Lucette Finas
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La dent du renard est un roman en trois parties, à l'enseigne du remords. La morsure physique infligée par la dent de l'animal à l'enfant spartiate voleur et receleur, la re-morsure, symbolise le retour du regret chez celui ou celle que hante le souvenir de sa faute. Chacune des trois parties met en scène une source de remords : dans la première, la non-participation, pendant la guerre, à une forme de Résistance et, face au délire sanglant du nazisme, la honte d'avoir échappé à d'abominables souffrances. Dans la deuxième partie, un manquement à la mère malade peut avoir accéléré sa mort. Ces deux sources de remords, collective et individuelle, publique et privée, resurgissent dans la troisième partie pour une issue inattendue et fabuleuse.
Six personnages évoluent ainsi dans cette ronde : un monstre raffiné, deux filles étourdies, deux mères sacrifiées, un abbé en rupture de ban et sauveur, sans oublier la narratrice, présente en chacun d'eux.
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« Ici, je serai toujours entre la toise du savant et le vertige du fou », écrit Balzac dans sa Théorie de la démarche. La toise et le vertige prêtent leurs excès contraires à ce recueil de neuf essais, relatifs à sept écrivains : Diderot, Sade, Balzac, Hugo, Nerval, Mallarmé, Bataille. L'ambition de ces essais est de rendre sensible, grâce à une lecture ralentie quoique soumise à un déplacement perpétuel, la capacité des textes considérés, la multitude de relations dont ils sont le théâtre et qu'une lecture courante n'a pas le loisir de prendre en compte. Ces analyses sont autant d'expériences où l'auteure s'enrôle dans le texte et, par une attention répétée, en répercute pour l'oeil et pour l'oreille le jeu invisible et muet.
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La crue - une lecture de bataille : madame edwarda
Lucette Finas
- Gallimard
- Le Chemin
- 17 Octobre 1972
- 9782070282722
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« Déjouer une mort prédite (Le Serpent), annuler une mort produite (Une mère à réparer), pourfendre un trop charnu (Chair), chasser une timorée (L'Affamée), s'acharner sur une herbe insolite (L'Herbe aux pleurs), voler plus haut que de raison (La Force ascensionnelle), autant d'actions au dénouement énigmatique proposées par un narrateur à toute extrémité, qu'habite la conscience de l'irréparable, individuel ou collectif.
Ce même narrateur, à l'inverse, tente d'exorciser, au besoin en le parodiant, le cliché qui toujours se présente : familier, têtu. » L. F.
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