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Soleils d'or, le Rêve d'Escaro est inspiré de l'affaire Rey-Maupin, un fait divers qui a eu lieu en région parisienne en 1994, marquant les esprits par sa violence, la jeunesse des protagonistes, leur personnalité, le mystère qui l'entoure ainsi que par ses possibles motivations politiques.
Banlieue parisienne. Au milieu des difficultés, du chômage, de l'absence de perspectives, Gabriel grandit au sein d'une cité où se mêlent espoirs et dérives, où naissent les inimitiés et les solidarités. Il surnage grâce à son amour immodéré de la montagne où il n'est encore jamais allé, mais qu'il connaît par coeur pour la parcourir sur internet et les réseaux. Sa rencontre avec Julien, alpiniste amateur, va lui permettre de concrétiser son graal. Il le suit dans son club, part dans un camp d'été où il rencontre Charline, son premier amour et d'autres jeunes rêvant de fuir cette société qui ne veut pas d'eux : Nemo et Mouna. Ils habitent un squat banlieusard, veulent s'installer dans une ferme abandonnée à Escaro, un village des Pyrénées-Orientales, et rêvent... soixante-huitards attardés, d'y construire leur société parallèle. Mais pour cela il faut un peu d'argent... avoir juste de quoi se lancer...« Ce n'est pas un problème, l'argent, je sais où le trouver ». Nemo est sûr de lui. Ils imaginent alors un scénario tranquille, un braquage sans risques. L'attaque sans violence d'un bureau où l'argent liquide abonde. Mais tout va déraper.
Jean Kouchner est journaliste, consultant, professeur associé à l'Université de Montpellier-1. Homme de radio depuis 1977, il fut directeur du CFPJ de Montpellier de 1993 à 1999 et du CFPJ international. Il enseigne le journalisme et la radio dans de nombreux pays étrangers. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages touchant le monde du journalisme et de la montagne.
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Pourquoi un roman sur le thème de l'esclavage ? Pourquoi consacrer des pages à un sujet qui a donné lieu à tant de pages ? Sans doute parce qu'il s'agit là, de l'une des pages les plus noires, non seulement de l'Histoire de l'Afrique noire, mais surtout et avant tout, de l'Histoire de l'Humanité, dans sa plus sombre déshumanisation. Sans doute aussi parce qu'il faut se convaincre, et en convaincre les générations présentes et futures, que l'affirmation, « un jour tout ira bien », n'est pas une utopie. Et qu'il nous faut oeuvrer, pour qu'elle nous guide. Sans cesse. Elle est et restera le moteur et la preuve de notre humanité. Et de notre humanisme. Pourquoi un roman sur le thème de l'esclavage ? Par devoir de mémoire, sans nul doute. Par devoir. Pour la mémoire. Pour que demeure dans nos mémoires le souvenir d'un crime collectif, commis contre l'Humanité. Afin qu'il n'ait pas à se reproduire. Jamais. Sous aucun prétexte. Sous aucune forme. Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion. Pourquoi l'île de Gorée ? Parce que « île mémoire ». En dépit de tous les débats historiques qu'a pu susciter ce lieu, devenu aujourd'hui une « île musée ». Et parce qu'il y a, au-delà des vérités historiques, au-delà des chiffres parfois contestés, au-delà du simple lieu géographique, une autre vérité ; une vérité autre. Celle qui est propre au roman. Celle qui relève du roman. D'un roman qui s'écrit au fil de l'Océan, afin de briser les chaînes du joug de l'esclavage. Et rendre la voix à celles et ceux qui se sont tus à jamais.
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Charles Trenet nous a quittés il y a maintenant vingt ans. À l'occasion de cet anniversaire Balzac éditeur publie La folle jeunesse de Charles Trenet relatant ses jeunes années entre Narbonne et Perpignan où il rencontrera le poète Albert Bausil qui deviendra son mentor et ami.
Charles Trenet était la fraîcheur même. À sa mort, le 19 février 2001, un titre comme, Y 'a d'la joie avait 64 ans ; Que reste-t-il de nos amours, 59 ans ; Le jardin extraordinaire, 44 ans et Fidèle fêtait son trentième anniversaire.
Ce sont des chansons d'aujourd'hui et de toujours. Il fallait sans doute être le fils d'une Narbonnaise et d'un Perpignanais, mélange détonant de sangs cathare et catalan, avec, d'un côté, la lucidité ironique d'un Pierre Reverdy et, de l'autre, l'imagination débridée d'un Salvador Dali, pour savoir capter dans l'air du temps toute l'alchimie qui donnerait son sens à une époque et poursuivrait de son parfum universel des générations entières.
Fou, il l'était surtout sur scène, épousant par sa gestuelle, à laquelle n'étaient certainement pas étrangères les élucubrations de la bande à Bausil au temps de sa folle jeunesse à Perpignan, ses textes délirants et sa musique trépidante. Des malheurs de son enfance narbonnaise, il tira une philosophie du bonheur selon laquelle il fallait cultiver ses « jeunes années » jusqu'à ce que mort s'ensuive. Dès lors qu'on « chante, la vie n'est pas méchante ». La vie de Charles Trenet (1913-2001), c'est le roman d'un éternel jeune homme.
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En période de confinement, Anne, chercheuse au Laboratoire océanographique de Banyuls-sur-mer, décide de mettre au clair une série d'articles sur la pêche à l'anguille qu'elle a rédigés quelques années auparavant pour un magazine scientifique américain. Lorsqu'elle avait entreprit cette recherche, Anne ne savait pas qu'elle allait faire une rencontre qui bouleverserait sa vie: elle n'avait pas prévu qu'elle tomberait amoureuse de l'un des derniers pêcheurs d'anguilles, Pierre.
Confinée dans sa maison de Banyuls, télétravaillant entre son mari, lui aussi chercheur et ses deux enfants adolescents, elle revit à leur insu son histoire tout en rédigeant ses articles: la mise à l'écart du monde est propice au retour sur soi.
Qu'avaient en commun le pêcheur au métier difficile et l'intellectuelle, par ailleurs épouse et mère épanouie?
Au fil de l'histoire, Marie-Claire Baco-Baesa va entraîner le lecteur dans le monde pratiquement disparu des pêcheurs d'anguille. Et à travers Anne Domenech, son personnage, nous dévoiler tout un monde et tout un pan de l'histoire et du territoire que sont les étangs depuis Saint-Cyprien à l'étang de Bages-Sigean, véritable trait d'union entre le Pays catalan et le Pays cathare. -
Oui, j'étais Jack Kerouac, revenu d'entre les morts, mes souvenirs et mes émotions intacts. Pourtant, d'une manière ou d'une autre,j'avais changé. Plus tôt ce jour-là, je m'étais senti désorienté à mon réveil, me retrouvant au bord d'une autoroute à double voie cernée de montagnes aux cimes grandioses, mon sac à dos à mes pieds dans la boue, Qu'est-ce que je faisais là ?
Ainsi commence Le Fantôme de Kerouac, roman exubérant de la grand-route. À travers l'histoire de Frankie McCracken, jeune admirateur du grand Jack Kerouac et dont le parcours rejoindra celui de son maître, Le Fantôme de Kerouac nous fait revivre l'esprit sauvage et « béatifique » de la génération de Sur la route.
Tout comme Jack Kerouac, revenu d'entre les morts pour « guider » son protégé, Frankie McCraken plongera à son tour dans le monde du sexe, de la drogue et des fausses sensations pour, au bout du compte, se réveiller au pays des merveilles d'un âge nouveau peuplé de Grands Saints Vagabonds.
Se déroulant principalement dans le quartier de Haight-Ashbury de San Francisco et sur le sommet du Mont jubilation dans les Rocheuses canadiennes, ce Fantôme de Kerouac nous fait voyager de Montréal à Chicago, de la petite ville de Sainte-Thérèse-sur-le-lac à la Big Apple et ainsi jusque dans le Vide sans fin de l'éternité dorée. C'est une oeuvre extravagante et folle, qui entreprend de prouver que Jack Kerouac luimême, le Roi des Beats, est encore sur la route. -
« Vagabond pour l'éternité... était-ce là son destin ? », s'interrogeait le 28 octobre 1872 Simon Rouget, marchand ambulant, avant de s'établir avec son frère cadet Théophile à Thuir, gros bourg des Pyrénées-Orientales où ils seront à l'origine d'un véritable empire industriel autour de l'un des plus fameux apéritifs de tous les temps, le Balzamo.
Quelque soixante-quinze ans plus tard, en 1947, après sa libération du stalag, le médecin-lieutenant Élisée Kasprzak démissionne de l'Armée et s'installe à son tour dans la petite ville de Thuir. Il y croisera la trajectoire d'un certain nombre de personnages haut en couleurs. L'entrecroisement de ces destins va tisser celui de la maison Balzamo, des frères Rouget et de leur descendance mais aussi de la population de la petite ville.
Avec Sambucus, Patrick Fornos a voulu, dans une belle écriture classique, évoquer le développement et la chute de l'industrie entrepreneuriale en cours au XIXe siècle dans une petite ville du Sud de la France ; et relater à travers des personnages à la truculence très méditerranéenne, la perte des idéaux du Front populaire et des belles espérances issues de la Résistance.
Sambucus, est la version romancée de l'épopée du Byrrh, ce célèbre apéritif créé à Thuir, Pyrénées-Orientales, en 1866, dont la marque a été déposée en 1873. D'abord conçu par une fratrie de drapiers ambulants comme un médicament à base de vins, de quinquina et composé de différentes épices telles que le café, le cacao, la fleur de sureau, la camomille ; l'ordre des pharmaciens de Montpellier ne voyant pas cela d'un bon oeil, intente un procès aux frères. Ces derniers se voient obligés de retirer de la vente l'élexir et ont l'idée, en réduisant la dose de quinquina, de transformer le médicament en vin d'apéritif. Le succès est assuré.
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Kill Jean ; comment ils ont tué Jean Seberg
Alain Mamou-Mani, Antoine Lassaigne
- Balzac
- Autres Rives
- 17 Novembre 2019
- 9782373200393
L'écrivain Chris W. Ewing reçoit, un matin, un étrange courrier contenant une photo de l'actrice Jean Seberg en marinière, souriant au photographe, au dos de laquelle figurait un message d'une écriture nerveuse : « Cher monsieur Ewing, comme vous aussi, êtes né dans le Dakota du Nord, vous saurez me comprendre. Je sais qui l'a tuée ! Aidez-moi ! A très vite. Sue White. » Sue entraîne Chris dans une enquête périlleuse. Cette mystérieuse jeune américaine, fascinée par Jean Seberg, intrigue Chris. De Paris à Williston, au coeur du Midwest, envoûté par sa passion pour cette jeune fille à la personnalité dérangeante, Chris entreprend un voyage initiatique qui va nous révéler de nouveaux éléments sur la fin tragique de l'égérie de la nouvelle vague qui a incarné un idéal féminin pour toute une génération et dont la vie, ellemême, fut un roman.
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Après nous avoir fait vivre, à travers l'histoire de son village fictif de « Santa-Coloma », les causes lointaines et les préludes au conflit, la fin du premier tome nous a laissés au moment où l'état de guerre provoqué par le soulèvement militaire contre la République s'étend à tout le pays. Des centaines de milliers d'hommes et de femmes, dont la plupart n'avaient jusque-là jamais fait de mal à une mouche, se sont mis en marche les uns en direction des autres pour s'affronter dans une lutte sans merci destinée à devenir l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle. Á Santa-Coloma, Colette n'a pas pu empêcher Dago, l'homme de sa vie, le père de ses enfants, de partir lui aussi au combat. Tandis qu'Ángel, également engagé dans une colonne de miliciens anarchistes, commence à remettre en doute sa foi en la révolution sociale. Projetée à son tour dans le tourbillon des évènements, son volontarisme allié à son sens atavique du réel va à présent l'amener à tendre de plus en plus souvent la main à tous ceux que les circonstances placeront dans les mêmes difficultés qu'elle. Avec et grâce à ses compagnons d'infortune, elle va surmonter une à une toutes les épreuves qu'elle aura à traverser. Á la fin du roman, elle sera devenue une « héroïne » et se sera redécouverte elle-même en dépassant son propre égo. Elle aura acquis la possibilité de repartir sur de nouvelles bases et de régénérer l'avenir de toute sa lignée.
L'eau des deux rivières nous raconte la tension entre la chimère qui nourrit la réalité mais qui écrase aussi la vie et la vie à tout prix au-delà du rêve. Les guerres et les révolutions comme tombeaux de toutes les illusions ou alors comme « extra ordinaires » opportunités de révélation à soi-même ?
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Ce recueil de nouvelles, conçu tel un moment musical, nous convie à pénétrer l'univers exceptionnel des cordes et plus particulièrement celui du violon. C'est tour à tour spectateur, instrumentiste ou luthier, que le lecteur vit l'intensité émotionnelle des concerts, la force de la pratique instrumentale, le pouvoir de l'interprétation et l'approche de la dimension artistique du travail du luthier.
À chaque étape de la vie, la musique est un langage privilégié qui permet d'aimer, de consoler, d'exalter, de transmettre. La dernière nouvelle s'intitule Prades, été 1956 et évoque Le Chant des Oiseaux, exécuté par Casals, lors du dernier soir du Festival qui porte son nom, vantaux de l'église ouverts, face aux réfugiés. Ce concert de nouvelles s'achève sur ce récit, celui du vécu de tout peuple contraint à l'exil, d'une criante actualité.
Un trille au piano se fit clairement entendre. La tête de l'homme se releva et en un geste sobre, quasiment invisible, son bras conduisit l'archet sur les cordes pour une douce et grave mélodie. L'accompagnement discret soutenait la voix si humaine du violoncelle. L'émotion vécue par l'interprète gagna tous ceux qui l'écoutaient. Malgré la distance, et bien que contenue dans la gorge du soliste, en contre-chant de l'instrument, se percevait une mélopée proche de sanglots. Sur la place, les rudes Catalans en velours côtelé, à leurs tours touchés par ce sentiment, sentirent monter des larmes qu'ils ne cherchèrent pas à retenir. -
Le suicide en chantant : 10 recettes rigolotes pour en finir
Maxime Bolasell
- Balzac
- 12 Juillet 2023
- 9782373201017
Dans le titre d'un de ses drôlissimes recueils : « Vivons heureux en attendant la mort... », Pierre Desproges proposait de profiter de tous les instants, spécialement les derniers, les plus proches de l'issue fatale, pour s'amuser, pour s'en « payer une bonne tranche », quand bien même on arriverait au bout de la bête. Il y a dans cette injonction, en plus du pied de nez du vulnérable mortel conscient de sa condition, une touche d'amertume. Sourions oui, tant que c'est possible. Une fois le choix d'en finir, d'arrêter, il faut encore se décider pour le motus operandi. Maxime Bolasell, dans son Suicide en chantant, suggère des recettes rigolotes faciles à réaliser, nécessitant peu d'ingrédients, pour une mort ludique et joyeuse qui ravira petits et grands. Ode à la vie, plutôt que précis sur le suicide, le recueil, illustré par l'auteur, est une succession de petites réflexions philosophico-rigolotes sur ce sujet ô combien crucial !
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Je vivais dans la lune entre Corbières et Canigou. Nous étions une famille toute neuve. Elle avait laissé son histoire et ses morts en Espagne et en Italie. Chez nous, c'était ici, en ce lieu sans ancêtres, sans poilu de 14-18, sans terre ni maison en héritage. Et moi au milieu, tout petit, j'étais enveloppé de jeunesse. Mon grand-père, quand il chantait « Valencia » en arrosant le jardin, ou quand il revenait des vignes à midi, entouré de ses deux grands fils, semblait hors de portée des atteintes du temps.
La ferme de mes vacances s'appelait Matrie. Auprès de mes oncles, pendant la moisson, tenant la bride des chevaux, je pressentais l'homme que j'avais hâte de devenir. Un petit garçon rêve d'être grand mais il voudrait aussi que rien ne change autour de lui. Un jour, j'ai appris que l'histoire de mes proches écrivait la mienne. Leurs pas conduisaient à moi et sont toujours dans les miens -
Les nouvelles du recueil qui composent « Le Pleur des Sakuras » sont, pour l'auteur, intimement liées. Beaucoup d'entre elles ne parlent que des rapports d'écrasement au sein des couples (et plus largement sans doute l'idée que tous les rapports humains sont des rapports de domination). Le ton est donné dès la nouvelle qui ouvre le recueil, un sumotori et une ballerine filent le parfait amour jusqu'à ce qu'elle lui demande l'impossible... Un homme frappe ses espoirs avec un marteau afin de leur donner une courbure inédite, mais la ville qu'il compte quitter ne l'entend pas de cette oreille. Un autre, profitant du sommeil de sa compagne, tente de réparer leur histoire d'amour dans un café, mais se trouve démuni une fois l'histoire démontée devant lui. La beauté est une mécanique de précision difficile à remonter. Le nombre pi, ayant revêtu ses beaux habits de chiffre grec, perce par erreur une bulle de savon dont la sphère parfaite incarne pourtant sa propre perfection. Dans une jungle tropicale, un voyageur descend du bus pour une halte déjeuner, et aperçoit un autre luimême à sa place dans le véhicule qui repart sous ses yeux, en l'oubliant sur place. Avec ces histoires où le fantastique se mêle à la vie ordinaire, Maxime Bolasell interroge notre rapport au monde avec une drôlerie inquiétante et poétique. Keith Richards ne disait-il pas, « qu'il avait mis du temps à réaliser qu'il composait toujours la même chanson ».
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mieux qu'un cinéaste actuel dont les images s'abîment sur la pellicule avec le temps, hyacinthe rigaud (1659-1743) nous restitue, par son oeuvre colossal de portraitiste (près de deux mille portraits, qui ne sont pas des miniatures !) la mémoire des deux siècles d'histoire qui comptent parmi les plus éblouissantes périodes de la culture et de la politique françaises.
ce " peintre catalan " nous immerge, roi-soleil en tête, dans la haute société du siècle de louis xiv et de la première moitié du siècle des lumières. mais, sous les riches broderies, les soies, les diamants et les fards hypocrites de ces grands personnages à perruque poudrée, battent des coeurs rongés par la soif du pouvoir, l'envie, la luxure. le peintre sait que, derrière la fausse lumière du miroir, dansent et rient et copulent et s'empoisonnent à qui mieux mieux les belles favorites, les sodomites, les cardinaux et la ribambelle des bâtards royaux.
une biographie au scalpel saigne toujours un peu. et réserve des surprises. renada laura portet dépoussière l'artiste, réveillant le perpignan oublié qu'a connu le petit hyacintho et, sous un oeil critique, souvent ému et quelquefois réprobateur, suit à la trace, avec quelques découvertes salaces, la fulgurante ascension de celui qui devient hyacinthe rigaud, le plus parisien des peintres de renom en france et en europe.
le plasticien est alors passé au crible de ses oeuvres, de ses modèles, du contexte social, des mentalités ambiantes et, en privé, il révèle, par ses lettres et ses testaments, des tranches de vie cachées à la face du monde. l'homme en ses profonds arcanes est ainsi dévoilé et mis à nu dans sa propre vérité.
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«Le bruit sourd d'un plongeon. Un panache d'eau éclabousse Nina et les premières pages d'Un été catalan, le roman qu'elle est en train de lire.» Au coeur d'un été sur l'île de Majorque, Christine, Nina et ses enfants séjournent dans un domaine plein de charme entouré de pinèdes où bruisse le chant des grillons. Quand un panache de fumée transforme des vacances idylliques en cauchemar. Un incendie que des vents contraires alimentent va bouleverser l'ordre du monde. Un été catalan n'est pas seulement un roman sur l'été, la jeunesse, la passion, la mer, la nature; c'est un roman où les héros adolescents perdent leur innocence et deviennent adultes. Mais qui résoudra l'énigme de la disparition du père? Cette fiction initiatique revisite une certaine «légende urbaine» et le mythe biblique mais toujours vivace,ô combien, de Lilith.
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L'eau des deux rivières" est une saga familiale construite autour de la guerre civile espagnole. Le roman est écrit du point de vue anarchiste, car il se déroule en grande partie en Catalogne où l'anarchisme, en particulier l'anarcho-syndicalisme, était largement implanté. Parmi tout un petit monde de représentants pittoresques et savoureux de la Catalogne rurale des année 20, l'auteur s'intéresse plus spécialement à deux personnages, protagonistes antinomiques et complémentaires dont les trajectoires individuelles vont sans cesser se croiser et se recroiser tout au long du récit pour tisser la trame de la grande histoire.
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« Vagabond pour léternité était-ce là son destin ? », sinterrogeait le 28 octobre 1872 Simon Rouget, marchand ambulant, avant de sétablir avec son frère cadet Théophile à Thuir où ils seront à lorigine dun véritable empire industriel autour de lun des plus fameux apéritif de tous les temps, le Balzamo. Quelque soixante-quinze ans plus tard, en 1947, après sa libération du stalag, le médecin-lieutenant Élisée Kasprzak démissionne de lArmée et sinstalle à son tour dans la petite ville de Thuir. Il y croisera la trajectoire dun certain nombre de personnages haut en couleurs. Lentrecroisement de ces destins va tisser celui de la maison Balzamo, des frères Rouget et de leur descendance mais aussi de la population de la petite ville. Avec Sambucus, Patrick Fornos a voulu, dans une belle écriture classique, évoquer le développement et la chute de lindustrie entrepreneuriale en cours au XIXe siècle dans une petite ville du Sud de la France ; et relater à travers des personnages à la truculence très méditerranéenne, la perte des idéaux du Front populaire et des belles espérances issues de la Résistance.
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Sur les conseils de Carlos, son ami psychiatre, Manu, fragilisé par une rupture qu'il a ressenti comme un deuil, s'installe pour un mois à Sauto, près de Mont-Louis, dans les Pyrénées catalanes.
Il est vite témoin de phénomènes étranges. Il semble le seul à voir passer un Train jaune non répertorié en direction de Villefranche. Une jeune femme apparaît et disparaît, aussi belle qu'évanescente, et lui tient des propos insensés. Quant à la curandera rencontrée dans le train, peut-être lui donne-t-elle une clé de l'énigme, mais de façon bien peu satisfaisante pour un esprit cartésien. Manu se demande s'il n'est pas sur la frange ténue qui sépare la santé mentale de la folie.
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Le monde entier pense qu'Albert Camus, prix Nobel de littérature, a trouvé la mort dans un accident de la route en janvier 1960. Or au lieu d'emprunter la voiture de son éditeur, il aurait pu se rendre du côté de Perpignan avec sa jeune maîtresse danoise Mi. C'est là que Víctor Alba dit Pere, son ami barcelonais exilé politique, a fait venir sa mère d'Alger, Hélène Sintès, et a loué un bel appartement face à la baie de Banyuls, sur la Côte Vermeille. Au fil des pages, on découvre que Camus est Catalan par sa mère, d'origine minorquine, qu'il maîtrise parfaitement la langue puisqu'il a traduit le poète Joan Maragall, d'où le titre de ce livre?! Mais peut-on recommencer l'histoire?? Albert Camus ne va-t-il pas entamer un cycle "?inachevé?" avec son dernier roman, Le premier homme?? Deux jeunes filles, dont Micka ou Mi, ne perçoivent-elles pas une mutation chez l'écrivain qui remettrait en cause ses théories de l'absurde et de la révolte?? Comment se dessine la tragique perspective de la guerre d'Algérie qui semble le détruire de l'intérieur??
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C'est à la faveur d'une mission de restructuration imposée par la direction générale de son entreprise que François Soler, le protagoniste D'un bord à l'autre, voit sa vie bouleversée. Pris dans la tourmente d'un mandat qui va l'éloigner petit à petit de sa vie familiale et professionnelle, ses nouvelles fonctions viendront saper les certitudes de son quotidien. Il essaie dans un premier temps de s'adapter, puis s'effondre et se relève. En cherchant dans un parcours initiatique, des réponses aux événements extérieurs qui façonnent l'existence, François Soler trouve la force d'accepter sa propre réalité en assumant finalement d'être ce qu'il est. Illusoire liberté. Illusoire liberté peut-être, mais qui chez Michel Arnaudiès résonnent comme une vérité, un hommage à la Vie.
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Alors que Camus aurait eu cent ans, que reste-t-il de son oeuvre?? Par l'itinéraire qu'il nous propose entre l'Algérie d'hier et celle d'aujourd'hui, sur les lieux-mêmes où Camus se confronta à la condition humaine et aux drames de l'Histoire, Stéphane Babey montre la force et la pertinence d'une pensée trop longtemps vouée à la vindicte et à l'incompréhension. D'Annaba, où le destin de Camus rencontre celui de saint Augustin, à Alger la blanche en passant par Oran la pestiférée, ce livre est un voyage au coeur de la passion algérienne qui anima Camus jusque dans l'exil. Par cette plongée au coeur-même de l'inspiration camusienne, l'auteur montre quelle singularité et quelle force la terre d'Algérie a donné à une pensée de la dissidence, de l'intranquillité et de la fragilité de la condition humaine à une époque où la toute puissance de l'esprit idéologique semblait inexorablement dominer les consciences. Avec Camus, une passion algérienne, réédité à l'occasion du centenaire de la naissance de l'auteur de L'Étranger, c'est en toute complicité intellectuelle et spirituelle que Stéphane Babey s'attache à dire quel héritage ce maître nous a légué à jamais. Cet essai, loin des codes académiques, nous entraîne dans le voyage littéraire d'un écrivain foudroyé de soleil et bouleversé par la beauté métaphysique de l'Algérie.