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lucette finas
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La dent du renard est un roman en trois parties, à l'enseigne du remords. La morsure physique infligée par la dent de l'animal à l'enfant spartiate voleur et receleur, la re-morsure, symbolise le retour du regret chez celui ou celle que hante le souvenir de sa faute. Chacune des trois parties met en scène une source de remords : dans la première, la non-participation, pendant la guerre, à une forme de Résistance et, face au délire sanglant du nazisme, la honte d'avoir échappé à d'abominables souffrances. Dans la deuxième partie, un manquement à la mère malade peut avoir accéléré sa mort. Ces deux sources de remords, collective et individuelle, publique et privée, resurgissent dans la troisième partie pour une issue inattendue et fabuleuse.
Six personnages évoluent ainsi dans cette ronde : un monstre raffiné, deux filles étourdies, deux mères sacrifiées, un abbé en rupture de ban et sauveur, sans oublier la narratrice, présente en chacun d'eux.
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« Ici, je serai toujours entre la toise du savant et le vertige du fou », écrit Balzac dans sa Théorie de la démarche. La toise et le vertige prêtent leurs excès contraires à ce recueil de neuf essais, relatifs à sept écrivains : Diderot, Sade, Balzac, Hugo, Nerval, Mallarmé, Bataille. L'ambition de ces essais est de rendre sensible, grâce à une lecture ralentie quoique soumise à un déplacement perpétuel, la capacité des textes considérés, la multitude de relations dont ils sont le théâtre et qu'une lecture courante n'a pas le loisir de prendre en compte. Ces analyses sont autant d'expériences où l'auteure s'enrôle dans le texte et, par une attention répétée, en répercute pour l'oeil et pour l'oreille le jeu invisible et muet.
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Simone de Beauvoir, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute
Jacques Lassalle, Elisabeth Badinter, Lucette Finas
- BNF Éditions
- 15 Novembre 2002
- 9782717722208
Simone de Beauvoir ou les chemins de la liberté, par Élisabeth Badinter Élisabeth Badinter, revendiquant "un point de vue hautement subjectif " interroge le destin de Simone de Beauvoir qui, "libre comme l'air", s'est efforcée d'inventer une relation libre, authentique et égalitaire avec Sartre. Elle met en lumière l'importance du Deuxième Sexe, qui "me paraît plus nécessaire que jamais, non seulement pour retrouver un modèle de combativité et d'indépendance d'esprit, mais parce qu'à ce jour je ne connais pas une philosophie plus libératrice pour les femmes que celle qui préside à cet ouvrage. Il est simple et tient en quelques mots : méfiez-vous de l'argument naturaliste." Marguerite Yourcenar, lectrice et juge de son oeuvre. Attentive à l'extrême, par Lucette Finas Ce sous-titre, "attentive à l'extrême", nous le construisons de deux façons. D'une part il signifie : "extrêmement attentive", comme Yourcenar l'est à tout et en tout ; d'autre part : "attentive à ce qui est extrême, tendue vers ce qui repousse nos limites". Qualité d'une exigence, qualité d'une décision. Yourcenar en effet décide, tranche calmement. Ce geste va bien au-delà du trait de caractère : nous nous apercevrons qu'il conduit à une esthétique." Nathalie Sarraute ou l'obscur commencement, par Jacques Lassalle Revenant sur un texte qu'il avait écrit à propos du Silence et de Elle est là en 1993 lorsque le Théâtre du Vieux-Colombier devenait la deuxième salle de la Comédie-Française, le metteur en scène Jacques Lassalle propose ici une réflexion très personnelle sur l'oeuvre de Nathalie Sarraute, mêlée de "digressions intercalaires" qui empruntent à ses souvenirs de répétitions et à ses conversations avec l'auteur.
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« Déjouer une mort prédite (Le Serpent), annuler une mort produite (Une mère à réparer), pourfendre un trop charnu (Chair), chasser une timorée (L'Affamée), s'acharner sur une herbe insolite (L'Herbe aux pleurs), voler plus haut que de raison (La Force ascensionnelle), autant d'actions au dénouement énigmatique proposées par un narrateur à toute extrémité, qu'habite la conscience de l'irréparable, individuel ou collectif.
Ce même narrateur, à l'inverse, tente d'exorciser, au besoin en le parodiant, le cliché qui toujours se présente : familier, têtu. » L. F.
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Un essai sur la notion d'incitation, dans le texte et dans la critique littéraire, mais également dans l'acte de lire. Ici, ce "rayon" de l'incitation part de l'oeuvre de Balzac et vient toucher Proust, notamment par le personnage de Vautrin.
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