Claude Serfati
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C'est un ouvrage magistral que signe ici Claude Serfati, fruit de plus de 25 ans de recherche, conguguant l'ensemble des facteurs économiques, politiques, technologiques, diplomatiques et militaires qui convergent vers les affrontements de demain. À l'heure où la rivalité économique entre les États-Unis et la Chine menace de dériver en affrontement armé, où l'intelligence artificielle est mise au service d'un perfectionnement inouï des techniques militaires, et où l'accès aux ressources naturelles, en particulier à l'eau, suscite des tensions croissantes entre États, l'humanité se trouve à un moment de bascule. Les guerres sont déjà là. Pour conjurer leur généralisation planétaire, il importe d'en saisir les racines.
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L'Etat radicalisé ; la France à l'ère de la mondialisation armée
Claude Serfati
- Fabrique
- 7 Octobre 2022
- 9782358722384
L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe concerne directement l'Europe, qui avait été épargnée depuis la guerre en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Elle confirme, contrairement aux discours sur la « mondialisation heureuse », que nous vivons plus que jamais à l'ère de la mondialisation armée. La France n'est pas passive dans cette évolution. Membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a mené plus de 115 interventions militaires depuis la disparition de l'URSS. Son budget militaire a augmenté de 50 % au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron, et elle a fait des ventes d'armes le vecteur de sa politique diplomatique, sans considération pour leur utilisation par des régimes autoritaires. Pourtant, l'ouvrage montre les limites de ce positionnement international, comme si la France boxait désormais « au-dessus de sa catégorie » : le camouflet du contrat de sous-marins avec l'Australie, l'annonce que l'OTAN est en mort cérébrale à l'heure où elle est plus que jamais mobilisée, l'impasse de la guerre au Mali qui confirme le recul des positions économiques et géopolitiques de la France dans son « pré carré ». Par ailleurs, l'enthousiasme pour les ventes de Rafale masque de plus en plus mal le désastre industriel qui a été confirmé par la pandémie. Serfati analyse la responsabilité de la politique qui a fait de quelques secteurs, dont le nucléaire et la production d'armes, les derniers leviers des performances françaises dans le monde. Aucun espace démocratique n'existe pour la discussion des questions géopolitiques et économiques de défense dans la Ve République. Dans la tradition bonapartiste de ce régime, elles sont l'affaire exclusive du Président. Macron a un peu plus accentué ce déni démocratique au nom d'une présidence « verticale », faisant du Conseil de défense le lieu secret des décisions politiques. Pendant ce temps, des groupes d'officiers se mobilisent publiquement pour que le pouvoir politique fasse appel à l'armée dans sa lutte contre l'insécurité dans les banlieues. Cette évolution est porteuse de lourds dangers pour la démocratie. Le dernier chapitre est consacré à la radicalisation sécuritaire de l'État français. L'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exaltation sécuritaire a conduit au vote de 13 lois depuis 2015, dont quatre en 2021. Elles restreignent les libertés publiques (droit d'association, de manifestation, etc.) et renforcent les pouvoirs de police (administrative et de maintien de l'ordre), accompagnant la surenchère raciste et la répression des résistances populaires. La France constitue désormais le maillon faible des démocraties occidentales.
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Des éléments de réflexion sur les fondements du militarisme français et sur son amplification au cours des dernières années. L'ouvrage examine la place du militaire dans l'appareil d'Etat depuis la fin du XIXe siècle, les relations entre l'Etat et l'industrie de l'armement sous la Ve République, les nucléaires militaire et civil, ainsi que le dispositif sécuritaire déployé depuis 2015.
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La mondialisation armée : le déséquilibre de la terreur
Claude Serfati
- Textuel
- Essais Et Documents
- 22 Février 2001
- 9782845970175
Mauvaise nouvelle : " les dividendes de la paix" qui étaient cens résulter de l'effondrement de l'URSS s'avèrent aujourd'hui au mieux un espoir suranné.
Claude Serfati démontre comment nous nous acheminons vers le renforcement des systèmes militaro-industriels, et non vers leur dissolution lente. Et combien leur vitalité se nourrit de la mondialisation. La production d'armes se révèle un terrain d'investissement plus que jamais attractif pour le capital financier. Pour preuve, le budget militaire actuel des Etats-Unis frôle les niveaux atteints pendant la guerre froide.
Les investisseurs institutionnels siègent désormais aux conseils d'administration des grands groupes producteurs d'armes des deux côtés de l'Atlantique, y compris en France. Leur logique marchande ne peut que nourrir la militarisation de la planète et les inégalités entre les pays. Derrière " la main invisible du marché " apparaît la poigne de fer du militarisme.
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L'industrie francaise de défense
Claude Serfati
- Documentation Francaise
- Les Etudes De La Documentation Francaise
- 12 Novembre 2014
- 3303331953982
L'industrie française de défense est peu connue. Or, elle occupe une place importante dans le système productif et les grands groupes industriels de défense sont très présents dans la politique technologique conduite depuis la fin des années 1950. Elle demeure un des fleurons de la France sur les marchés internationaux, alors que la dégradation inquiétante de son industrie manufacturière devient un thème de débat dans les politiques publiques.
Cet ouvrage analyse les mécanismes de l'industrie française de défense, il souligne les singularités de son mode d'organisation, de fonctionnement et son importance qui résultent de son caractère régalien. Dans le contexte géoéconomique prévalant depuis le début des années 2000, les enjeux de sécurité nationale ouvrent des perspectives importantes aux groupes de l'armement qui peuvent y trouver un « relais de croissance ».
Les perspectives et les limites de la coopération internationale, ainsi que le volume des exportations d'armes et les conditions particulières de leur mise en oeuvre sont également analysées.
Ce livre entend ainsi contribuer aux réflexions nécessaires sur la place de l'industrie de défense dans l'économie française.
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Critique de la sécurité ; accumulation capitaliste et pacification sociale
Christos Boukalas, Mark Neocleous, Claude Serfati
- Eterotopia
- A Present
- 30 Septembre 2017
- 9791093250205
L'état d'urgence suite aux attentats du 13 novembre 2015 a consolidé les modalités de la gestion sécuritaire des populations propre aux sociétés libérales. Cet ouvrage se propose de s'extraire de la temporalité de l'urgence et de la stricte réaction à telle ou telle opération sécuritaire en interrogeant en profondeur le rôle de la sécurité dans la production et perpétuation de la normalité capitaliste. C'est ainsi que les auteurs soumettent à la critique la catégorie de « sécurité », en faisant ressortir les rapports de pouvoir et les formes de domination qu'elle naturalise et légitime. Marc Neocleous cerne l'imbrication des différents moments et sphères de la sécurité - paix/guerre, armée/police, intérieur/extérieur etc. - dans la construction de nos sociétés à travers la notion de « pacification ». Christos Boukalas analyse l'émergence des appareils anti-terroristes anglo-saxons en rapport avec la double restructuration de l'État et des économies capitalistes, en montant comme l'anti-terrorisme relève d'une forme d'étatisme autoritaire qui se déploie au sein même de l'État libéral. Claude Serfati revient enfin sur l'évolution des paradigmes de la défense dans le monde postguerre froide et l'évolution des architectures sécuritaires au sein de la globalisation néolibérale. De ces contributions ressort l'idée que la sécurité ne peut être étudiée de manière fractionnée mais doit au contraire être appréhendée du point de vue de l'unité des appareils et processus sécuritaires dans leur contribution à la (re)production des capitalistes.
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La guerre est-elle une bonne affaire ?
Mayeul Kauffmann, Claude Serfati, Gabriel Galice, Jacques Fontanel
- L'Harmattan
- Cahier Du Gipri
- 16 Janvier 2008
- 9782296047259
Pour répondre à cette question, les auteurs de ce livre étudient les imbrications du commerce des armes, des conflits armés et des intérêts économiques, politiques et financiers. Les analysées présentées convergent dans leur dénonciation du Pouvoir qui, lorsqu'il est mal encadré, conduit à la guerre.
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Imperialisme et militarisme
Serfati/Claude
- Page Deux
- Cahiers Libres Page Deux
- 16 Novembre 2003
- 9782940189267
L'impérialisme : le retour ? En ce début de siècle, le mot impérialisme connaît un regain d'Intérêt de la part de ses défenseurs.
Ils attendent de sa mise en oeuvre la réalisation des objectifs de la démocratie, de la paix et de l'économie de marché. Le terme est également utilisé (moins qu'empire néanmoins) par ses critiques pour qualifier l'attitude actuelle des Etats-Unis. L'hypothèse développée dans l'ouvrage est que l'Impérialisme constitue un cadre d'analyse pertinent pour comprendre non seulement l'attitude des Etats-Unis, mais l'économie politique de la mondialisation contemporaine.
Depuis vingt ans, le capital financier a conquis de nouveaux domaines de valorisation (éducation, santé, activité intellectuelle). La logique rentière s'est installée, avec l'appui des politiques néolibérales et des institutions internationales, au coeur des processus du vivant. Les classes sociales qui en bénéficient sont en majorité situées en Europe et aux Etats-Unis. Toutefois, dans d'autres régions accueillantes de la planète, elles en tirent aussi profit.
L'accumulation financière et rentière attaque de front les exigences de la reproduction de long terme (c'est-à-dire " soutenable) des écosystèmes, elle menace l'existence même des producteurs et de leurs familles. Un régime social de domination qui met la rente au centre de sa reproduction et qui dispose de la planète comme horizon dépend directement de sa puissance de coercition. Dans les pays développés, la sécurité - la protection - des droits de propriété du capital bénéficie d'une attention encore plus soutenue depuis le 11 septembre 2001.
Elle justifie des remises en cause de droits individuels et collectifs au nom de la " sécurité nationale " et de l'affaiblissement de la démarcation entre menaces externes et internes. De nombreux pays du " sud " demeurent enfermés dans des rapports de dépendance construits à l'ère de l'impérialisme classique. La pompe à paiement de la dette n'a pas cessé de fonctionner. L'exploitation des ressources naturelles, largement destinées à l'exportation, s'exerce dans le cadre des " nouvelles guerres ".
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