Alter Ego
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Quatre boules de jazz ; Nougasongs
Yves Charnet
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 24 Novembre 2014
- 9782915528473
Le chanteur Nougaro. J'aurai littéralement été habité. Cet enchanteur de ma jeunesse dans les cordes. J'aurai vraiment été à la merci de cette voix. Fasciné par ses gestes lyriques. Ce boxeur frappait à l'âme. Comme d'autres au ventre. Ce boxeur de syllabes vous touchait, en chantant, à cet endroit où c'est pareil, L'âme, le ventre. Il n'y allait pas de main morte. Quatre boules de jazz. J'ai fini par mélanger toutes les nougasongs du bluesman. Pot pourri de mes proses rongées de rimes. Serai-je parvenu, dans ce livre, à capter la fréquence-Nougaro. Sa pensée soufflée jusque dans mes plus intimes fibres. "Mon seul chanteur de blues" n'est pas mort. Son alchimie du verbe swingué. Le lyrisme est une fête. Rimes ou prose.
Ancien de "Normale sup'", écrivain, vivant à Toulouse et travaillant là où il se trouve (trains, avions, hôtels, cafés...), Yves Charnet est un spécialiste de Baudelaire et, poète lui-même, également un grand amateur de jazz et de tauromachie. Il cultive en outre une passion dévorante pour la chanson française : Lama, Sardou, Trenet... Poursuivant son autofiction sans fin, commencée avec "Proses du fils" (1993), il ouvre, dix ans après la mort de son ami, ses "archyves Nougaro".
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Dans leurs interviews aussi, les artistes de jazz improvisent. La langue de bois, les propos formatés, ce n'est pas leur genre. Ils s'expriment avec passion et humilité leur art, leur métier, leur parcours, leur détermination, leurs doutes. En plus de vingt ans, Jean-Louis Lemarchand a rencontré plus d'une centaine d'interprètes de jazz. Les 32 entretiens sélectionnés et présentés ici permettent de découvrir sous un angle nouveau, personnel, intime, humoristique, des jazz(wo)men qui marquent l'histoire contemporaine du jazz.
Ornette Coleman en quête permanente du " son ", Michel Portal éternel insatisfait, Michel Petrucciani, amoureux de la vie (et des gnocchi...) Ahmad Jamal serein - et admirateur de Napoléon, Gilberto Gil fan de foot et militant de l'environnement, Melody Gardot expliquant sa conversion de Chopin à Ellington, Ray Barretto vantant la qualité d'écoute du public français, Herbie Hancock plaidant pour la " world music ", René Urtreger revendiquant le droit à la fausse note, Dee Dee Bridge ater s'enthousiasmant pour Edith Piaf et Léo Ferré, Archie Shepp et John McLaughlin évoquant Coltrane et Miles... Une chronique des deux dernières décennies du jazz, menée sur un rythme enlevé qui lève une partie du voile sur les aspirations et la condition de ces artistes singuliers aux talents pluriels, les musiciens de jazz.
Membre de l'Académie du Jazz, Jean-Louis Lemarchand apporte depuis les années 90 des chroniques à plusieurs médias de la presse écrite (La Tribune, VSD, L'Expansion, France Soir, Pleine Vie, les DNJ). Il est l'auteur de " Ce-jour là sur la planète jazz " publié en 2013 aux Editions
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Ce jour-là sur la planète jazz...
Jean-Louis Lemarchand
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 5 Juin 2013
- 9782915528374
Miles aux Champs-Elysées, Ella à Harlem, Solal à Manhattan, Shepp à Alger, Goodman à Moscou.. " Jouez de la musique de jazz, c'est comme raconter des histoires " (Milt Jackson) Pétrifiée un moment par le trac, Ella Fitzgerald monte sur scène et inscrite pour le concours de danse, décide finalement de tenter sa chance comme chanteuse. A 17 ans, ce 21 novembre 1934 à Harlem, la jeune orpheline remporte un concours amateur, point de départ d'une carrière planétaire. L'histoire du jazz ne manque pas de ces jours-ou de ces nuits- qui pris individuellement constituent des évènements. Aux côtés de dates indispensables- comme le concert du 15 mai 1953 de Charlie Parker et Dizzy Gillespie au Massey Hall de Toronto, testament vivant du Be Bop, ou celui de John Coltrane à l'Olympia le 21 mars 1960, qui voit Paris découvrir un nouveau géant du saxophone, ces récits présentent des dates modestes en soi mais annonciateurs de succès futurs, comme la première rencontre de Norah Jones avec le patron de Blue Note le 11 avril 2000. On assiste également à ces évènements imprévisibles mais devenus historiques comme Miles enregistrant au coeur de la nuit la bande-son d'Ascenseur pour l'Echafaud le 4 décembre 1957 en présence de Jeanne Moreau, ou Django Reinhardt donnant sa première prestation publique du quintette du Hot-Club-de-France un dimanche matin, le 2 décembre 1934, à 10 h. Fruit d'une longue enquête faite d'entretiens avec des jazz(wo)men, de souvenirs personnels et d'un travail documentaire approfondi, " Ce jour-là sur la planète jazz " raconte à sa façon très subjective la grande aventure du jazz, faite d'imprévu et d'improvisation. Un parcours où le lecteur retrouve quelques-uns des génies créateurs de " la plus populaire des musiques savantes ", Louis Armstrong, Billie Holiday, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Charles Mingus, John Coltrane, Martial Solal, Michel Petrucciani.
Jean-Louis Lemarchand, chroniqueur de jazz depuis les années 90 - La Tribune, VSD, Pleine Vie, Les Dernières Nouvelles du Jazz- est membre de l'Académie du Jazz. Il écrit à propos de son livre : "Ce parcours en zigzag dans un siècle de jazz, mu uniquement par le goût personnel, prend son départ en 1913 (le 6 mars), avec la première citation du terme " jazz " dans un journal (de San Francisco) et s'achève par un concert de deux seniors bien verts, Ahmad Jamal et Yusef Lateef, 172 ans à eux deux, en juin 2012 (le 27) à l'Olympia (de Paris). Là aussi, nous revendiquons et assumons l'arbitraire. Le jazz n'est en rien une affaire de raison(s)."
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Bu, Bud, Bird, Mingus, Martial et autres fauteurs de troubles
Alain Gerber
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 24 Novembre 2014
- 9782915528466
Quel(s) effet(s) la musique -de jazz principalement, mais pas uniquement- produit-elle sur celle ou celui qui l'écoute, s'en imprègne, ou qui, se la remémorant, la réinvente, projetant sur elle des instants -réels ou rêvés- de vie personnelle ? Cela dépend de beaucoup de choses. Par exemple du temps qu'il fait à ce moment dans le corps, l'esprit de celle ou celui qui compose cette musique, l'interprète, l'invente à l'instant même, la diffuse, lui donne un lieu où exister. Celui ou celle qui joue, qui chante, recherche-t-il tel jour "seulement" un public et tel autre soir est-il anxieusement en quête de l'inaccessible note bleue ? Celui ou celle qui écoute entend-il "seulement" la musique ou n'est-il que la proie, à ce moment, de ses chimères, ses certitudes ou ses renoncements ? Une seule chose est certaine : personne ne sort indemne de l'exercice...
En une cinquantaine de textes (plus un "envoi") Alain Gerber -se penchant sur nombre de jazzmen et jazzwomen, d'hier et d'aujourd'hui, "fauteurs de trouble"- s'interroge et nous questionne sur ce phénomène. Peut-être Gerber s'adresse-t-il en fait à lui même sur ce qui "fait désordre"... C'est pour cela que ce qu'il dit parle au lecteur au plus profond de lui-même. Aussi parce que chacun de ces textes -qu'il participe de l'analyse, de la critique, du récit ou de la poésie pure- est un produit jubilatoire créé par l'immense talent de l'écrivain Alain Gerber.
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Petit dictionnaire incomplet des incompris
Alain Gerber
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 15 Octobre 2012
- 9782915528367
La malédiction est une tragédie et en même temps, dans bien des cas, elle vaut une assurance contre le désastre. Grâce à ces débuts de chapelles, à ces groupuscules sectaires qui, presque immanquablement, se forment autour des réprouvés, ceux-ci gardent le contact avec ce monde qui voudrait nier leur existence. Mais, pas plus qu'elle n'est le sûr indice de sa médiocrité, la malédiction ne garantit le génie de l'artiste. De ce fait, dans la mesure où cette flétrissure a bizarrement quelque chose de prestigieux, il paraît clair que tout un chacun ne la mérite pas. A l'exception, bien sûr de ceux qui ont l'honneur - passagers clandestins de l'exécration, simples touristes de l'exil, ou autres astucieux gérants de l'ostracisme - de figurer dans ce Petit Dictionnaire où, sous l'érudition et la précision des notices, transparaît toute l'admiration, sinon la tendresse, de Gerber pour ces héros de l'ombre de l'Histoire du Jazz.
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Les blessures du désir ; pulsions et puissances en jazz
Jean-Pierre Moussaron
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 15 Octobre 2012
- 9782915528350
Le choix des artistes dont, parmi bien d'autres grands musiciens, l'auteur tente ici un portrait ou une simple esquisse est né d'une blessure aussi profonde qu'ancienne, que ceux-ci ont ouverte en lui, lors d'une première écoute, " live " ou sur disque. Blessure du désir, d'abord inaperçue, puis latente, qui ne s'est jamais refermée. Laquelle, devenue ainsi peu à peu manifeste, s'est perpétuée jusqu'aujourd'hui et lui a permis d'instruire une sorte de diptyque avec l'Amour du jazz intitulé " Portées " (Galilée, 2009), Soit un choix entièrement subjectif mais nécessaire, dont la cause n'est fondée sur rien d'autre que lui-même, opérant dans ce qu'il faut appeler le vaste univers - ou " multivers " - du jazz.
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My favorite things ; le tour du jazz en 80 écrivains
Franck Médioni
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 5 Juin 2013
- 9782915528381
Ils sont 80 écrivains, romanciers, poètes, auteurs de polar, essayistes, philosophes, hommes, femmes, toutes générations et genres confondus. Chacun d'entre eux a choisi un album de jazz qui l'a marqué et a écrit un texte libre dessus. A la manière d'un big band, ce livre collectif inédit, à la fois singulier et pluriel, réunit 80 auteurs qui, en toute liberté, expriment leur amour du jazz. "Ah, l'" amateur de jazz " ! Au moins sa figure nous fournit-elle une première entrée dans la très riche et très éclectique anthologie réunie à l'initiative de Franck Médioni, écrit Yannick Séité dans la préface du livre. À côté de retrouvailles avec des écrivains mélomanes connus comme connaisseurs du jazz (le jazz lui aussi a ses Nietzsche, ses Jouve et ses Quignard et l'on croisera même ici quelques intimidantes autorités critiques), à côté de la confirmation de telle ou telle intuition (" Je me disais bien aussi, que X ne pouvait qu'aimer le jazz. "), My Favorite Things, le tour du jazz en 80 écrivains ménage à son lecteur le plaisir, la surprise, de découvrir la prédilection de tel écrivain, de tel poète dont l'oeuvre fait à peu près complètement silence sur les musiques de jazz, pour tel musicien, pour un disque donné. Autrement dit, on trouvera dans ces pages autant et plus d'amoureux du jazz que d'amateurs de jazz. " Franck Médioni : Journaliste, écrivain, producteur de l'émission "Jazzistiques" sur France Musique, Franck Médioni est l'auteur de plusieurs livres sur la musique: John Coltrane, 80 musiciens de jazz témoignent (Actes Sud), Miles Davis, 80 musiciens de jazz témoignent (Actes Sud), Le goût du jazz (Le Mercure de France), Martial Solal, ma vie sur un tabouret (Actes Sud), A voix basse, entretiens avec Joëlle Léandre (Editions MF), Albert Ayler, témoignages sur un Holy Ghost (Le mot et le reste), Jimi Hendrix (Gallimard), La voie des rythmes, avec le peintre Daniel Humair (Editions Virgile), Louis Armstrong, enchanter le jazz, avec le dessinateur Michel Backès (A dos d'âne). "De ce qu'il est un maître dans le maniement du langage, on infère souvent que l'écrivain aurait, sur toute chose, son mot à dire - à écrire. Baudelaire, lui, n'attribue pas à leur aisance avec le verbe la capacité des poètes à produire des vues intéressantes sur les divers objets du monde, mais à l'imagination, cette " reine des facultés " qui, " grâce à sa nature suppléante ", permet à un Alexandre Dumas qui ne s'y entend guère et que l'on n'attend pas sur ce terrain, de rendre le plus spirituel, le plus pertinent des hommages à Delacroix. Virtuosité avec les mots ? Imagination ? Toujours est-il qu'à peine né, le jazz a suscité l'attention des écrivains." (Yannick Seité)
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John Coltrane, la musique sans raison
Michel Arcens
- Alter ego
- Jazz Impressions
- 9 Octobre 2012
- 9782915528343
De quoi s'agit-il donc dans ces pages ? De rien moins que de « comprendre », au sens premier, Coltrane et sa musique et, à travers celui-ci et celle-là (c'est tout un, Arcens le démontre), d'atteindre à l'ipséité même du jazz. Vaste programme pour lequel l'auteur mobilise écrivains, poètes, philosophes 6 singulièrement Michel Henry et sa phénoménologie. Tant il est vrai, assure-t-il, qu'« une philosophie esthétique, une philosophie tout entière fondée sur l'esthétique est, au fond d'elle déjà, une phénoménologie. » C'est aussi un voyage auquel Michel Arcens convie son lecteuR... et qui n'est pas de tout repos. Il se mérite. Il est de l'ordre du pèlerinage, semé d'aspérités, d'apories contournées avec une maîtrise confondante. Mais la clarté nouménale, dans le sens husserlien du terme, sur laquelle il débouche, vaut qu'on l'entreprenne et le mène à son terme. Impossible, après la lecture de ce livre, d'écouter John Coltrane (ou n'importe quel autre musicien de jazz) avec les oreilles d'antan.
Jacques Aboucaya