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Giuseppe Penone
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En 2019, Gilberte Tsaï a invité l'artiste italien Giuseppe Penone à donner une conférence à l'adresse des enfants sur sa pratique artistique de la sculpture. Elle explique sa première rencontre avec son travail au détour d'un sentier : « Il y a une vingtaine d'années, je me promenais dans le parc du Domaine de Kerguehennec, en Bretagne, et au détour d'un chemin, j'ai vu une sculpture qui m'a beaucoup émue. Un être humain en bronze était en mouvement vers l'avant, on pouvait voir au sol les traces de ses pas, et son corps était traversé par un petit arbre frêle. Cette oeuvre, apparaissant comme un symbole de la relation entre les humains et la nature, m'a énormément marquée ; comme cela arrive parfois, on tombe en arrêt devant une oeuvre, on se sent très ému, et elle va vous accompagner toute votre vie. C'est la première oeuvre que j'ai vue de Giuseppe Penone, elle s'intitulait Un sentier decharme. » Dans un texte court et précis, Giuseppe Penone explique sa démarche artistique et plus spécifiquement les liens qu'il entretient avec les éléments qui l'entourent tels que l'air, les pommes de terre, les arbres, les courges, les feuilles : « Un travail de sculpture ce n'est pas un travail de parole, c'est un travail de matière, [...]. Mon travail, au fond est un travail d'émerveillement, par rapport à la réalité, par rapport à la matière. » En se concentrant sur la matérialité de la sculpture dans son travail, il nous permet de suivre ses mains et d'entrer - littéralement - dans le bronze, le bois et le souffle du vent. À la fois poétiques et pratiques, ces pages nous emmènent sur les sentiers de l'un des plus saisissants créateurs de son époque.
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« Je crois que je n'ai jamais voulu faire à tout prix quelque chose qui soit de la sculpture ; j'ai toujours travaillé à partir de l'objet, de la logique de la matière. [...] Quand j'ai utilisé l'arbre, [...] je me suis servi du bois et de la végétation comme matière capable de se transformer, de se modeler. Je reconnais par ailleurs la richesse symbolique de l'arbre, mais le principe fondamental de mon travail est une adhésion à la réalité. » Giuseppe Penone
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Respirer l'ombre
Giuseppe Penone
- Ecole Nationale Superieure Des Beaux Arts
- Ecrits D'artistes
- 13 Octobre 2021
- 9782840564942
Giuseppe Penone, né en 1947 en Italie, est associé au mouvement de l'Arte Povera. Artiste de renommée internationale, il a représenté l'Italie à la Biennale de Venise en 2007 et est intervenu dans les jardins et au château de Versailles en 2013.
Cet ouvrage passionnant, illustré par de nombreuses photographies d'oeuvres de toutes périodes de Penone, réunit l'ensemble de ses écrits présentés de manière chronologique. Ces courts textes permettent de mieux appréhender son oeuvre et sa personnalité.
Ils paraissent dans une édition augmentée de ses dernières contributions.
Comme il l'exprime dans Respirer l'ombre, iltente de « retrouver les valeurs de l'exaltation de l'oeuvre exceptionnelle, extrême, unique, impossible, absolue avec la force et l'éternité des vingt ans.
[...] Une oeuvre modelée par un vent de terre et qui laisse les empreintes de la mémoire des rêves. Une oeuvre qui renferme les valeurs recueillies à l'occasion d'un voyage dans le temps sur un astronef d'argile. Un voyage qui croise d'autres voyages, de périodes lointaines, de gens lointains, de terres lointaines. [...] en portant le regard sur l'austère, la furtive, la volubile, la superbe, la moqueuse, la rayonnante, l'infidèle, l'infime, l'immense présence poétique. »
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Oeuvre inédite et magistrale, Pensieri e linfa (Sève et pensée) est à l'origine une installation spectaculaire de l'artiste Giuseppe Penone formée des deux segments du frottage du tronc d'un acacia. Sur une fine toile de lin de 30 m de long se déploie un texte poétique, véritable « flux de conscience » qui rappelle la circulation de la sève des racines à la cime de l'arbre. Confiée à Jean-Christophe Bailly, la traduction de ce texte mêlant images poétiques, évocations biographiques et réflexions philosophiques, permet d'entrer de plain-pied dans l'univers de l'artiste italien.
Parcourant l'ensemble de sa carrière, Penone entremêle les références aux règnes humain et végétal, évoquant aussi bien le « jardin des existences » que ce « jardin d'idées qu'est l'art », dans lequel il est beau de se perdre, « de laisser tomber tout rapport à une nature humanisée et contrôlée »... Ces pensées tracées à la main le long de la silhouette verte du tronc d'acacia, révélée par un frottage de feuilles de sureau, condensent les réflexions de l'artiste sur la question primordiale de « la sculpture conçue comme une véritable façon d'être au monde » : « montés sur la souche et regardant le ciel nous imitons la présence de l'arbre, et la lumière nous envahit, nous devenons sculpture, secoués uniquement par le frémissement du sang courant dans nos bras et nos pieds... » Point de départ et aboutissement de la déambulation dans l'univers de Giuseppe Penone à laquelle invite l'exposition que lui consacre la Bibliothèque nationale de France, cet essai poétique constitue ainsi la synthèse de cinquante années de création nourries de recherches incessantes, à la quête d'« une pensée horizontale dans laquelle nous nous sentons comme faisant partie de la nature et retrouvons le respect envers ce qui nous environne en accordant vie et capacité de penser à la matière ».
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Transcription musicale de la structure des arbres
Giuseppe Penone
- Bernard Chauveau
- 25 Avril 2012
- 9782363060624
Membre de l'Arte Povera, Giuseppe Penone déploie depuis la fin des années 1960 un travail très spécifique confrontant l'homme et la nature, intervenant sur les végétaux pour en modifier la croissance, creusant le tronc d'arbres pour en révéler à la fois la structure interne, les courbes de croissance et la richesse plastique. Plus récemment, son travail s'est orienté délibérément vers une interrogation sur la position de l'humain face à l'histoire classique, ou sa place dans un environnement de plus en plus artificiel.
La présente édition constitue une nouveauté : ses premières gravures. Suite à un travail en Ardèche en 2011, l'artiste avait imaginé frapper le tronc de quatorze essences d'arbres différents (chêne, cyprès, etc.) avec un maillet, enregistrant au passage la qualité de la vibration du bois même, sa résonance en quelque sorte. Par la suite, un long travail d'analyse en studio avait donné à cette matière sonore brute la forme de 14 partitions.
Dans un second temps, Giuseppe Penone a sélectionné sept essences pour donner une transcription plastique de l'expérience qu'il a vécue sous la forme d'une série de sept gravures (65 x 50 cm). Chaque gravure cherche à donner un équivalent plastique de cette fameuse onde sonore, conduisant l'artiste à jouer sur les termes mêmes de la figuration. Ce travail très particulier a été exécuté directement sur plaque de cuivre sans repentir possible. Pour Penone, il était en effet indispensable de laisser ses souvenirs guider directement sa main.
"Transcription musicale de la structure des arbres" se présente sous deux formes : une édition courante (800 exemplaires) présentant ces partitions et la reproduction des gravures, accompagnée d'un enregistrement sonore sur CD ; l'édition de tête quant à elle est complétée du tirage original des sept gravures, chacune étant numérotée et signée par l'artiste. Pour cette collaboration exceptionnelle, Giuseppe Penone a décidé de limiter le tirage à 25 exemplaires pour la vente, donnant à cette intervention un caractère précieux et rare.
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Giuseppe Penone ; géometrie dans les mains
Giuseppe Penone
- Bernard Chauveau
- Rencontre D'atelier
- 20 Juillet 2010
- 9782915837766
Considéré depuis 1968 comme l'un des chefs de fil de l'« Arte Povera », Giuseppe Penone poursuit depuis une pratique artistique où l'artifice et la nature se mêlent étroitement.
Il s'est fait connaître non seulement par des bronzes aux formes anthropomorphiques, mais aussi par des pièces où il intervient directement sur des végétaux. C'est notamment le cas avec la série des Arbres où, en creusant le bois d'une poutre, il retrouve le souvenir de la plante originale avec ses branches et ses noeuds. Ces dernières années, la présence humaine s'est faite plus présente dans ses sculptures, notamment par le biais de moulages de fragments de visage tels la bouche, le nez ou les oreilles.
C'est dans ce processus de dialogue fertile entre un monde primordial et l'être humain qu'il faut comprendre l'actuel ouvrage produit par Bernard Chauveau Editeur et Le Néant éditeur : douze photographies, douze moments où deux mains tiennent, manipulent, enserrent et cachent un objet énigmatique.
Ces images tirées en négatif composent une séquence intrigante qui en retour nous interroge sur notre relation aux choses, sur la manière dont les gestes du quotidien peuvent prendre une dimension métaphorique pour peu que l'on y prête attention. L'artiste a souhaité accompagner cette série de photographies d'un texte original écrit par lui-même en 2008.