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Gisèle Sapiro
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Peut-on dissocier l'oeuvre de l'auteur ?
Gisèle Sapiro
- Points
- Points Essais
- 4 Octobre 2024
- 9791041419500
Cet essai, court et argumenté, revient sur les affaires récentes (Polanski, Matzneff...) pour éclairer les enjeux des relations entre un auteur et sa création.
Depuis plusieurs années, la question resurgit avec force : peut-on séparer l'oeuvre de son auteur ? Du Nobel attribué à Peter Handke aux César remis à Roman Polanski, sans parler du prix Renaudot décerné à Gabriel Matzneff, le débat fait rage. De même, l'antisémitisme d'un penseur comme Heidegger ou d'écrivains comme Céline et Maurras trouble notre appréciation de leur legs et suscite d'âpres querelles.
Faut-il considérer que la morale des oeuvres est inextricablement liée à celle de leurs auteurs ? Et dès lors bannir les oeuvres lorsque leur auteur a fauté ? Loin de l'invective, ce court essai entend remettre cette question dans une perspective historique, philosophique et sociologique, en analysant les prises de position dans ces affaires pour offrir à chacun les moyens de cheminer intellectuellement sur un terrain semé d'embûches. -
Qu'est-ce qu'un auteur mondial ? Le champ littéraire transnational
Gisèle Sapiro
- Seuil
- Hautes Etudes
- 27 Septembre 2024
- 9782021568554
Longtemps, la notion de classique universel fut admise comme une évidence. Ce canon de la littérature mondiale est désormais contesté, en raison de la prédominance en son sein d'hommes blancs occidentaux. Mais par quels mécanismes s'est formée la « littérature mondiale » ? Comment se fabrique la gloire internationale ?
À partir d'archives, d'entretiens, d'observations et d'études quantitatives, ce livre analyse les conditions d'accès à la consécration littéraire par-delà les frontières nationales : les facteurs qui la favorisent ou l'entravent, et les acteurices qui y contribuent. Trois moments socio-historiques sont abordés : l'entre-deux-guerres, marqué par une internationalisation des échanges, d'abord en Europe puis avec les États-Unis ; l'ouverture géoculturelle après 1945, sur fond de guerre froide, avec une lente progression de la diversité linguistique, parallèlement à la féminisation ; et enfin leur intensification à l'heure de la mondialisation. Foires et festivals de livres se multiplient, mais la domination accrue de l'anglais et les concentrations éditoriales suscitent des résistances.
Gisèle Sapiro renouvelle les récits habituels de la fabrication des notoriétés littéraires et dévoile les coulisses d'un monde fait d'intermédiaires, éditeurices, médiateurices, traducteurices ou institutions de consécration (Unesco, Nobel). -
La sociologie de la littérature
Gisèle Sapiro
- La découverte
- Reperes Decouverte
- 14 Novembre 2024
- 9782348085475
Public visé : Étudiants en sociologie, en littérature, en art, en histoire, en classes préparatoires, des IEP, journalistes...
Qu'est-ce qui explique la création littéraire ? La sociologie de la littérature, dont cette édition propose un état des lieux mis à jour, est un domaine en plein essor. Dépassant le clivage entre analyse interne et externe, elle explore les médiations entre les oeuvres et les conditions sociales de leur production sous trois angles : enjeux politico-économiques et mode de fonctionnement du champ littéraire ; sociologie des oeuvres ; conditions de leur réception. Les méthodes utilisées, qu'elles soient qualitatives (analyse textuelle, entretiens, observation) ou quantitatives (prosopographie, analyse de réseaux), sont illustrées par des exemples tirés d'enquêtes empiriques. Sans oublier les perspectives transnationales.
Inscrit dans un dialogue interdisciplinaire avec l'histoire de la littérature et les études littéraires, ce livre aborde aussi les intersections entre la sociologie de la littérature et d'autres spécialités : sociologie de l'art, de la culture, des rapports de classe, de genre et de " race ", des professions, des médias, de l'édition, de la traduction et de la mondialisation. -
Des mots qui tuent ; la responsabilité de l'intellectuel en temps de crise (1944-1945)
Gisèle Sapiro
- Points
- Points Essais
- 15 Octobre 2020
- 9782757887202
« Il y a des mots aussi meurtriers qu'une chambre à gaz », écrit Simone de Beauvoir pour expliquer son refus de soutenir le recours en grâce de Brasillach, condamné à mort et exécuté en 1945. Peut-on tout dire ? Et à quel prix ?
Les écrits des intellectuels ayant collaboré avec l'occupant (Maurras, Rebatet, Céline, etc.) sont ici examinés à la loupe. Comment la justice de la Libération a-t-elle défini la responsabilité de ces intellectuels ? Quels textes, quels mots ont donné prise à l'accusation d'« intelligence avec l'ennemi » et de trahison nationale ? Quels arguments les accusés et leurs défenseurs lui ont-ils opposé ?
La théorie sartrienne de la responsabilité de l'intellectuel exprime la croyance dans le pouvoir des mots qui fut au coeur de ces procès de l'Épuration - car, pour Sartre, les paroles sont des actes.
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Près de 600 notices, une équipe de 126 auteurs venus de vingt pays et réunissant les meilleurs spécialistes de Pierre Bourdieu, sociologues, politistes, philosophes, historiens, anthropologues, littéraires... Par sa dimension collective, internationale et interdisciplinaire, ce Dictionnaire renouvelle en profondeur l'état des savoirs sur l'auteur de sciences sociales aujourd'hui le plus cité au monde.
Les entrées portent aussi bien sur les concepts, objets de recherche, méthodes, disciplines et courants intellectuels avec lesquels Bourdieu a dialogué, que sur ses auteurs de prédilection et ses rapports avec ses contemporains, ses ouvrages, les revues, éditions, associations qu'il a fondées, les événements marquants comme la guerre d'Algérie, Mai 68, les grèves de 1995, ainsi que les principaux pays de réception de son travail (de l'Europe à la Chine et au Japon en passant par l'Amérique latine, les États-Unis et le monde arabe). S'y trouvent également abordés, entre autres aspects biographiques, la passion de Bourdieu pour le rugby ou son aspiration de jeunesse à devenir chef d'orchestre, ses relations avec ses professeurs (Raymond Aron, Georges Canguilhem, Jules Vuillemin), les groupes qu'il a créés, sans oublier ses engagements politiques, qu'il concevait sous la forme d'un «?intellectuel collectif?». Forme que ce dictionnaire incarne aussi à sa façon...
Comité éditorial?: François Denord, Julien Duval, Mathieu Hauchecorne, Johan Heilbron, Franck Poupeau. Coordination éditoriale?: Hélène Seiler.
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La responsabilité de l'écrivain ; litterature, droit et morale en France (XIX-XXI
Gisèle Sapiro
- Seuil
- 3 Mars 2011
- 9782021032888
Un écrivain peut-il tout dire, et si non, quelles sont les limites ? Celles-ci ont-elles évolué, ou les interdits sont-ils permanents ? Un écrivain doit-il tout dire, et si oui, les lois de la République des lettres lui font-elles obligation d'enfreindre celles du pouvoir et de la morale ?Telles sont quelques-unes des questions qu'aborde ce livre d'une ampleur intellectuelle et politique considérable. La liberté de l'auteur est indissociable de sa responsabilité, autrement dit d'une réflexion sur le rôle social de l'écrivain et sur les pouvoirs, réels ou supposés, de l'écrit. C'est ce lien que l'une des meilleures spécialistes de la condition des écrivains à travers l'histoire s'est attachée à penser pendant dix ans.L'étude traite ces questions à quatre moments-clés, qui marquent autant d'étapes dans l'histoire de la morale publique en France : la Restauration, le Second Empire, la Troisième République et la Libération. On y revisite des procès célèbres : ceux de Béranger, Courier, Flaubert, Baudelaire, ceux des naturalistes et, à partir d'archives inédites, ceux des intellectuels collaborationnistes. L'épilogue examine la redéfinition de ces enjeux des années 1950 à nos jours : les formes de censure se font plus discrètes, la parole de l'écrivain a perdu de son poids dans l'espace public, mais l'actualité montre que la littérature peut encore être scandaleuse.
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Les écrivains et la politique en France ; de l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie
Gisèle Sapiro
- Seuil
- 20 Septembre 2018
- 9782021072952
De l'affaire Deyfus à la fin des années 1960, on ne compte plus les écrivains qui ont incarné en France la figure de l'« intellectuel », celui qui s'engage dans la cité en mobilisant son pouvoir symbolique.
On pense tout de suite à Zola. Mais aussi à Aragon, à Malraux, à Sartre, à Simone de Beauvoir, et à tant d'autres. Autrement dit, d'abord aux écrivains de gauche ou, à tout le moins, réputés « progressistes ». Cependant, si Malraux fut le premier ministre de la Culture français, et si le modèle sartrien de l'engagement a connu une diffusion mondiale, il ne faudrait pas oublier pour autant ceux qui, au nom de leur engagement à droite, se sont illustrés dans les années sombres de notre histoire : Maurras, Brasillach, Rebatet, Drieu la Rochelle, Céline. Le regain d'intérêt pour leurs écrits les plus virulents dans un contexte de montée de l'extrême droite et de la xénophobie nous invite au contraire à un retour sur l'histoire de leurs engagements.
De fait, toutes les représentations étudiées dans ce livre demeurent profondément ancrées dans notre culture politique et ont même connu un regain d'actualité depuis les années 1990, qu'il s'agisse des catégories de droite et de gauche (malgré les tentatives de nier leur validité), du débat Orient/Occident (le « choc des civilisations »), ou encore des affrontements politiques autour de l'« identité nationale ». Elles constituent le vivier auquel puisent les intellectuels, les prophètes et les idéologues d'aujourd'hui, comme en témoigne l'épilogue de ce livre.
D'où la nécessité d'en revisiter l'histoire et d'en comprendre les ressorts culturels et professionnels, comme nous le propose cet essai documenté et profondément neuf, qui interroge aussi les formes de l'engagement.
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Alors même que l'activité d'écrivain tend à se professionnaliser, les auteurs connaissent aujourd'hui une précarisation : rares sont celles ou ceux qui parviennent à vivre uniquement de leur plume. Certains exercent un autre métier plus ou moins lié à l'écriture (enseignement, édition, écriture de scénarios, etc Alors même que l'activité d'écrivain tend à se professionnaliser, les auteurs connaissent aujourd'hui une précarisation : rares sont celles ou ceux qui parviennent à vivre uniquement de leur plume. Certains exercent un autre métier plus ou moins lié à l'écriture (enseignement, édition, écriture de scénarios, etc.), qui est leur source de revenus principale. Pour d'autres, les activités connexes occasionnelles - lectures-débats, résidences, ateliers d'écriture - constituent une ressource économique de plus en plus importante. C'est sur ces activités et les échanges qu'elles impliquent avec d'autres médias, théâtre, cinéma, musique, qu'est centré le présent ouvrage. Quel est le rôle de ces interactions dans le processus de reconnaissance littéraire ? Comment s'articulent-elles avec l'écriture ? Comment sont-elles prises en compte et/ou en charge par les intermédiaires et représentants des écrivains : éditeurs, libraires, bibliothécaires, organisateurs de manifestations littéraires, sociétés d'auteurs ?
La première enquête de fond sur les conditions d'exercice du métier d'écrivain aujourd'hui en France. -
L'espace intellectuel en Europe ; de la formation des états-nations à la mondialisation ; XIXe-XXIe siècle
Gisèle Sapiro
- La Decouverte
- 11 Juin 2009
- 9782707157805
Un vaste état des lieux et une réflexion sur l'histoire de deux siècles d'espace intellectuel européen, (champ intellectuel sur différentes périodes, recherche, marché de la traduction, littérature, sciences sociales etc), sur la longue durée de l'exacerbation des États-nations jusqu'à notre époque globalisée.
Malgré un héritage prestigieux, l'espace intellectuel européen peine à émerger. Les obstacles à sa formation s'inscrivent dans l'histoire de la constitution des États-nations, qui a désintégré la communauté savante européenne. Oscillant entre particularisme et universalisme, l'espace de la culture lettrée se différencie alors aussi entre un pôle littéraire ancré dans la tradition humaniste et un pôle scientifique vers lequel se tournent les sciences sociales naissantes.
Cet ouvrage propose un état des lieux et une réflexion sur cette histoire, marquée par l'essor des professions intellectuelles, la division du travail d'expertise, la circulation des oeuvres et des modèles, l'émergence de la figure de l'intellectuel engagé, la compétition entre États-nations, la mise en place de la coopération intellectuelle internationale, les mobilisations politiques transnationales (lutte antifasciste, Mai 68) et, plus récemment, la mondialisation. Il réunit des historiens de la culture et de la littérature, des sociologues et des poli-tistes des différents pays dans une démarche résolument pluridisciplinaire, qui articule comparaison et étude des échanges, méthodes quantitatives et qualitatives. Les échelles varient de la longue durée, la formation d'un espace européen de la connaissance, au temps court de l'événement, Mai 68, en passant par les processus à moyen terme, tels que la transformation des champs intellectuels en Europe aux XIXe et XXIe siècles, leur internationalisation, l'évolution des relations culturelles.
Véritable défi pour la recherche historique, l'étude de cet héritage et sa réévaluation re-présentent aussi un enjeu culturel et politique pour l'avenir de la construction européenne. -
Foires internationales du livre, montée en puissance des agents littéraires, internationalisation de grands groupes tels que Vivendi Universal, Bertelsman ou Rizzoli, concentration croissante de l'édition, convention de Berne (1994) sur la protection de la propriété littéraire. La mondialisation de la traduction favorise-t-elle les échanges culturels et l'hybridation des cultures ? Est-elle au contraire l'expression d'un impérialisme économique qui s'accompagne d'une hégémonie culturelle ?
En étudiant le marché international de la traduction, Gisèle Sapiro livre une radioscopie passionnante de notre paysage culturel : circulation des ouvres d'un pays à l'autre, choix éditoriaux, logique du marché, spécificités de la réception, stratégies d'universalisation.
Gisèle Sapiro est directrice de recherches (CNRS), ses travaux portent sur la sociologie de la littérature. Elle a publié l'ouvrage La guerre des écrivains 1940-1953 (1999), salué par la critique et considéré comme une contribution majeure à une compréhension globale du fonctionnement de la vie littéraire au XXe siècle . -
Pourquoi certains écrivains ont-ils collaboré sous l'Occupation quand d'autres choisirent de résister et d'autre encore d'embrasser la cause d'un pétainisme triomphant ? Loin de l'approche classique, qui voit dans chaque prise de position l'aboutissement logique d'une histoire singulière, Gisèle Sapiro montre, au long d'une démonstration implacable et fortement documentée, que les attitudes politiques des uns et des autres furent avant tout fonction de la place qu'ils occupaient dans le champ littéraire, autrement dit que les clivages politiques s'éclairent à la lumière des querelles littéraires, des rivalités entre générations, des divergences entre moralistes et tenants de l'art pur. Autrement dit encore, que rien de ce qui se joue sous l'Occupation n'est étranger aux querelles littéraires d'avant-guerre, que rien de ce qui se jouera ensuite n'est compréhensible sans la guerre.
La première partie du livre traite des logiques littéraires de l'engagement des écrivains, à partir d'une enquête statistique et d'une étude des débats sur la "responsabilité de l'écrivain".
La deuxième analyse la façon dont se sont comportées quatre institutions : l'Académie française, l'Académie Goncourt, La NRF, le Comité national des écrivains (CNE). Véritable chronique au jour le jour des querelles littéraires de la France en guerre, elle met en scène petits et grands écrivains, vieilles gloires et jeunes ambitions, passions et sentiments en tous genres. Le tout fondé sur un dépouillement systématique de fonds d'archives peu exploités ou fermés jusque-là.
Enfin, la troisième partie se concentre sur la restructuration du champ littéraire après la Libération, marquée par la constitution de la "liste noire", l'Epuration et les polémiques qu'elle a soulevées jusqu'en 1953, date de la seconde loi d'amnistie, qui marque un véritable changement d'époque.
Tel est le cadre général de l'essai, une autre façon de peindre la vie littéraire en France, de regarder agir Aragon, Mauriac, Paulhan, Drieu La Rochelle, Maurras, Gide, Massis, Montherlant, Eluard, Henry Bordeaux, Ajalbert, Rebatet, Céline , Sartre et tant d'autres avec eux - qu'ils soient passés ou non à la postérité.
Née en 1965, Gisèle Sapiro est chargée de recherche au CNRS. Docteur en sociologie de l'Ecole des hautes études en sciences sociales, elle est spécialiste des écrivains et des institution littéraires dans les "années noires".