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Franco Palumberi
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L'automobile et le défi électrique : guerres, crises et batailles de l'automobile du nouveau siècle
Franco Palumberi
- Science Marxiste
- Analyses
- 21 Septembre 2022
- 9782490073504
On peut considérer l'histoire de l'automobile en suivant deux fils conducteurs étroitement liés l'un à l'autre : l'évolution du produit et celle des processus productifs. Avec la révolution industrielle, la machine à vapeur appliquée aux trains et aux bateaux fit faire un bond en avant gigantesque à la mobilité des marchandises et des personnes. Un progrès de plus fut réalisé avec l'automobile à moteur à combustion interne. Qui inventa l'automobile ? Différents inventeurs combinèrent les technologies existant à la fin du XIX e siècle : la machine à vapeur, le moteur électrique, le moteur à combustion interne, l'industrie des chariots et des bicyclettes, l'existence d'une industrie mécanique.
Si l'automobile à essence est née en Allemagne et en France, où elle était un produit de luxe, ce furent les États-Unis d'Amérique qui la transformèrent en produit de masse. La motorisation de masse a entraîné la soif de pétrole et les crises énergétiques, et a révélé les limites de la voiture à combustion interne. Le développement de la technologie de la batterie lithium-ion et de l'électrification permet aujourd'hui ce qui était impossible par le passé : la voiture électrique. Le moteur électrique est un produit complexe, dont le développement requiert un savoir-faire à la fois scientifique et pratique, du fait des nouveaux composants électriques, électroniques, informatiques et chimiques. L'automobile électrique est un catalyseur de nouvelles technologies qui investiront l'ensemble de la société. L'État jouera un rôle décisif dans la définition des normes, des règles sur les émissions et la sécurité, des subventions et de l'orientation générale du secteur automobile. L'impact sur le marché du travail sera inévitablement traumatisant. Toute transition d'une forme de production à une autre comporte des crises industrielles, des concentrations de capitaux et de nouvelles compétences chez la force de travail salariée.
En mars 1980, alors qu'il établissait les lignes directrices d'une étude systématique de la bataille de l'automobile, Arrigo Cervetto en souligna l'« exemplarité », à savoir « son importance au niveau quantitatif, le fait qu'elle implique directement des millions d'employés, la popularité de ses acteurs » : « Plus que dans n'importe quel autre secteur, le consommateur connaît la marque et le modèle, c'est-à-dire la société et l'article. » De ce fait, cette bataille peut servir à divulguer certains concepts-clés de la science marxiste.
La science, la technique et l'organisation, ainsi que leur incarnation en scientifiques, techniciens et managers, sont des forces productives sociales asservies aux rapports de production capitalistes. Ainsi, dans les Grundrisse, Marx écrit que, alors que le « niveau général de la science et [le] progrès de la technologie » et « l'application de cette science à la production » s'imposent dans l'industrie, la classe des capitalistes propriétaires des moyens de production et d'échange devient toujours plus inutile. « Le capital travaille ainsi à sa propre dissolution en tant que forme dominant la production. » -
énergie et pétrôle dans l'affrontement impérialiste
Nicola Capelluto, Franco Palumberi
- Science Marxiste
- Analyses
- 1 Septembre 2007
- 9782912639264
E livre réunit les études les plus récentes produites par l'analyse marxiste sur les luttes économiques, technologiques, diplomatiques, politiques et militaires qui ont eu lieu, au cours du siècle de l'impérialisme, autour de l'enjeu énergétique. La «guerre politique» des États-Unis au Moyen-Orient a permis d'approfondir l'analyse, commencée il y a plusieurs décennies, sur le rôle de l'énergie dans les crises de l'ordre impérialiste.
Le pétrole, le gaz, le charbon et l'atome sont des «armes économiques» et des «armes politiques» dans la dynamique multipolaire de l'impérialisme.
L'Asie émergente est en train d'altérer, à un rythme soutenu, la balance énergétique globale. Entre 1995 et 2005, les pays hors OECD de l'Asie-Pacifique sont passés de 18 à 24 pour cent de la consommation mondiale de l'énergie primaire. En pleine maturation impérialiste, la Chine a atteint près de 15 pour cent des consommations énergétiques primaires globales. La pression de la Chine et de l'Inde sur les marchés pétroliers est l'une des causes concomitantes du bond du prix du brut en 2005-2006.
La région Asie-Pacifique représente, globalement, 15 pour cent de la consommation mondiale de gaz naturel et 30 pour cent de celle du pétrole. La consommation d'énergie primaire de la Chine est encore, pour les deux tiers, et celle de l'Inde pour moitié, basée sur le charbon, ce qui est un signe du retard relatif de leur motorisation. Il est clair que si ce background énergétique autarcique représente une assurance pour les géants de l'Asie, il ne satisfait cependant pas leurs ambitions. C'est ainsi qu'on assiste à l'émergence de politiques de «sécurité» et de «diplomatie» énergétique, propres à Pékin et à New Delhi, des politiques qui ont actuellement pour banc d'essai le défi nucléaire lancé par l'Iran, second possesseur mondial de réserves de pétrole et de gaz naturel.