, bien souvent, d´une paupérisation de leur population. Le livre cherche à éclairer ces processus.
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Emmanuel Macron affiche une grande fermeté sur la nécessité de faire une réforme des retraites. Peu lui importe si la justification qu'il en donne aujourd'hui contredit celle de son précédent mandat. Il voulait alors une réforme (prétendument) au nom de l'équité, avec un régime par points. Il veut aujourd'hui ce qu'il refusait fermement, à savoir une réforme paramétrique : reculer l'âge de départ pour faire des économies.
Dans la première partie de cet ouvrage, on réfute la présentation d'un financement des retraites menacé, en montrant l'injustice et le coût humain d'un recul de l'âge de départ ou d'un allongement de la durée de cotisation. Refuser ce projet ne signifie pas pour autant se satisfaire de la dégradation continue des retraites sous l'effet des réformes passées : décrochage du niveau de vie des retraité·es, fortes inégalités entre catégories sociales, et entre femmes et hommes : c'est l'objet de la deuxième partie. Enfin, la dernière partie aborde les pistes possibles pour améliorer le système, et souligne l'importance de réfléchir à la question des retraites en lien avec l'emploi, les conditions de travail et plus globalement le projet de société. -
Les banques centrales : Apprentis sorciers à la manoeuvre
Jean-Marie Harribey
- Croquant
- 28 Mars 2023
- 9782365123853
Les banques centrales font régulièrement la une de l'actualité économique. Leurs décisions sont scrutées à la loupe par les marchés financiers et peuvent avoir des conséquences considérables sur la vie quotidienne des populations. Mais au service de qui fonctionnent-elles et quelle est la nature des politiques qu'elles promeuvent ? Ce livre montre toute l'ambiguïté d'organismes censés être au service de l'intérêt commun mais qui, en fait, mettent en oeuvre des orientations qui, in fine, ne font que soutenir la finance. Quelle serait alors une politique monétaire au service d'une bifurcation écologique et sociale ? Ce livre en explore les voies et les moyens.
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La crise du capitalisme américain
Paul Jorion
- Croquant
- Dynamiques Socio-Economiques
- 22 Octobre 2009
- 9782914968621
A crise du capitalisme américain parut en février 2007, soit six mois avant que la crise n'éclate véritablement.
L'ouvrage avait été écrit d'octobre 2004 à février 2005. En novembre 2005, Paul Jorion, qui travaillait depuis 1998 dans le secteur du crédit à la consommation aux Etats-Unis, serait recruté par Countrywide, le principal établissement de crédit immobilier américain, bientôt au coeur de la tourmente et dont il resterait cadre jusqu'en octobre 2007. Le capitalisme américain apparaissant à l'époque triomphant, le manuscrit chercha vainement un éditeur pendant plus d'un an.
Quand la décision de le publier fut prise, l'éditeur, sceptique, en modifia le titre qui devint Vers la crise du capitalisme américain ?Le livre a repris son titre original dans la présente réédition. La " crise des subprimes " éclata en août 2007. Le crédit s'était soudain tari sur les marchés interbancaires quand les prêts immobiliers américains, plusieurs milliers d'entre eux étant reconditionnés à la fois sous forme d'obligations (la " titrisation "), cessèrent de trouver acheteurs.
La raison en était simple : ils essuyaient désormais de lourdes pertes, de trop nombreux emprunteurs appartenant au fameux secteur à risque des " subprimes " se révélant incapables de faire face à leurs engagements. Limitée au départ aux États-Unis, la crise devait bientôt déferler sur le monde. Le portrait dépeint ici est celui d'une Amérique aux consommateurs surendettés s'engouffrant avec l'aide d'organismes de prêt complaisants et de banques d'investissement rapaces, dans une gigantesque bulle immobilière.
Si les États-Unis étaient bien les principaux responsables du drame, ils n'étaient cependant pas seuls car la Chine avait financé la bulle par ses achats massifs de bons du Trésor et de titres immobiliers américains, poussant les taux d'intérêt à la baisse et encourageant de fait le consommateur américain à acheter les produits made in China en quantités colossales. Lorsque la bulle creva, le capitalisme américain, entraînant le monde à sa suite, plongea dans une crise historique qui risque désormais de lui être fatale.