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Perrin
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Tous les fronts dans un seul livre.
Cet ouvrage est né d'un constat paradoxal. Si nous croulons a priori sous les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, il existe en réalité peu de grandes synthèses sur le sujet - et aucune de l'envergure de celle que propose Olivier Wieviorka.
Fruit de nombreuses années de travail, elle innove d'abord par son approche globale qui la distingue des classiques anglo-américains qui privilégient les seules opérations militaires. Bien entendu, l'historien aborde tous les fronts : l'Europe évidemment, mais aussi l'Asie-Pacifique (si souvent négligée, en particulier la Chine), l'Afrique du Nord ou encore le Moyen-Orient. Il s'intéresse également à l'ensemble des acteurs (Canadiens, Australiens, Indiens...) et couvre tous les domaines : stratégique, comme il se doit, mais aussi idéologique, économique, logistique, diplomatique... - sans oublier l'histoire sociale et mémorielle habituellement traitée en parent pauvre. Enfin, l'auteur renouvelle largement la matière, souvent un peu datée, en intégrant les recherches les plus récentes dans une démonstration aussi rigoureuse sur le fond que limpide dans la forme.
En découle un grand récit, bien écrit et formidablement incarné, qui montre à quel point ce conflit fut véritablement mondial et total. Un ouvrage qui s'attache de concert à raconter, comprendre et expliquer en faisant sienne l'exigence formulée par Albert Camus dans L'Homme révolté : " On estimera peut-être qu'une époque qui, en cinquante ans, déracine, asservit ou tue soixante-dix millions d'êtres humains doit seulement, et d'abord, être jugée. Encore faut-il que sa culpabilité soit comprise. " -
Ils étaient juifs, résistants, communistes
Annette Wieviorka
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 23 Janvier 2025
- 9782262109905
Un portrait de groupe saisissant de jeunesse et de courage, aux prises avec une histoire tragique où rôde une mort presque certaine.
Ils s'appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Soschaczewska, Jacquot Szmulewicz et Etienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait 14 ans, le plus âgé moins de 30. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs, et tous étaient ou devinrent communistes, et Résistants organisés dans la Main d'oeuvre Immigrée (M.O.I.), branche dissoute peu après la guerre d'un PCF dont le fonctionnement relève du secret. Aussi l'histoire de ces quelques centaines de jeunes gens, enfants de Belleville ou de la banlieue lyonnaise, est-elle restée largement méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle-même, mais aussi pour l'histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l'Occupation -qu'on pense à l'Affiche rouge, tant exploitée et détournée. L'oubli, voire l'occultation qui les a frappés, est d'autant plus surprenante qu'ils payèrent leur action d'un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa. De quel poids pesa leur identité juive, qui faisait planer sur eux une menace absolue et permanente, par rapport à leur engagement communiste, qui subordonnait tout à la défense de l'Union soviétique ? Ce dilemme fut dramatique pour beaucoup d'entre eux, y compris pour la sulfureuse Lucienne Goldfarb, dites " la Rouquine ", dont un destin extraordinaire fit après la guerre une tenancière de maison close amoureuse de l'opéra.
Alternant récits oraux de personnages attachants et parfois sublimes, aujourd'hui disparus, et analyse de la politique qu'ils furent conduits à suivre, voire à subir, cet ouvrage, édition récrite, augmentée et mise à jour d'un livre paru en 1985, éclaire une page trouble, héroïque et polémique des années noires, qui continuent de hanter la mémoire collective. -
Histoires de la Seconde Guerre mondiale
Jean Lopez, Olivier Wieviorka, Collectif
- Perrin
- 14 Novembre 2024
- 9782262109196
Le meilleur des trois ouvrages collectifs dirigés par Jean Lopez et Olivier Wieviorka réuni en un seul volume.
L'histoire de la Seconde Guerre mondiale nous semble bien connue ; elle est en réalité encore largement construite sur un certain nombre de mythes qui ont la vie dure auprès du grand public. Elle est aussi parsemée d'erreurs manifestes commises par les deux camps, de décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires qui menèrent à des échecs retentissants.
Jean Lopez et Olivier Wieviorka ont réuni les meilleurs historiens français et étrangers de la période pour casser les clichés convenus et les images toutes faites, et révéler les tenants et aboutissants de ces désastres stratégiques d'envergure, donnant, pour finir, un ouvrage aussi agréable à lire que novateur. -
Le défi de gouverner : La gauche et le pouvoir de l'affaire Dreyfus jusqu'à nos jours
François Hollande
- Perrin
- 5 Septembre 2024
- 9782262105488
Le siècle socialiste.
Bloc des gauches, Cartel des gauches, Front Populaire, Libération, Gouvernements Mendes-France et Mollet, présidences de François Mitterrand, Quinquennat de Lionel Jospin à Matignon, mandat de François Hollande à l'Elysée. Depuis un siècle, la gauche de gouvernement a exercé le pouvoir à huit reprises pendant plus de trente ans, accomplissant une oeuvre politique, sociale et sociétale considérable mais qui reste paradoxalement aussi dépréciée que méconnue... comme s'il existait une fatalité de la gauche confrontée à l'exercice du pouvoir ; une sorte de syndrôme de l'imposteur intériorisée par ses responsables successifs. Il faut dire qu'elle n'a pas de pire ennemie qu'elle-même : sa division séculaire entre gauche de responsabilités et gauche révolutionnaire, ses haines fratricides, sa répugnance à accepter la règle majoritaire en son sein. Elle souffre encore d'une certaine imprégnation idéologique issue du marxisme alors que le pouvoir oblige par essence au compromis.
François Hollande raconte cette riche et grande histoire en militant de la " vieille maison ", nourri d'une rare connaissance du socialisme et de ses dirigeants, mais aussi en praticien de haut-rang, ancien premier secrétaire du Parti Socialiste pendant plus de dix ans avant de devenir le second président de la République socialiste après François Mitterrand. L'homme d'Etat insiste notamment sur les nombreuses réformes menées à bien sans masquer les échecs, les divisions et les déconvenues ; offrant une chronique enlevée , riche en portraits et anecdotes qui n'a pas de précédent ni d'équivalent. C'est en effet la première fois qu'un ancien chef de l'Etat écrit l'histoire politique de sa famille. Un événement destiné à rendre à la gauche sa fierté en exhumant son histoire. -
Nos reines de France
Franck Ferrand, Pierre-Louis Lensel, Anne-Louise Sautreuil
- Perrin
- 7 Novembre 2024
- 9782262107765
Les reines de France en majesté.
Nées à l'étranger pour la plupart, souvent même issues de dynasties rivales, les princesses qui deviennent reines de France renoncent à une part d'elles-mêmes. Non par choix, non par sentiment - par devoir. En entrant dans leur nouvelle famille, elles passent d'une fidélité à une autre et sont le gage de traités qui, en général, seront bientôt enfreints. Position peu confortable, qui impose de trouver sa place au milieu des méfiances, des intrigues et d'intérêts contradictoires. Mais aussi position incomparable. La reine, en France, est le deuxième personnage du royaume. Elle incarne la monarchie au côté de son mari ou en tant que régente ; elle contribue à sa geste ; et, plus que tout cela, elle est comptable de son avenir en devenant mère. C'est là sa responsabilité principale. Impérieuse, irrécusable et, bien souvent, écrasante.
De cette situation ambivalente par essence, les épouses des rois capétiens ont donné, en plus de huit siècles, des traductions très différentes. Effacées ou entreprenantes, vulnérables ou puissantes, marginalisées ou mises en avant, elles ont présenté des visages dont beaucoup ont imprégné l'inconscient collectif - au risque de la caricature. Quel amoureux d'histoire n'a pas été ébahi par les audaces d'Aliénor d'Aquitaine ou de la reine Margot ? Lequel n'a pas un jour débattu des errements et des mérites de Catherine de Médicis ou de Marie-Antoinette ? Lequel n'a pas regardé avec quelque dédain les frasques d'Isabeau de Bavière ou la médiocrité supposée de Marie-Thérèse d'Autriche ? Adulées ou mal-aimées, surestimées ou injustement méprisées, toutes ces femmes sont bien " nos " reines de France. Cet ouvrage propose de restituer l'itinéraire et la personnalité de quinze d'entre elles, comme un tribut modeste à leur importance. Les règnes ne portent pas leur nom, c'est vrai - mais, assurément, ils portent leur marque. -
Une synthèse exceptionnelle qui s'impose comme un classique.
Les conquistadors, premiers explorateurs et colonisateurs de l'Amérique latine, sont devenus un sujet de légendes et de cauchemars. À leur époque, ils ont été glorifiés en aventuriers héroïques, propageant la culture chrétienne et contribuant à bâtir un empire comme le monde n'en avait encore jamais vu, pour le compte de l'empereur Charles Quint et de ses successeurs.
Aujourd'hui, à l'inverse, ils sont devenus l'emblème de la cruauté et de l'exploitation. Ces hommes, parmi les premiers génocidaires, ont décimé les civilisations pluriséculaires des Aztèques et des Incas et commis des atrocités sans nom dans leur quête d'or et de gloire.
Avec Les Conquistadors, " Cervantes reconstitue avec talent une histoire complexe, pleine de nuances dérangeantes, qui réduit à néant le récit simpliste de conquistadors brutaux soumettant d'innocents indigènes. L'ampleur des recherches de ce livre est stupéfiante, mais les facultés d'analyse que Cervantes applique à ses propres découvertes sont encore plus impressionnantes. [...] l'auteur réussit à formuler des argumentations ardues dans une langue d'une merveilleuse simplicité. En plus, et ce qui ne gâte rien, il sait raconter une histoire " (The Times). -
Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes
Jean Lopez, Nicolas Aubin, Benoist Bihan, Quentin Petit, Nicolas Poussin, Jean-François Ségard
- Perrin
- 7 Novembre 2024
- 9782262103798
Après l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale, un futur classique qui renouvelle en profondeur l'histoire militaire de la Seconde Guerre mondiale.
Voici le dernier prototype des laboratoires Perrin : un atlas opératif de la Seconde Guerre mondiale. Ce conflit s'est gagné à force d'opérations militaires sur terre, sur mer et dans les airs - pour donner un seul exemple, à elle seule, l'Armée rouge en a lancé plus de deux cents. Et pourtant, jusqu'ici, personne n'avait songé à sélectionner les plus importantes, à les commenter et à les présenter sous forme de cent cartes inédites parfaitement informées et lisibles. Tous les théâtres sont abordés : Europe, Asie, Afrique, océans Atlantique et Pacifique, de 1937 à 1945.
La véritable nouveauté de cet ouvrage réside dans le mot " opératif ". En effet, les opérations ne sont pas abordées simplement dans l'ordre chronologique : elles obéissent à une logique opérative, et c'est selon ce principe qu'elles sont présentées dans le texte fourni accompagnant les cartes. Pour chacune sont définis et présentés - grâce à des pictogrammes - la Ligne stratégique, le(s) But(s) poursuivi(s), la Forme et le Séquençage, l'Articulation des forces, le Commandement, les Contre-mesures, l'Exécution, le Bilan et les conséquences.
En d'autres termes, chaque opération est connectée à la vision stratégique de ceux qui la mettent en oeuvre, à des moyens spécifiques (que nous présentons sous forme d'infographies) et à des chefs disposant d'un savoir-faire particulier ; elle prend une forme qui trahit son but : l'anéantissement de l'adversaire, la conquête d'un point particulier, la recherche d'un effet politique, économique, psychologique...
Cet ouvrage est non seulement le premier atlas des opérations de la Seconde Guerre mondiale mais encore le premier atlas intelligent en ce sens qu'il expose au lecteur la logique profonde qui sous-tend les opérations, leur raison d'être et leur exécution. Tous les amateurs de la Seconde Guerre mondiale ont acheté l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale que Jean Lopez lui a consacré et l'ont unanimement saluée pour son caractère novateur et didactique : ils achèteront cet atlas opératif pour sa forme, ses cartes et ses infographies nouvelles, mais aussi pour son propos résolument neuf.
Un travail mené par Jean Lopez, Nicolas Aubin et Benoist Bihan avec les spécialistes d'EdiCarto, qui réalisent notamment les cartes de la collection " Champs de bataille ". -
Histoire du monde Tome 2 : Du Moyen Âge aux Temps modernes
John Morris Roberts, Odd Arne Westad
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 14 Novembre 2024
- 9782262109233
Raconter et décrypter l'histoire du monde, tel est le pari de cette oeuvre majeure, divisée en trois volumes. Ce deuxième tome, qui couvre mille ans, du VIe au XVIe siècle, s'ouvre sur l'émergence des cultures nomades des grandes plaines, pour se conclure sur les prémices de la domination européenne du monde. Si toutes les cultures ont déjà des points communs - citons l'agriculture de subsistance ou la place centrale des animaux, chevaux ou bétail -, aucune n'est encore en mesure de s'imposer et de transformer en profondeur les autres. Partout, le poids de la tradition reste énorme.
Cette riche époque de diversité culturelle voit l'éveil de la sphère byzantine et du Japon, tandis que les carrefours de l'Eurasie centrale deviennent les principaux centres d'échanges mondiaux. La Chine des Qing et l'Inde moghole revitalisent quant à elles les anciens héritages. Mais ces dix siècles sont aussi marqués par l'apparition de deux acteurs majeurs : l'islam voit le jour et va bouleverser les équilibres régionaux, puis l'Europe, métamorphosée, lance ses vaisseaux sur tous les océans du globe.
Au-delà des immenses qualités d'écriture et de synthèse des auteurs, qui rendent la lecture particulièrement stimulante, la force du propos tient dans leur capacité à lier les cultures et les espaces entre eux. Roberts et Westad soulignent, par exemple, ce que Constantinople doit à l'hellénisme, ou expliquent le lien entre la naissance de la féodalité en Europe et les invasions barbares. À l'heure où les enjeux culturels, économiques, politiques, démographiques et environnementaux se structurent à l'échelle mondiale, ce livre, par sa hauteur de vue, son style et sa pertinence, donne les clés de compréhension de la passionnante histoire de l'humanité. -
Histoire du monde Tome 1 : Les âges anciens
John Morris Roberts, Odd Arne Westad
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 14 Novembre 2024
- 9782262109219
Raconter et donner à comprendre l'histoire des civilisations, de la préhistoire à l'an 2000 et sur toute la surface de la planète, tel est le pari de ce livre sans équivalent. C'est à une formidable narration de l'histoire humaine que nous convient les auteurs, des débuts de la civilisation, avec la naissance de l'agriculture dans le Croissant fertile, jusqu'à la montée en puissance de l'espace asiatique, emmené par la Chine.
oeuvre majeure divisée en trois volumes, ce premier tome couvre la période 7000 av. J.-C. jusqu'en 500/600 ap. J.-C. Il traite ainsi de la préhistoire, des civilisations mésopotamienne (Sumer, Babylone), égyptienne et méditerranéenne (Mycènes, Phénicie, Grèce, Rome), mais aussi de la Chine et l'Inde classique, sans oublier de raconter la naissance de ces grands fondements culturels que sont les religions (judaïsme, bouddhisme, confucianisme, christianisme et hindouisme). Le deuxième tome couvre les années 500 à 1600 ; le dernier va de 1600 à nos jours.
Au-delà des immenses qualités d'écriture et de synthèse des auteurs, qui rendent la lecture particulièrement stimulante, la force du propos tient dans sa capacité à lier les civilisations et les espaces entre eux. Les auteurs soulignent, par exemple, ce que la Grèce doit à la Phénicie, comment le bouddhisme chinois est né en Inde ou pourquoi les migrations des peuples germains ont eu une incidence sur les royaumes du nord de l'Afrique. À l'heure où le concept de " choc des civilisations " est en vogue, où les enjeux culturels, économiques, démographiques et environnementaux se structurent à l'échelle mondiale, ce livre, par sa hauteur et sa vivacité, permet de réfléchir de manière apaisée à la passionnante histoire de l'humanité. -
Reines et princesses au temps des Capétiens : D'Aliénor d'Aquitaine à Blanche de Castille
Gaëlle Audéon
- Perrin
- 6 Février 2025
- 9782262106133
Un siècle d'histoire de France enfin raconté du point de vue des femmes !
Entre le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et Louis VII en 1137 et l'accession à la régence de Blanche de Castille en 1227, ce qui se déroule entre Capétiens et Plantagenêts est digne d'un roman : unions royales et alliances princières, guerres fratricides et croisades chaotiques, bonnes fortunes et déchéances spectaculaires sont légion.
C'est en suivant l'histoire de cette période charnière - où Français et Anglais sont inextricablement liés par des tractations matrimoniales - que nous découvrons la vie étonnante et les destins croisés de plusieurs reines et princesses. Nous plongeons avec elles dans les turbulences des XIIe et XIIIe siècles et vivons leurs fiançailles, leurs voyages, leurs épreuves et leurs afflictions. Nous suivons leurs destinées, de France en Angleterre, de Flandre en Navarre, de Constantinople en Syrie, et perçons parfois quelques zones d'ombre : Pourquoi Ingeburge de Danemark a-t-elle été répudiée par Philippe Auguste ? Pourquoi Richard Coeur de Lion a-t-il exclu les femmes de son couronnement ? Pour quelle raison sa fiancée, Aélis de France, est-elle tombée dans l'oubli ?
Refusant d'admettre une histoire de France convenue dans laquelle le " deuxième sexe " est souvent délégitimé, diffamé, voire invisibilisé, Gaëlle Audéon fait revivre une trentaine de femmes aux destins méconnus. Aujourd'hui, écrire l'histoire de ces reines et princesses, c'est admettre qu'une jeune fille violée par un roi n'est pas sa " maîtresse ", que les rapts de fillettes pour des mariages forcés ne sont pas des " amours tumultueuses ", et qu'une dame qui doit réclamer son douaire n'est pas " cupide "...
Cet ouvrage, écrit d'une plume fluide et enlevée, réhabilite enfin toutes celles qui ont été mises de côté pendant des siècles et qui ont, elles aussi, pris part au grand récit national. Une synthèse indispensable. -
Histoire du monde Tome 3 : L'âge des révolutions
John Morris Roberts, Odd Arne Westad
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 14 Novembre 2024
- 9782262109226
Troisième et dernier volume de l'oeuvre monumentale de J.M. Roberts et O.A. Westad, ce tome reprend le fil de l'histoire autour de l'année 1750 pour se conclure au XXIe siècle. S'ouvre le temps des révolutions politiques, scientifiques, philosophiques, techniques ou culturelles. L'histoire s'accélère. Tout homme né en 1800 et mort en 1870 aura vu le monde changer davantage au cours de son existence qu'il n'avait changé au cours des mille années précédentes.
C'est que les impulsions en provenance d'Europe se font ressentir partout, sur le continent américain bien sûr, mais aussi par le phénomène colonial en Afrique ou en Asie, ou dans la chute de l'Empire ottoman. À la fin du XIXe siècle, le monde autrefois régulé par des cultures spécifiques et distinctes est en train de prendre une autre route. L'hégémonie européenne à travers le globe en constitue un facteur central, jusqu'au double cataclysme des deux guerres mondiales.
Après 1945, la domination du monde par les Européens est terminée. Vient alors le temps de la décolonisation et de la guerre froide. La montée en puissance de l'URSS, puis sa chute, l'établissement de l'hyperpuissance américaine et, enfin, l'émergence de la sphère asiatique, emmenée par la Chine, structurent l'histoire de la période. Le monde, pourtant, est un, comme il ne l'a sans doute jamais été auparavant. L'humanité, riche de sa diversité, n'en développe pas moins une culture commune. Cette " mondialisation " marque un changement radical, gigantesque et rapide. Ce livre, par sa hauteur de vue, son style et sa pertinence, en donne les clés de compréhension, décryptant les derniers siècles de la passionnante histoire de l'humanité. -
" Toujours lui ! Lui partout ! " (Victor Hugo)
Napoléon a souvent été décrit comme un conquérant frugal, insensible au luxe, mais il recherchait en réalité à la fois le confort bourgeois et le faste propre aux grands souverains, attitude paradoxale que révèle l'étude de ses habitudes quotidiennes, dans ses périodes de repos comme dans le secret de son cabinet de travail. Loin d'avoir toujours vécu dans des palais meublés selon l'austère style Empire, Napoléon a connu des atmosphères variées, qui scandent les étapes de son ascension vertigineuse puis de sa brutale chute.
En cinquante et une années de vie, de sa jeunesse corse jusqu'à sa triste fin à Sainte-Hélène, l'empereur a vécu dans d'innombrables demeures. Certaines sont devenues emblématiques de sa légende, comme la maison natale d'Ajaccio, les garnisons de Valence et d'Auxonne, le palais Serbelloni, le palais d'Elfi Bey du Caire, l'Élysée ou Compiègne, sans oublier la résidence des Mulini de l'île d'Elbe. D'autres sont plus éphémères mais tout aussi emblématiques : général puis empereur itinérant, Napoléon a passé de longs mois hors de France, que ce soit en Italie, en Égypte, mais aussi en Allemagne, en Autriche et en Russie, logeant chez ses adversaires ou séjournant chez ses alliés. Le château de Potsdam et celui de Schönbrunn, tout comme le Kremlin, sont des lieux napoléoniens, au même titre que la tente de campagne, " demeure " provisoire sous laquelle il logea à de nombreuses reprises au soir des grandes victoires, les navires où il campa plusieurs semaines d'affilée, et bien sûr les lieux de passage, châteaux réquisitionnés, hôtels particuliers, monastères, auberges, cabanes et relais de poste. Parmi ces dizaines de résidences, certaines, où il travailla, médita ses grands projets et prit quelques-unes de ses plus importantes décisions, ont parfois été, pendant plusieurs jours d'affilée ou simplement pour quelques heures, le centre du monde.
En soixante-six lieux, ce tour d'horizon inattendu éclaire sous un autre jour l'homme et sa légende. À l'aide d'archives inédites, de témoignages d'époque et de plans d'architecte, complétés par un examen in situ des oeuvres d'art, des objets et des meubles utilisés pendant des années par Napoléon, Charles-Éloi Vial s'attache à restituer les véritables décors de l'épopée, esquissant un portrait biographique d'un genre nouveau tout en revenant aux sources du mythe impérial. -
Sous la guerre mondiale, la guerre secrète.
Les années 1939-1945 n'ont pas seulement connu les grands affrontements militaires que l'on connaît, mais aussi les batailles de l'ombre qu'on ignore. Celles que ce livre novateur nous révèle dans des pages enfiévrées nous mènent de découvertes en découvertes, des plus inattendues au plus étonnantes. Comment Hitler a négligé ses espions, tandis que les gouvernements français ignoraient les leurs. Pourquoi, seule face à l'Allemagne nazie, la Grande-Bretagne a déployé deux armes originales : la désinformation et les opérations de commandos. Comment Staline s'est laissé surprendre par Hitler, et les Américains par le Japon à Pearl Harbor. Comment la France s'est transformée en champ principal de la guerre secrète en Europe. La Résistance pourvoyeuse de renseignements. Les réseaux polonais, les filières d'évasion, les femmes sur tous les fronts. Les ripostes soviétiques à l'Allemagne : partisans et services secrets. De l'Angleterre à la Norvège et aux États-Unis, la guerre scientifique, technologique et cryptologique. La grande intox du jour J. Dans toute l'Asie, Anglo-Américains et nationalistes chinois alliés contre l'empire du Soleil Levant. Autant de facettes inconnues du Second Conflit mondial évoquées avec un indéniable brio et mises en lumière par un historien reconnu du renseignement, auteur d'ouvrages qui font autorité comme l'Histoire mondiale des services secrets de l'Antiquité à nos jours, Les Femmes de l'ombre, Les Maîtres de l'espionnage ou les Espions de Cambridge. -
L'année-charnière du XXe siècle.
Le 8 mai 1945 marque, après des semaines de batailles de très grande ampleur (Ardennes, Italie du Nord, Prusse-Orientale, Berlin...), la fin de la Seconde Guerre mondiale. En Europe. Pendant quatre mois encore, le continent asiatique sera le cadre d'un conflit aux dimensions effroyables qui ne se terminera que par l'usage d'une arme apocalyptique : la bombe atomique. Un événement qui, par l'effroi qu'il suscite, fait écho à la découverte, au début de l'année, des camps de la mort nazis où ont péri six millions de juifs. Holocauste et apocalypse qui révèlent soudainement la capacité d'autodestruction de l'homme.
Mais au moment où les Américains ravagent Hiroshima et Nagasaki, une grande partie du monde s'est déjà lancée dans une vaste entreprise de reconstruction économique, politique et morale. Pour ne parler que de la France, que dirige le général de Gaulle, les premiers procès de l'épuration (Brasillach, Pétain...) ont eu lieu ; des élections municipales se sont tenues, avec, pour la première fois, des femmes autorisées à se rendre aux urnes ; on se précipite dans les salles de spectacle pour applaudir les films de Hitchcock ou de John Huston et Les Enfants du Paradis, les récitals d'Édith Piaf et de Charles Trenet, ou les pièces de Jean Vilar avec Gérard Philipe ; on s'extasie devant les tableaux des artistes émergents Jean Dubuffet, Georges Mathieu et Nicolas de Staël ; on se jette sur les livres d'Aragon, Gracq, Cendrars, Ponge, Elsa Triolet ou Simone de Beauvoir, et sur les nouveaux magazines hebdomadaires Point de vue, Vaillant (futur Pif Gadget) et Elle, etc. Avant la fin de l'année verront le jour l'ENA, le Commissariat général au Plan, le Commissariat à l'énergie atomique, le CNPF, le franc CFA, les comités d'entreprise, l'INED, la revue Les Temps modernes où Jean-Paul Sartre exposera la pensée existentialiste sous le regard goguenard des marxistes qui monopolisent le monde de la pensée intellectuelle et des arts.
À ce titre, 1945 est une véritable année-charnière : un monde se consume dans les flammes, un autre renaît de ses cendres. Mais elle revêt plusieurs visages, et la fin des régimes de terreur bruns et noirs ne signifie pas le triomphe de la démocratie ni la mise en place d'un monde pacifié, tel qu'on le rêve à Yalta ou San Francisco avec la création annoncée de l'ONU. Ainsi la libération d'une partie de l'Europe s'accompagne-t-elle de l'instauration pour un demi-siècle d'un nouveau joug totalitaire - rouge. De Budapest à Sofia en passant par Belgrade, Varsovie, Bucarest et Prague, les pouvoirs se soviétisent peu à peu, inexorablement, tandis qu'en Indochine, en Inde, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, un vent indépendantiste souffle, qui emportera bientôt les empires coloniaux européens.
Année à la fois de bousculement et de basculement, 1945 est racontée ici sous tous ses aspects - politiques, militaires, sociaux, culturels, géopolitiques -, au moyen d'une chronologie sélective, détaillée, commentée. Elle est, enfin, richement illustrée et rehaussée d'une vingtaine de portraits de figures marquantes axées sur leur rôle durant cette année emblématique : les généraux Leclerc, MacArthur et Joukov, Juan Peron, Ibn Séoud, Joukov, Hô Chi Minh, Camus, Sartre, Charlie Parker, Humphrey Bogart et Lauren Bacall... -
Sources inédites, approche internationale.... LA biographie définitive du fondateur du parti socialiste.
Résumer la vie et l'oeuvre de Jean Jaurès (1859-1914) en quelques lignes est une gageure. Normalien, philosophe, professeur, député (à seulement 26 ans), brillant orateur, journaliste éclairé ou encore patriote internationaliste, il est incontestablement une figure emblématique de l'histoire française et européenne.
Nombre d'historiens se sont déjà emparés de ce parcours hors du commun, mais Jean-Numa Ducange nous offre dans cette belle biographie un regard renouvelé sur le célèbre leader de la gauche. Il insiste notamment sur l'influence locale, nationale mais surtout internationale de Jean Jaurès : il suit les visites du tribun des plus petites villes du pays jusqu'aux échos et traductions de ses discours dans toute l'Europe - de Milan à Saint-Pétersbourg. Par ailleurs, pour reconstituer sa trajectoire, de nouvelles archives sont mobilisées : fonds privés inédits de dirigeants de l'époque récemment exhumés, bibliothèque personnelle de Jaurès, archives de la Préfecture de Police, mais aussi des fonds allemands et russes jamais exploités.
On entrevoit alors un homme exceptionnel, un député sensible à la langue occitane de ses origines comme au concert diplomatique entre les nations, un orateur hors pair capable de parler aux paysans du Tarn comme aux militants aguerris, et enfin un lettré qui se fait tour à tour philosophe, historien et spécialiste des questions militaires.
La biographie référente qui faisait défaut. -
Une histoire totale de l'armée d'Hitler.
De la Wehrmacht, on croyait tout connaître. Vivant sur un mythe formé par Jacques Benoist-Méchin et relayé par des dizaines d'historiens, le public croit en la légende " dorée " de la première armée du monde demeurée invincible, avant de crouler sous le nombre, tout en combattant héroïquement jusqu'au bout sans trop se compromettre avec le nazisme.
Si, comme toute légende, celle-ci s'appuie sur une part réelle - le blitzkrieg, la pulvérisation des adversaires successifs jusqu'en décembre 1941, une capacité d'innovation forte, notamment dans les chars et l'aviation -, elle n'en est pas moins largement outrée et souvent mensongère.
Pour rétablir " les " vérités, Jean Lopez et son équipe habituelle de rédacteurs nous offrent une histoire globale sans précédent, dont la matrice est forgée d'articles parus dans Guerres & Histoire , augmentés de nombreuses contributions inédites.
En deux grandes parties (" La supériorité militaire allemande. Étude d'un mythe " et " Les opérations "), l'ensemble raconte toutes les grandes campagnes et batailles (Dunkerque, batailles d'Angleterre, Barbarossa , Stalingrad, Koursk, Débarquement, Bagration , Market Garden , Ardennes, bataille de Berlin, etc.), mais offre de surcroît de riches chapitres plus analytiques disséquant notamment l'héritage intellectuel et opérationnel depuis Frédéric II, les stratégies en vigueur, les logistiques déployées et la qualité véritable des hommes et du matériel. Des témoignages recueillis auprès des vétérans complètent le propos.
Une nouvelle édition d'un ouvrage déjà classique. -
Le passé d'une illusion.
Été 1944 : La 2e DB entre dans Paris, ouvrant le sacre républicain de Charles de Gaulle aux Champs-Élysées. Un vent d'espoir se lève, appelant à l'édification d'un nouveau régime et d'une nouvelle société. Trois ans plus tard cet espoir a été brisé. La guerre froide acte une nouvelle partition du monde tandis que la IVe république naissante reproduit l'instabilité de la IIIe et l'éternel retour des partis. Chroniqueur inspiré de cette période oubliée, Michel Winock a choisi de la raconter au moyen d'une vingtaine de chapitres couvrant non seulement les grands événements politiques mais aussi culturels, judiciaires et sportifs afin d'offrir un tableau global porté par un rare bonheur d'écriture.
Le lecteur voyage ainsi de la Libération à l'épopée de l'Exodus en passant notamment par l'épuration, la crise coloniale, le départ de De Gaulle et la naissance du RPF, les grandes grêves de 1947, mais aussi le tribunal de Nuremberg et le procès Petiot, Sartre et Camus, la loi Marthe Richard, le premier festival de Cannes et le grand retour du Tour de France. Une enquête historique qui interroge sur le Mystère français, ses sempiternelles divisions jurant avec son idéal universaliste et sa capacité immuable à se relever des épreuves. -
Une nouvelle édition revue, actualisée et largement augmentée d'un formidable succès de librairie paru en 2000, et plus que jamais d'actualité.
La France, comme tous les pays occidentaux, est une nation intellectuellement et politiquement partagée, mais qui se targue avec fierté d'être une société de liberté. Or, dans le domaine des idées, ce principe reste à démontrer. Car tout se passe comme si un petit milieu, essentiellement parisien et situé au carrefour de la vie intellectuelle et politique et du monde médiatique, s'était donné le pouvoir de dire le bien et le mal, de distribuer des bons et des mauvais points et de décider des sujets qui sont autorisés dans le débat public ou au contraire interdits. Ce même milieu s'est ainsi attribué une sorte de pouvoir de police. De police de la pensée, de police du vocabulaire, de police du comportement, notamment du comportement politique. Ceux qui contreviennent à l'idéologie dominante risquent par conséquent l'injure, l'anathème, le mensonge, l'exclusion sociale, parfois un procès ou, plus grave encore, la menace physique et la pression psychologique.
Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Dans les années 1950, les élites culturelles exaltaient Staline et le paradis soviétique ; dans les années 1960 et 1970, les prodiges de Fidel Castro, de Mao ou de Pol Pot - jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que ces dictateurs avaient mis en place un système criminel et totalitaire ; en 1981, elles croyaient quitter la nuit pour la lumière ; dans les années 1990, ces mêmes élites affirmaient que le temps des nations, des familles et des religions était achevé.
Depuis les années 2000, le terrorisme intellectuel n'a pas faibli et s'est même aggravé. Témoin, ce tableau de notre vie des idées et de notre vie politique particulièrement édifiant : projet européen dénaturé et détourné quand il devient une machine oublieuse de la personnalité de chaque peuple ; culture de l'excuse qui désarme l'autorité face à l'explosion de la délinquance ; encouragement au communautarisme et développement de l'islamisme ; perte de contrôle de l'immigration ; bouleversements anthropologiques interprétés comme des progrès de la modernité ; censure médiatique et parfois judiciaire à l'égard des opposants à l'idéologie dominante ; wokisme et racialisme d'extrême gauche ; attribution extensive de l'étiquette d'" extrême droite ", qualificatif infamant, à toute personne ou toute pensée dissidente, etc.
Jean Sévillia raconte trois quarts de siècle de terrorisme intellectuel : une synthèse indispensable pour ceux qui aiment vraiment la liberté de penser. -
Nabuchodonosor : Roi de Babylone, entre histoire et légende
Josette Elayi
- Perrin
- Biographie
- 9 Janvier 2025
- 9782262105150
La première biographie du mythique souverain babylonien.
Pour beaucoup, le Nabuchodonosor désigne surtout une très grande bouteille de champagne - cet énorme contenant renfermant pas moins de 15 litres d'alcool ! Mais pour les plus avertis, ce nom renvoie au roi éponyme qui a dominé la Mésopotamie pendant plusieurs décennies. Le point commun entre l'illustre souverain et le flacon menant à l'ivresse ? Le luxe, la grandeur et, bien sûr, la démesure !
En effet, Nabuchodonosor (605-562 av. J.-C.) est célèbre pour ses extraordinaires et monumentales réalisations. Pendant son règne, il restaure majestueusement la cité de Babylone (Qui n'a jamais entendu parler de ses fameux jardins suspendus, si impressionnants qu'ils étaient l'une des Sept Merveilles du monde antique ? Ou bien de sa célèbre tour de Babel, que l'on retrouve dans la Bible ?) puis fait de la capitale de son empire le plus grand centre intellectuel et culturel du Proche-Orient.
Mais Nabuchodonosor, c'est aussi le roi qui a donné son nom à Nabucco, l'opéra de Verdi dans lequel il est décrit comme un despote mégalomane. Accusé - dans les arts comme dans l'histoire - d'avoir pris puis incendié Jérusalem, mais aussi déporté les Judéens à Babylone, le monarque est une figure plus que jamais controversée. Tout-puissant, raffiné et cultivé, il est aussi vu comme un être barbare, cruel et sanguinaire.
Pour démêler l'histoire de la légende, Josette Elayi a mobilisé les ressources d'une documentation particulièrement riche et les dernières avancées de la recherche. Dans cette biographie sans complaisance, elle dresse avec talent le portrait d'un roi prestigieux dont la véritable histoire demeurait encore largement méconnue. -
Charles de Gaulle : L'angoisse et la grandeur
Arnaud Teyssier
- Perrin
- 12 Septembre 2024
- 9782262098995
Explorer comme jamais les profondeurs d'une personnalité d'exception et dévoiler les ressorts d'une action politique comme l'histoire en a très peu connue.
La vie de Charles de Gaulle est comme un fil tendu qui nous relie au XIXe siècle finissant, nous fait comprendre les tragédies du XXe siècle et ouvre sur celles que demain nous réserve. Dans une brève allusion à son enfance, l'auteur des Mémoires de guerre évoque " une certaine fierté anxieuse " qu'il éprouvait à l'égard de la France. Ce que l'homme du 18 juin a accompli en 50 ans a été dicté par cet impératif : triompher de l'angoisse : angoisse devant la guerre, extérieure et civile ; devant les divisions désastreuses du corps social ; devant les incertitudes de la science et l'aliénation par la technologie. A cela il voulut répondre par l'élan, par la " grandeur ". Lorsqu'il quitte le pouvoir en 1969 après le référendum perdu, De Gaulle est à nouveau habité par l'angoisse, et par le désir obsessionnel de la vaincre ; c'est que, dit-il, " ce qui est en cause, c'est la condition de l'homme. "
Tout en retraçant avec brio les principales étapes de la vie du Général, cette biographie proche de l'intime, magnifiquement écrite, est celle d'une conviction, voire d'une foi, qui a dirigé une vie et inspiré la construction, par moments douloureuse, de notre démocratie -une démocratie qui aujourd'hui semble aspirée par la résignation et le nihilisme. -
La synthèse de référence sur l'histoire d'Israël, depuis les premières migrations en Terre sainte jusqu'à nos jours.
Le 14 mai 1948, l'État d'Israël est proclamé. S'intéressant aux origines de cette naissance, Michel Abitbol décrypte l'arrière-plan historique de la déclaration Balfour de 1917 et la résolution de l'ONU du 29 novembre 1947 (préconisant le partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe). L'auteur évoque ensuite les sources du conflit entre les deux peuples, et suit pas à pas l'émergence d'une " nation " israélienne et d'une culture hébraïque moderne nées du brassage des vagues successives d'immigrants.
Le " retour des exilés " - certes marqué par des réussites exceptionnelles - aboutit à des clivages économiques, sociaux, religieux et culturels mettant à mal la cohésion de la jeune société israélienne dans un contexte de guerres meurtrières (la guerre des Six Jours en 1967, ou encore celle du Kippour en 1973). Aujourd'hui encore, la montée des extrémismes rend plus incertain que jamais l'établissement d'une paix durable dans la région.
S'appuyant sur des sources variées et solides, Michel Abitbol apporte les éléments indispensables permettant d'appréhender dans toute sa complexité l'histoire sans pareille de l'État juif. -
Les grands ministres qui ont fait la France
Jean-Christian Petitfils, Collectif
- Perrin
- 17 Octobre 2024
- 9782262107772
Comment, de siècle en siècle, de monarchie en république, des personnalités d'exception ont construit l'État et la nation France.
Parmi ceux qui, durant près d'un millénaire et pour le meilleur, ont marqué de leur empreinte, parfois de leur génie, l'histoire de notre pays, les souverains, les chefs militaires, les écrivains et les artistes occupent généralement le devant de la scène. Or, ceux qui l'ont construite et portée haut ne sont pas toujours reconnus au niveau de leurs mérites, ni même simplement bien connus. Voici donc, pour la première fois rassemblés en une glorieuse galerie, sans du reste en dissimuler les faiblesses ou les échecs, ceux qui ont travaillé avec patience et compétence, audace ou acharnement, au développement et au rayonnement de la France, ces grands ministres qui se sont relayés dans l'antre des souverains. De l'abbé Suger de Saint-Denis, jetant au XIIe siècle les fondements de la royauté française, jusqu'à Georges Pompidou, qui porta le pays à un degré de prospérité inégalé, vingt et une grandes figures, et pas seulement celles qu'on attendrait - Richelieu et Jules Ferry, bien sûr, mais aussi Jacques Coeur et Robert Schuman -, sont ici restituées dans les différents aspects de leur conception et de leur pratique du pouvoir par les meilleurs spécialistes : outre Jean-Christian Petitfils, qui, avec la direction de l'ensemble, s'est chargé d'une présentation lumineuse et de deux contributions, É. Bournazel, P. Josserand, D. Le Fur, J.-F. Solnon, I. Aristide-Hastir, O. Poncet, T. Sarmant, E. Dziembowski, C.-É. Vial, L. Theis, G. Valance, S. Tomei, C. Bellon, S. Brodziak, J.-Y. Le Naour, J.-N. Ducange, J.-P. Rioux, É. Roussel (de l'Institut), S. Guillaume, A. Teyssier.
Une galerie originale et dynamique de portraits dont la succession même donne sens et force à l'accomplissement des destinées nationales. -
1520 : Au seuil d'un monde nouveau
Guillaume Frantzwa
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 6 Février 2025
- 9782262109936
Il y a cinq siècles, le Moyen Âge entrait dans la modernité.
La plupart des dates clés sont le témoin d'événements fondateurs : 476 marque la fin de l'Empire romain d'Occident, 1453 la chute de Constantinople. Dans ce paysage, 1520 est l'exception qui confirme la règle. Année en suspens, elle se caractérise non par un événement majeur, mais par une multiplication de faits qui font basculer le Moyen Âge dans la modernité.
En 1520, les rivalités européennes s'exacerbent. Deux jeunes souverains, Charles Quint et François Ier, rêvent d'empire universel. L'Europe se fragmente, dans la magnificence du camp du Drap d'Or, alors qu'un ennemi pressant se réveille à l'Est, avec l'avènement de Soliman le Magnifique. À ces tensions s'ajoute une dynamique d'expansion : suivant l'Espagne, la France et l'Angleterre se lancent dans la conquête de nouveaux territoires tandis que le Portugal étend sa domination du Brésil à la Chine.
1520 est aussi l'année des grandes découvertes, avec Magellan, et d'une profonde mutation de la connaissance du monde. Celle-ci encourage la critique d'une société en proie au doute et aux rêves d'âge d'or, au milieu de laquelle Luther apparaît comme une force de dissolution du monde chrétien.
Guillaume Frantzwa brosse avec talent les soubresauts de cette époque qui préfigure l'émergence d'un nouvel ordre mondial : celui de l'Europe moderne. -
Traces des grands hommes.
Ce livre original offre une histoire de la IIIe République par la fin ou plutôt par les fins à travers l'histoire de la mort et des enterrements de ses figures de proue de 1871 à 1914. En une vingtaine de chapitres, précis et enlevés, le grand historien raconte ce demi-siècle qui a vu pour de bon la France épouser la République, un siècle après la Révolution.
Sont notamment et successivement traités : Louis Rossel, Michelet, George Sand, Thiers, Gambetta, Vallès, Hugo, Renan, Ferry, Pasteur, Felix Faure, Zola, Louise Michel, Rochefort, Hubertine Auclert, Jaurès et Péguy.