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Lionel Ray
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L'oeuvre poétique de Lionel Ray, prix Goncourt de la poésie en 1995, s'étend sur plus d'un demi-siècle. Et ce nouvel ouvrage, traversé d'une très forte mélancolie, aurait pu porter le titre de «Dernier recueil». Le lyrisme infiniment délicat, le phrasé harmonieux, les silences et respirations lui confèrent un caractère touchant, poignant. Le chant évolue entre la mémoire prise à part et les tentatives de retenir ce qu'elle murmure - confidences et questions -, et, d'autre part, un présent suspendu qui n'a pas de véritable ancrage dans le temps, en quelque sorte pas d'avenir. Pourtant, ce présent ne se trouve pas non plus contraint dans l'instant : l'apaisement de la voix permet de braver les limites du temps.
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Est-ce ainsi qu'on a vécu, côté nocturne côté solaire, les deux font un seul visage, est-ce bien cela que j'ai voulu ? Voici donc nos deux profils, côté gauche et côté droit, de l'un à l'autre passe inchangée toujours la même voix. Quand tu chantes c'est l'âme qu'on entend, même si tu l'inventes, c'est toujours toi, même sang, même opéra. Que le cristal se brise ou que tu fuies vers le dehors ce monde étrange, ce jeu perdu, c'est toujours toi. Extrait d'Est-ce ainsi qu'on a vécu (chansons).
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Mémoire Les mots sont d'obscurs miroirs Un jardin négligé avec des gravats des ronces des orties. Ici la lumière du jour balaie Des objets furtifs le faux semblant des souvenirs. Il y a d'imprudentes randonnées Des fenêtres toujours closes des terrasses D'où l'on perçoit au loin la mer on y voyage La nuit tombée. [...] Tout ce désordre des page, des portraits Des éclairs lointains des souffles dispersés. Moi entre le possible et l'impossible Cherchant une improbable clé.
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« Me voilà une fois de plus parmi les mots épars, Est-ce au centre, en marge, à la périphérie ?
Je ne sais trop qui je suis, eux-mêmes le savent Ou ne le savent pas, mais toujours poursuivant En eux mon chemin obstiné, je mesure de l'un À l'autre que du temps précieux a passé, Un temps sans retour. Et moi tel un aveugle Je suis quelqu'un qui cherche un univers Absent. Il est encore bien tôt. Le soleil n'a pas encore Posé ses douces griffes de lumière sur la page Et je distingue à peine voyelles et consonnes, Ces phrases qui me ressemblent et qui parfois hors de moi S'éloignent, semant çà et là quelque poussière d'astre ou Rien, seulement des ombres qu'on ne reconnaît pas. »
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Encadré par deux proses de réflexion (Je m'explique et Les soldats de Noël), ce recueil offre trois groupes de poèmes : «Césures», «Aveuglant, aveuglé» et «Des fêtes fragiles». Le poète s'explique au début sur ses changements de manière qui sont de véritables métamorphoses : «Si je m'interroge sur le pourquoi de mes métamorphoses, sur les écarts successifs qui font ce qui, pompeusement, s'appelle mon évolution, je ne trouve que surprises, doutes, insatisfactions. Tous ces visages perdus qui furent une fois les miens. Et l'on voudrait que je ressemble à ce que je ne suis plus, à ce que je ne pourrais jamais être à nouveau ! L'infidélité à soi-même est la règle de toute sincérité, ma règle, mon authenticité (si ce mot pouvait avoir un sens moins obscur, moins compromis, sans cette espèce de pose de mauvais aloi). Il y eut donc Robert Lorho, puis une tentative de coïncidence avec l'autre, recherche d'identité, à partir de l'inversion des initiales, le visage retourné comme un gant : Lionel Ray. Quelle jouvence ! quel rafraîchissement tout à coup ! Ne plus se sentir conforme. Sortir de l'image de soi, facile et fixe, qui s'était confortée dans sa forme vieille et dans son sens, conquérir cette liberté aventureuse de livre en livre de se réinventer par l'écriture singulière et l'élan toujours nouveau !»
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Deux grands poèmes, «Le chemin fée» et «L'écran, la plage», composés chacun de quatorze parties, ouvrent et ferment ce nouveau recueil de Lionel Ray. Le charme adolescent des premiers textes du poète se retrouve ici, mais avec plus d'ampleur, de maîtrise, de souplesse. Une grande simplicité rend plus pur et plus émouvant le lyrisme qui inspire ces vers. Un troisième groupe de poèmes, «Objets, figures, lieux», formant la partie centrale du recueil, est inspiré par les oeuvres de deux peintres, Alain Le Yaouanc et Joaquin Ferrer. Leur oeuvre relaie et relance l'imagination de l'auteur.
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Ce nouveau recueil, où Lionel Ray approfondit encore son art, se compose de sept parties, en particulier : - un émouvant Poème de nuit, dont la voix grave et simpIe interroge autant qu'elle évoque ; - un Livret, plus allègre ; - un mouvement de Célébration, où se mêlent la passion et la tendresse ; - une petite postface en prose, Prose du nom perdu, où le poète s'étonne du paradoxe poétique. Goethe ne disait-il pas : «Pour écrire en prose, il faut avoir quelque chose à dire.» La poésie serait donc une absence à dire...
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Ce nouveau recueil de Lionel Ray comprend quatre parties. Résidence dans les froissements, la première, est composée de quarante-deux poèmes. Lapidaires est fait de textes brefs, proches des haïku. Une sorte de ciel groupe quinze poèmes. Enfin Célébrations rend hommage à Jean Grosjean, Jacques Dupin, Jean Torel, Pierre Reverdy, Jude Stefan, Henri Michaux et, tout simplement, au Poète.
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«Il n'y a rien de plus Simple Que le soleil. Pas même la suave pluie Ni le vent léger Ni la nuit qui est sans réponse Ni la légende oubliée des sources. Pourtant il y a De l'imperfection dans le monde Et seuls les arbres Demeurent immobiles.»
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Dans ses poèmes, Lionel Ray rend sensible tout un jeu de coupures, montre un art original qui pose et rompt aussitôt le mouvement mélodique. Derrière cette virtuosité et cet humour, on entend une vois personnelle, charmante et charmeuse. La Parole possible qui fait suite à ces poèmes est un recueil de textes en prose disposés selon la méthode «spatialiste».
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Pages d'ombre/Un besoin d'azur/Haïku et autres poèmes
Lionel Ray
- Gallimard
- 22 Février 2000
- 9782070757312
«Depuis longtemps me hantait cette phrase de Rainer Maria Rilke adressée à Jules Supervielle à propos de Gravitations : "C'est comme si c'était fait par personne". Aucun poète n'a jamais reçu plus aimable compliment. Je dois beaucoup à cette phrase. Elle participe du climat mental qui a vu naître mes Pages d'ombre : la recherche d'un art presque invisible, l'aérien souci de l'évidence, un je-ne-sais-quoi de l'ordre et de l'apesanteur. Ce qui n'exclut en rien la gravité ; cette chose de caractère intime que je dis à chaque poème, les deuils, l'irrémédiable séparation, le temps qui perd mesure, la beauté des ombres... et peut-être le gain du chant. Quoi qu'il en soit, c'est l'expérience et la difficulté du simple qui prévaut, contre les facilités de l'obscur, "comme si c'était fait par personne".» Lionel Ray.
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«Ce visage est le tien et tu ne le reconnais pas. Tu es une sorte de carte ancienne, inconnue, figure d'un jeu d'autrefois, un jeu perdu. Et tu écris comme un qui dort, comme si toute vérité était morte, ou sans signature.» 141 séquences brèves, semblables à celle-ci, retracent notre parcours commun, de l'enfance à l'autre versant de l'âge, et posent les questions majeures de la poésie : qui suis-je ? qu'est-ce que je fais en ce monde ? A vec pour thème dominant, le temps «qui se dépose comme une encre invisible dans les paroles.»
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Une nouvelle manière du poète, qui écrit, dans une sorte d'autocritique : « ... J'ai décidé, faisant table rase de mes fausses terreurs comme de tout terrorisme linguistico-théorique, de saisir la coïncidence la plus exacte possible entre écrire et vivre, et comme l'un de l'autre se fortifie, d'interroger cette rencontre de l'événement, du regard et du poème. Mes frayeurs ont disparu : tout est permis. Encore une métamorphose, dira-t-on. Certes, me voici autre. Autrement autre. Si la fidélité à soi-même signifie la fidélité à un point fixe, à moins de considérer l'immobilisme comme une vertu, elle ne m'intéresse pas. L'infidélité à soi-même, en littérature, est une qualité nécessaire. Je suis le changement, la mobilité, non une eau fixe : je veux être ce que je deviens. Si j'avance vers le temps des preuves ou vers un futur sans île, qui le saurait ?»
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" j'ai seul la clef de cette parade sauvage ", disait rimbaud.
Les gloses et commentaires de ses poèmes sont pourtant innombrables. mais c'est à une approche personnelle que se livre le poète lionel ray, à la recherche de ce qui constitue, pour lui, la singularité d'une écriture. les oeuvres font l'objet d'une présentation chronologique, qui souligne combien elles épousent le rythme fiévreux et violent de la vie de rimbaud, tout en apparaissant comme autant d'étapes de l'aventure des possibles du langage.
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Cette monographie est la troisième consacrée à Louis Aragon dans la collection " Poètes d'aujourd'hui ".
Vingt ans après la mort du poète, alors qu'ont été dissipées bien des zones d'ombre et que l'oeuvre poétique d'Aragon a vu son importance réévaluée, Lionel Ray en a repris l'itinéraire, construit tout à la fois dans l'histoire du siècle, le mouvement de la vie et l'évolution de la poésie (dont il a revisité et déplacé les enjeux formels).
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Comme un château défait : syllabes de sable
Lionel Ray
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 28 Octobre 2004
- 9782070316601
Évoquant dans sa préface les deux livres de Lionel Ray regroupés ici, Olivier Barbarant en souligne l'étonnante et pourtant fragile maîtrise. «Il est certain, écrit-il, que seule l'expérience d'un créateur peut ainsi parvenir à un tel accomplissement : c'est sans doute le passage par l'expérimentation textualiste des années soixante-dix, puis la libération des carcans théoriques, qui font à présent que la voix combine avec une friable rigueur le souci formel et l'exigence lyrique. Naît ainsi, dans la structure générale du poème comme dans les sourdes inflexions de la voix, une exceptionnelle cohésion du vide et du dit, de l'équilibre et de la dispersion. Le poème léger, qui paraît glisser sur la page, la voix feutrée n'oublient pas le souci de la cohésion. Le souffle fonde des statues de silence. La page cousue et couturée de blancs, le vers instable et pourtant maintenu inventent ce chant précaire qui constitue l'apport principal, irremplaçable, de la récente poésie de Lionel Ray. C'est en effet la délicatesse dans la tenue de l'archet et l'audace dans la place laissée à la perte qui permettent que le poème, jamais assuré, sonne juste, et, pour le dire en clair, sonne "vrai", qu'il donne à voir, à entendre à la fois "la lumière terreuse" et "l'impalpable parfum". Ainsi s'établit un "ordre du sable", dans une voix d'autant plus tenace que ténue.»
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6 millions de véhicules d'entreprises, circulent en France. Le poste « voitures » arrive en 2è position dans les frais généraux des entreprisesaprès les frais de personnel. La complexité de l'assurance des flottes automobiles, composante essentielle du budget automobile, emprunte autant à la technique qu'au juridique.
Co-marquage avec L'automobile & L'entreprise, magazine leader de la gestion de la flotte auto. Texte pédagogique, illustré d'exemples et de schémas. L'ouvrage offre un guide complet pour comprendre l'ensemble des sujets d'assurance auxquels les professionnels peuvent être confrontés. Un lexique anglais est inséré dans l'ouvrage.
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Lettres imaginaires ; vers et proses
Lionel Ray
- Editions Henry
- Les Ecrits Du Nord
- 10 Janvier 2010
- 9782917698365
Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre.
Correspondance(s) : à la suite de la publication de L'invention des Bibliothèques, les Poèmes de Laurent Barthélémy, son auteur fictif échange avec Lionel Ray quelques lettres. Les voici, ces lettres imaginaires qui nous font entrer dans l'atelier du poète : la part des recherches et des intentions, les accords et les désaccords, le débat parfois mouvementé et contradictoire entre deux voix sont ici formulés autant qu'il m'est possible de le faire. Les poèmes qui accompagnent chacune de ces lettres seront réunis dans Entre Nuit et Soleil aux éditions Gallimard. D'autres textes, en vers, en proses, qui ont jalonné un parcours de près de quarante années, deux entretiens, des commentaires ou plutôt des rêveries à propos de poètes qui m'importent à tous égards (Verlaine, Paz, Ritsos, Dupin, Réda, Roubaud, Rognet), une réflexion sur les mots et l'émotion poétique complètent ce livre qui aurait pu s'appeler (si ce n'était trop dire) : je m'explique.
Lionel Ray.
Voir le site Poezibao des 17 et 18 mars 2010.
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Pétrarque a chanté Laure, Ronsard, Hélène, Lamartine, Elvire ; c'est à Elsa qu'Aragon adresse ses poèmes d'amour, parmi les plus beaux jamais écrits. Mais ici, le lyrisme amoureux est associé au patriotisme, et le poète fait du chant d'amour un acte de résistance.
Publié en Suisse en 1942, puis diffusé sous le régime de Vichy grâce à la négligence d'un censeur, Les Yeux d'Elsa comporte d'innombrables allusions à l'Occupation. À travers l'évocation de la France médiévale, Aragon invite son lecteur à reconnaître les déchirures du présent et à s'engager dans la défense d'un pays dévasté.
Cette édition intègre la préface rédigée en février 1942, ainsi que trois textes en prose : La leçon de Ribérac , La rime en 1940 et Sur une définition de la poésie .
Postface de Lionel Ray.