Rayons
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Trabucaire
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Si Dieu est une femme elle est romancière
Chlsea Cunningham
- Trabucaire
- 11 Septembre 2017
- 9782849742495
Zoé parle, elle se livre, raconte. Adam l'écoute, il la perçoit, il l'analyse. Zoé parle, elle raconte, elle charme aussi. Au son de sa voix Adam voyage dans le temps, entre deux univers, le sien et celui de la jeune femme. Zoé parle oui... mais se livre-t-elle vraiment ? Adam écoute, mais est-il témoin ou acteur ? Tous deux cherchent à comprendre ; ils veulent des réponses, mais à quoi ? Les confidences de Zoé ramènent Adam loin dans sa propre vie autant qu'elles le renvoient à son quotidien. Il navigue entre les femmes de son enfance et celles de son présent.
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Un soir d'automne, le narrateur rencontre Helena sur le quai Rive Gauche à Perpignan. Elle est russe, la soixantaine, et n'a pas toujours été la pauvre femme qu'elle est maintenant devenue. Sa jeunesse, dans les années 50, à l'époque où avec Kroutchev les relations entre la France et l'URSS commencent à peine à se dégeler, son début de carrière de danseuse au Bolchoï, sa découverte de l'amour à quinze ans, tout semble la conduire vers un avenir heureux. Mais ce serait sans compter sur la police politique soviétique qui ne lui pardonnera pas d'avoir commis un faux pas. Le livre connaît un premier dénouement, mais c'est pour mieux rebondir dans la deuxième partie où le narrateur et son ami Mario partent imprudemment à la recherche du premier et grand amour d'Helena, le beau danseur italien Alessandro Giovaninetti dont la trace se perd à New York en 1960.
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Henri Lhéritier nous fait partager l'intimité du grand philosophe en le suivant pas à pas tout au long des 186 lettres qu'il a adressées pendant 15 ans à Sophie Vollant, son " amie ". On y découvre un Diderot inhabituel, profondément humain : amoureux ? homme d'affaire ? contestataire ? opportuniste ? avec quelques faiblesses et de belles fulgurances ? En tous cas un esprit vif, hardi, contradictoire, contrasté, drôle, poétique, érotique, fascinant, éblouissant . On y découvre un XVIIIe siècle intellectuel, libertin, transgresseur, lumineux, bouillonnant, novateur, généreux. On n'y est jamais loin de Versailles, sa cour et ses people de l'époque. Alors l'auteur se prend au jeu, il se prend aussi parfois pour Diderot, et entraîne le lecteur dans un vagabondage littéraire échevelé où il n'est pas toujours facile de démêler le tien du mien. Et c'est tant mieux, encore une fois, parce qu'Henri Lhéritier manie fort bien le langage, les dialogues, les digressions, les concepts philosophiques et l'humour...
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" Changement radical de territoire. Dans le nouveau roman d'Henri Lhéritier, nous ne sommes plus ici, comme naguère, dans la tiédeur de nos températures et proches des vignobles familiers, mais là-bas, très loin, de l'autre côté de l'océan, en Amérique du Nord sur l'étendue de laquelle le personnage central du livre va connaître des rencontres, des péripéties et des amours renouvelées. Décalage horaire à tous les niveaux. Que vient faire un jeune catalan dans ces lointaines contrées ? Il va y faire l'expérience de la vraie vie, celle que l'on paie de quelques amères blessures. Le Lhéritier nouveau est arrivé, pour nous étonner une fois de plus en nous faisant perdre nos repères. Dans ce livre, un peu plus de douceur, comme l'écoulement d'un fleuve, mais un peu plus d'inquiétude. La découverte de paysages et de visages, essentiellement féminins, jusqu'ici inédits. Une écriture à la fois lyrique, ironique et charnelle. Comme dans les précédents livres, c'est bien d'une odyssée qu'il s'agit mais d'une odyssée à la terminaison plutôt mélancolique, laquelle se situe ici même, sur notre territoire enfin retrouvé. "
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Des têtes qui changent de corps, jouent aux cartes, se désagrègent; un oeil de verre qui voit tout ; une ligne circulaire de tramways ; un défunt plus vivant que mort ; des saints qui mènent la danse . telle est l'atmosphère troublante de ces Histoires de la main gauche, où la vie des personnages s'écoule entre le réel et l'imaginaire. Dans Le café de la grenouille, les récits, vivifiés par les dialogues, comme dans le premier recueil, révèlent que, de temps en temps, le train-train quotidien est perturbé de façon inattendue :
Un batelier peut devenir Sisyphe et un passeur de l'Èbre souhaite remplacer Charon.
Le dernier recueil, Têtes de mort abasourdies, donne la parole à différents locuteurs assoiffés de justice (la leur).
On l'a compris : si toutes ces histoires, savamment orchestrées, constamment balayées d'une touche humoristique et critique se déroulent dans un village fictif - qui s'inspire de Mequinensa -, toutefois bien ancré dans le contexte politique et social de l'après-guerre, elles renvoient également à des préoccupations moins locales, aux problèmes existentiels qui ont interpellé l'humanité depuis la nuit des temps, qui continuent et continueront de la tarauder sans cesse.
1941 - Barcelona, 2005) est considéré comme l'une des figures les plus importantes de la littérature catalane contemporaine. Auteur de recueils de contes, Històries de la mà esquerra (1981) : Histoires de la main gauche ;
El café de la Granota (1985) : Le café de la Grenouille et Calaveres atònites (2000) : Têtes de mort abasourdies, dont un choix est présenté ici au lecteur français, il a également publié des romans : Camí de Sirga (1988) - couronné de prix littéraires prestigieux -, La galeria de les estàtues (1992) et Estremida memòria (1997). L'oeuvre deJésus Moncada, qui était également traducteur, peut déjà se lire dans plus d'une douzaine de langues.
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C'est l'exil républicain espagnol et la seconde guerre mondiale qui servent de cadre à ce roman dont les héros, miquel, le soldat républicain, et ana, la jeune paysanne, sont bien malgré eux les protagonistes d'une histoire d'un grand réalisme dramatique.
Miquel connaît l'entassement dans les camps de concentration ouverts sur les plages du roussillon et dans le midi de la france, mais avide d'action, de revanche et de liberté, il refuse de se résigner. son nouveau combat lui vaudra d'être déporté en afrique du nord. ana non plus ne baisse pas les bras : à sa manière, en femme courageuse et aimante. elle rejoindra les maquis de la résistance dans le sud de la france, sur la frontière, oú elle rencontrera raymond, un paysan roussillonnais devenu chef de guerre.
Emportés par la folie de la guerre, sur fonds de paysages somptueux et sauvages de catalogne et d'espagne jusqu'aux étendues infinies du désert saharien, ces deux destins croisés, séparés mais toujours unis, ont en commun la lutte pour la liberté, l'amour et l'espérance. c'est ana qui gagnera - douloureusement -, à moins que ça ne soit miquel, à sa manière, en homme libre.
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tout le sable de la mer est la version française, traduite par l'auteur, d'un vaste récit dans lequel le romancier nous plonge dans les doubles abîmes du temps et de l'espace.
l'héroïne principale en est une sibylle : une de ces femmes de l'antiquité qui, telle celle qui exerçait son art divinatoire dans son antre de cumes, près de naples, prophétisaient, inspirées par le dieu apollon. la sibylle de cumes avait reçu de son inspirateur et maître divin le don d'une très longue vie, qui la distinguerait ainsi de tous les autres mortels. mais elle avait omis de lui demander d'assortir ce don d'une autre faveur sans laquelle la première perdrait une bonne partie de son sens : celle d'une éternelle jeunesse.
max rouquette nous entraîne dans la spirale à la fois infinie et dérisoire de cette plongée dans une éternité qui est aussi une prison : on sait que la sibylle de cumes, rongée par la vieillesse, avait rapetissé jusqu'à ressembler à une cigale que les prêtres du temple de cumes avaient enfermée dans une cage. p. gardy.
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« La littérature, c'est ce qui nous étonne et nous bouscule. Avec À jamais ton nom sur ma langue, dès la première ligne, c'est fait et notre ahurissement ne cessera de croître jusqu'à la dernière page, au long d'un récit brûlant, plein d'ombres et de lumières, à l'écriture fluide et sensuelle, attisant la violence et les tourments des personnages. La littérature, c'est aussi ce qui nous élevant au dessus des opinions communes, nous transforme. Refermant le livre, essoufflés, comment pourrions nous conserver, après notre lecture, un regard inchangé sur les passions amoureuses, la trahison, l'injustice, l'enfermement, l'amitié et aussi sur cette Espagne, que l'auteur connaît si bien, dont il sait dire à la fois les splendeurs et les ténébreuses pulsions. Ces destins brisés, ces fragilités humaines, ces promiscuités au réalisme cru, ces exultations de la chair, et ces instants de grâce nous bouleversent, cet art de conter les rendent universels. » Henri Lhéritier
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Révélé par ses livres précédents, le talent "fou" d'Henri Lhéritier atteint ici ses sommets.
Un livre épique, extravagant, picaresque. Traversée de bout en bout, la ville de Perpignan comme on ne l'a jamais vue (et comme on, aimerait parfois la voir). A partir de la découverte d'un cadavre dans un placard, quelques spécimens de catalanes et de catalans, a priori très respectables mais en fait complètement braques, sont prêts, dans leur délire, à mettre la ville à feu et à sang. On rêve d'avoir de tels énergumènes parmi ses amis.
Le point d'orgue de cette épopée se situe dans l'attaque quasi- militaire du Palais des Rois de Majorque. Dans ce livre, Henri Lhéritier se déchaîne, explose et se surpasse. Oui, il y a vraiment une folie Lhéritier et qui n'est pas seulement celle des mots, voluptueux, truculents et poétiques. Folie que cette traversée de la ville en débandade où, jusqu'à l'aube, tout s'agite, se met à vivre sans entrave et à parler, mettant un point final à l'ennui.
Claude Delmas
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Un retour, du nouveau monde au monde ancien : la ville américaine de Boston et un domaine viticole au pays des Catalans des hautes collines.
Outre-Atlantique les drames se sont dilués dans l'immensité tandis qu'ils se minéralisent dans l'espace aux horizons limités et rugueux de ces terres du sud. Absolue sécheresse du coeur ou noblesse et dignité ultimes de sentiments qui ne veulent rien céder à l'émotion ? Des femmes inoubliables, fortes et âpres, peuplent ce roman ; sur elles reposent les conditions du bonheur et ses impossibilités. Une étonnante écriture en fugue pour rendre palpable l'entrelacement des souvenirs dans le temps et dans l'espace.
Beaucoup de sensibilité pour évoquer les heures noires de l'Occupation et de la Libération dont les mystères étouffés et sanglants continent de hanter le narrateur. En refermant le livre, on s'avise, envoûté, que cette histoire pourrait être la nôtre.
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Ces Vêpres siciliennes, comme ce titre ne le dit pas, sont le récit d'un voyage Rivesaltes-Paris et retour. Henri Lhéritier fait donc aussi de la littérature de voyage ? Non, Henri Lhéritier fait de la littérature, point. Le voyage n'est qu'un prétexte. Du ventre de Paris, dans un étincelant glissement artistico-historique, il extirpe tout ce qu'il voit, entend, hume, avale et découvre. Palais du Luxembourg, Université de Nanterre, brasseries et caves à vins, métro, églises, musées et pour finir, comme il se doit, Notre-Dame...Paris vaut bien une messe ! Dans ce capharnaüm de lieux, on croise Pierre Benoit, quelques bouteilles de sancerre, un vendeur de chaussures, Echenoz, Renoir, Laurent de la Hyre, Soutine, Paul Claudel, les orfèvres de la Saint-Eloi, saint Paul, les cadavres des catacombes de Palerme et les cavaliers de l'apocalypse sicilienne, souvenez-vous, c'était le 30 mars 1282, un lundi de Pâques à l'heure des vêpres. Un carnage dans la cathédrale. Du Cervantès, du Victor Hugo ? . non, du héritier, du très bon Lhéritier pour un très beau voyage.
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Voici un livre que l'on peut prendre par n'importe quel bout, dans n'importe quel sens, un livre à lire sans ordre ni contraintes. Textes courts pour rêver, ces Chroniques Champêtres sont autant de morceaux choisis finement ciselés, clins d'oeil malicieux tout en sensibilité, humour et tendresse. Efficacité du trait forcément juste pour les petits riens de l'existence, forcément récurrents puisque quotidiens, forcément ancrés dans notre territoire et notre culture puisque cela se passe chez nous au pays.
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Le cheval d'orgueil des Aspres, à la fois chronique et pamphlet. En cette période d'incendies, Quand on avait tant de racines nous explique ce que l'on perd quand tout un massif forestier s'embrase: nature (faune, flore), bien sûr, mais aussi culture, savoirs-faire, connaissances. Écrit après le traumatisme du grand incendie de 1976 qui avait ravagé l'Aspres, il était épuisé. Aujourd'hui réedité et finalement vint-cinq ans après, toujours d'actualité.
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Journal de la pluie et du beau temps ; chroniques
Bernard Revel
- Trabucaire
- 20 Novembre 2005
- 9782849740286
Journal des temps qui courent et du temps qui passe, ce livre parle de vous.
II s'adresse à vous seul, vous entraîne par la main au hasard d'une météo intérieure peuplée des grands rêves et des petits riens qui font la pluie et le beau temps dans le ciel d'une vie. Puisatier de lame, Bernard Revel détient ce pouvoir, presque magique, de mettre au jour d'imprévisibles émotions, oubliées dans le sillage du quotidien. A la fois pudiques et sincères, déposées comme des confidences, ses chroniques dévoilent avec poésie, humour ou mélancolie la part enfouie de nos icebergs.
" J'ai projeté mes mots sur la page blanche. Ils sont alignés comme des chenilles processionnaires. J'ai fait ce que j'ai pu. A eux de se débrouiller à présent. C'est seulement dans le regard des autres qu'ils peuvent devenir des papillons. "