Filtrer
Support
Éditeurs
Prix
-
Rigaud, un peintre catalan à la cour du Roi-Soleil
Renada-laura Portet
- BALZAC
- Butxaca
- 15 Juillet 2021
- 9782373200461
Hyacinthe Rigaud, peintre favori de Louis XIV, artiste emblématique du Grand Siècle, est pourtant né catalan, sous le nom de Hyacintho Francisco Honorat Rigau-Ros i Serra, dans une famille de peintres-doreurs de Perpignan, l'année même de l'annexion du Roussillon par la France. Son ascension irrésistible, servie par un extraordinaire talent et un sens impressionnant de l'adaptation n'a pas été exempte de compromissions et de renoncements.
Renada Laura Portet nous propose une plongée dans les pensées et les doutes d'un jeune Catalan, formé en France dès ses jeunes années, qui n'hésita pas à changer de nom pour devenir l'expression ultime d'un projet hégémoniste, démiurgique, et d'une monarchie absolue. Ne lui fallut-il pas aller jusqu'à des sympathies jansénistes, et faire venir sa propre mère à Paris pour exorciser cette double trahison à son Dieu et à ses origines ? Accueillir et former son frère, subvenir aux besoins de sa soeur et de ses neveux ? Rigau ne devient Rigaud qu'à la ville, participant de tout son art à l'avènement du classicisme français, certes, mais s'avérant baroque, éperdument, entre les murs couverts de livres et de tableaux flamands de sa maison, dans les portraits sensibles de sa mère et dans son rapport complexe à la foi.
Renada Portet a d'abord écrit ce livre en catalan, sous un titre truculent, « Rigau et Rigaud, un peintre à la cour de la rose gratte-cul », cette dernière expression désignant la rose de l'églantier. Outre l'allusion coquine aux moeurs légères et à leur pesant de trafics d'influences à la cour de Versailles, le titre oppose deux dualités de valeur : Rigau contre Rigaud, le lys contre la rose de l'églantier. La langue riche de Renada Laura Portet, dont le nuancier semble inépuisable, affectionne le vocatif et les ruptures de ton. Elle trahit dans chacune des deux versions, dont elle est à la fois l'auteur et le traducteur, l'affleuremen t de l'autre langue, comme pour épouser, de l'intérieur, les tâtonnements identitaires de son sujet.
-
Le meurtre de matisse se déroule à collioure, dans le petit port de pêche, où henri matisse a peint ses premières oeuvres fauvistes.
Sur les traces de matisse, would-be est le témoin d'un meurtre et la victime d'un vol. d'aquarelle. pris en chasse par une mystérieuse voiture argentée, notre fonctionnaire craint pour sa vie. une véritable course-poursuite qui entraîne le lecteur à travers les villages de la plaine du roussillon. jusqu'à céret, mecque du cubisme, où would-be fait la connaissance du conservateur du musée d'art moderne et dans un " drive-in " où.
Ce récit traite du miroitement du réel dans une fausse réalité ou mieux de la signification fictive de ce qui est vécu.
Le meurtre de matisse est construit comme un thriller hilarant combinant l'humour à l'action, un véritable cauchemar à la frontière du surréalisme.
-
L'ingenieux hidalgo et poète Federico Garcia Lorca monte aux enfers
Carlos Rojas
- BALZAC
- 27 Novembre 2007
- 9782913907607
L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers a obtenu le prix Eugenio Nadal (le plus ancien des prix littéraires espagnols) lors de sa parution en 1979 (Ed. Destino) et n'avait jusqu'à présent jamais été traduit en français, seulement en allemand ! Il est vrai que c'est une littérature exigeante, plus proche d'Umberto Eco que de Patrick Modiano. mais diabolique et passionnante, qui vous réserve des surprises jusqu'à la dernière ligne !
La scène se passe à la terrasse du Lyon, vénérable institution madrilène. Deux hommes sont assis à une table, sur laquelle on peut voir deux tasses à café. L'un d'eux est Ramón Ruiz Alonso, ex-député de Grenade ayant siégé avant la guerre civile sur les bancs de la Droite et qui avait été fortement impliqué dans l'assassinat du poète andalou Federico García Lorca, en août 1936. L'autre, est un certain Sandro Vasari, un homme à la joue barrée d'une cicatrice, qui a l'intention d'écrire un livre basé sur un rêve qu'il a fait. On y voit, d'après ce que raconte Vasari à Ruiz Alonso, García Lorca en enfer, assistant à la représentation de ses souvenirs dans le théâtre qui lui a été attribué. Mais au même moment, toujours en enfer, Federico García Lorca voit cette même scène du café représentée dans le théâtre assigné à Sandro Vasari lorsque celui-ci mourra.
La réalité est-elle une fiction ? Cette question est permanente dans le roman de Carlos Rojas, L'ingénieux hidalgo et poète Federico García Lorca monte aux enfers, qui a obtenu le Prix Nadal en 1979. En effet, ce livre réunit toutes les caractéristiques d'une oeuvre métafictive.
Pour établir la relation entre le monde réel et le monde imaginaire, quoi de mieux que de fictionnaliser une réalité historique (ici, la vie de Federico García Lorca) et de transformer une série de personnages bien réels en personnages de roman ?
L'Ingénieux hidalgo. a comme cadre principal l'enfer où se trouve Lorca. Le poète y dispose d'un théâtre personnel dans lequel sont représentés les souvenirs, les rêves et les créations qui ont jalonné sa vie. Lorca explore donc l'enfer et de son expérience parcellaire (il n'a, en effet, visité que trois autres théâtres, semblables au sien), il conclut que celui-ci est une spirale interminable formée d'une série de théâtres : un par personne, puisque les vivants aussi, comme Vasari, disposent du leur où leurs souvenirs précèdent leur mort. Lorca se sent torturé par cette « insomnie de la conscience » qui fait qu'on ne peut se libérer de ses souvenirs et il voudrait s'échapper, fuir vers le néant, détruire son moi, pour dormir enfin en paix.
Dans le roman, l'essentiel de ce qui est représenté sur la scène de Lorca ramène aux dernières heures de sa vie : son dernier jour à Madrid, son voyage à Grenade, sa cachette chez ses amis, les Rosales, son arrestation et son assassinat. Mais d'autres histoires et personnages, ayant jalonné la vie de Lorca, apparaissent aussi : Salvador Dalí, le torero Ignacio Sánchez Mejías, la danseuse Argentinita et beaucoup d'autres, connus et moins connus, ainsi qu'une importante série de souvenirs et de références intratextuelles à l'oeuvre du poète. En somme, des histoires dans des histoires, elles-mêmes dans des histoires.